* JESUS REVIENT *

* JESUS REVIENT   *

T. Austin-Sparks )


“Un seul homme nouveau”, Par Theodore AUSTIN-SPARKS )

Textes à méditer: Galates 1 : 15-16 ; Ephésiens 2 : 15-16 ; 4 : 15-16, 24 ; Colossiens 3 : 10

Ce que j’ai à coeur de méditer avec vous aujourd’hui, c’est cette expression que nous trouvons au verset quinze du chapitre 2 de l’épître aux Éphésiens:

 » Un seul homme nouveau « .

 

Mais avant de parler spécifiquement de ce sujet, nous devons mentionner quelque chose qui doit nous y conduire.

La question qui est sur beaucoup de cœurs aujourd’hui est celle qui concerne le besoin,

le grand besoin de retrouver la fraîcheur primitive de la foi chrétienne,

sa vitalité première, sa puissance originelle.

Nombreux sont ceux que cette question préoccupe.

Comment le peuple de Dieu pourra-t-il retrouver cette fraîcheur première, cette vitalité et cette puissance des premiers jours ?

Nous allons chercher à répondre à cette question, du moins en partie, et je crois que cela ne sera pas sans profit pour nous. Mais nous devons nous demander d’abord pourquoi, pour quelle raison cette fraîcheur et cette vitalité ont disparu.

Comment s’explique leur absence ?

Qu’y a-t-il à la base de la situation actuelle qui la rende si différente de celle des premiers jours ?

Nous ne prétendons pas tenir la clef de l’énigme, mais si la foi chrétienne se trouve actuellement dans un état si fâcheux, spirituellement, il me semble qu’il faut l’attribuer dans une large mesure au fait qu’elle devenue presque entièrement une tradition, un système rigide, cristallisé, tout autant que sa doctrine ou son application pratique.

C’est quelque chose qui vient à nous de l’extérieur et qui est présenté comme devant être accepté, adopté et à laquelle il faut se conformer.

Le christianisme a pris une forme fixe, il est devenu une « chose », et on attend de vous que vous acceptiez cette « chose-là. »

Quand nous avons reconnu cela, je crois que nous sommes parvenus au cœur du problème. Car au commencement, on peut d’ailleurs en suivre le principe à travers tout le Nouveau Testament, tout était une question de RÉVÉLATION intérieure vivante d’une Personne. Car toutes les fois que Dieu s’est mis à agir à nouveau en relation à Son plan éternel, Son dessein tout-inclusif, Il l’a toujours fait en donnant une révélation intérieure nouvelle.

Une Révélation du Seigneur – La Voie de l’Accroissement

Ce fut un grand pas en avant dans la réalisation de ce dessein de Dieu lorsqu’Il amena Abraham en communion avec Lui.

« Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham » (Actes 7 : 2), ce qui est une autre manière de dire:

« Il plut à Dieu de révéler… »

Ce qui arriva à Abraham, ce fut en principe une révélation du Dieu de gloire. Et ce fut cetterévélation du Dieu de gloire qui émancipa Abraham et qui résulta en tout ce qui vint en et de par lui comme un maillon dans la chaîne du dessein de Dieu.

Il en fut ainsi pour Moïse, qui représente une autre étape de la part de Dieu, une action nouvelle dans la réalisation de Son dessein. Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent.

Moïse vit le Seigneur, il eut une vision du Seigneur; et ceci fut déterminant pour lui.

Nous ne risquons pas de nous tromper beaucoup en disant que bien des fois dans la vie de Moïse, lorsqu’il se trouvait pressé par les circonstances, dans la tension, l’épreuve, la tentation, la souffrance ou l’adversité, dans les difficultés de son cheminement, il revenait en à cette vision initiale.

Il se remémorait le jour où il vit le Seigneur dans la flamme du buisson. Le Seigneur lui était apparu. C’est quelque chose qui demeura fondamental dans sa vie. Ce jour-là, il pouvait dire :

J’ai vu le Seigneur, j’ai été en contact vivant avec le Seigneur, il plut à Dieu de se révéler à moi !

Et ainsi nous pourrions continuer cette revue et constater que cela était vrai à chaque fois. Esaïe dira :

« Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple » Esaïe 6 : 1).

Il en était de même dans le Nouveau Testament. Pour les disciples, tout leur témoignage devait reposer sur les quarante jours qui suivirent la résurrection :

« Nous avons vu le Seigneur ».

C’était bien là le but du Seigneur. Il se montra à eux pendant quelque quarante jours, Ils le virent, quoique tout autrement, d’une manière spirituelle, d’une manière dont ils ne L’avaient jamais vu auparavant ;

c’était d’une façon vivante.

Paul fonde son histoire tout entière sur ce fait:

« Quand il plut à Dieu … de révéler Son Fils en moi ».

Il pouvait dire :


J’ai vu le Seigneur.

Mais cela n’était pas seulement vrai au commencement de chacun de ces hommes, mais c’était une réalité qui, en principe, devait se répéter chaque fois que de nouveaux développements étaient en vue, chaque fois qu’un autre pas en avant devait être fait.

Pierre, après la Croix, avait vu le Seigneur vivant pendant une quarantaine de jours. Il L’avait vu sous cet aspect, mais Pierre devait encore progresser dans la réalité spirituelle; et il vit de nouveau le Seigneur à propos de Corneille et de l’admission des nations dans la famille de la foi.

Il revit le Seigneur, et cette fraîche vision du Seigneur l’émancipa encore davantage de la tradition dans laquelle il se tenait, du vieil esclavage légaliste, de ce qui est de cette terre, de ce qui est historique, de la connaissance selon la chair. Il vit, et nous savons ce qui arriva. Quand il eut vu, ce fut plus fort que lui, tous les arguments étaient désormais inutiles.

Il monte à Jérusalem, où ses condisciples le prennent à partie, argumentent avec lui, ils le questionnent au sujet de sa visite parmi ceux des nations. Ce qu’il répond revient en substance à ceci:

– « J’ai vu, c’est plus fort que moi; j’ai vu, que voulez-vous que je fasse ? »

Quand un homme voit, c’est plus fort que lui. Il est émancipé par ce qu’il voit, s’il voit de la bonne manière.

Quand le Seigneur voulut commencer un mouvement nouveau, un mouvement de grande portée, avec l’évangile en Europe, Il le fit en montrant quelque chose. Paul vit un homme de Macédoine, et cet homme dit :

« Passe en Macédoine et aide nous » !

Et bien que Paul ait bien essayé d’entrer en Bithynie, et ait cherché aussi à prêcher la Parole en Asie, le Seigneur avait dit non. Et Il lui fait voir ensuite un homme de Macédoine (Actes 16 : 6-10). Paul put résumer tout cela comme suit :

Ce puissant mouvement de l’évangile en Europe, c’est par une nouvelle vision, une vision céleste, que Dieu l’a réaliséj’ai vu et je suis allé.

Pour avancer, il fallait une vision céleste.

La voie de l’accroissement était par une nouvelle révélation. Le chemin de la progression dans le dessein de Dieu, était que les yeux du coeur soient ouverts pour voir. Non pas une fois, ni deux fois mais à chaque fois que Dieu veut aller de l’avant, Il ouvre les yeux tout à nouveau.

« Mais quand il plut à Dieu… de révéler son Fils en moi »

Voilà le principe, du commencement à la fin.

Il en a toujours été ainsi, une révélation vivante, les yeux du cœur illuminés, mais par une révélation de Christ.

« Il plut à Dieu… de révéler… », voilà l’ouverture de l’œil intérieur, l’ouverture des yeux du coeur, de l’entendement spirituel.

Rien d’Autre que Christ

« Il plut à Dieu de révéler son Fils »

Là est l’objet de la révélation. Il englobe tout. En Lui sont réunis tous les desseins, toutes les voies, toutes les intentions de Dieu.

Ce ne sont pas deschoses que Dieu montre aux Siens, c’est Son Fils. Il ne leur montre pas des vérités, pour Dieu aucune vérité n’est une chose abstraite; elle est inséparable de la personne de Christ.

Le christianisme, malheureusement, est devenu un système de vérités abstraites: les vérités de l’évangile.

Mais Dieu s’en tient toujours à une Personne: Il présente Son Fils. Les vérités, Il ne les fait apparaître qu’en relation avec une Personne vivante, jamais pour ce qu’elles sont en elles-mêmes.

Si nous voyons le Seigneur par la révélation du Saint-Esprit, nous avons vu tout ce qui touche à notre salut, tout ce qui touche à notre sanctification et tout ce qui touche à notre glorification.

Tout est en relation avec notre vision de Christ. Pour retrouver la vitalité spirituelle, la fraîcheur spirituelle et la puissance spirituelle des premiers jours, il n’y a qu’un chemin: une nouvelle révélation, une révélation intérieure, vivante de ce qu’est le Seigneur Jésus et de ce qu’Il signifie.

Il y a là beaucoup plus qu’il n’y paraît à première vue, parce qu’en réalité, en dehors de Lui, il n’y a rien qui ne soit significatif.

L’univers lui-même ne livrera son secret à personne, si on ne le cherche pas dans le Fils de Dieu.

« Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui », (Colossiens 1 : 16).

C’est par Lui que tout s’explique. Le temps n’a de sens qu’en Lui:

« Lui est avant toutes choses », (Colossiens 1 :17).

Voir ce que signifie le Seigneur Jésus, c’est être libéré de tout ce qui nous lie à la terre, au temps, ou à la chair.

On ne peut pas voir le Seigneur Jésus et rester limité à quoi que ce soit de l’ancienne création.

Nous avons mentionné quelques uns de ceux qui virent, vous avez remarqué ce qui arriva ensuite ?

Lorsqu’ils virent Dieu, il partirent rapidement, ils allèrent avec Dieu, libres avec Lui.

Rien au monde n’aurait pu faire sortir Saul de Tarse de son histoire juive, de son étroitesse pharisaïque, de la camisole de force dans laquelle le légalisme l’enserrait; du sang israélite qui coulait dans ses veines, rien ! Mais il vit Christ, le Fils de Dieu et ceci l’émancipa.

C’est une erreur de croire qu’en parlant aux gens de telle ou telle chose qui les tient prisonniers et dont ils devraient se libérer, de ces choses dont ils devraient « sortir ».

On arrive à quelque chose sans doute mais à quoi ?

À un christianisme imposé, à un ordre de choses érigé en système. C’est à un ordre de choses qu’on se range; c’est un système qu’on embrasse; c’est en ce christianisme-là qu’on a une certaine foi, mais on ne retrouve pas la fraîcheur, la vérité et la puissance qui étaient là au commencement. Car pour les retrouver, il faut pouvoir dire :

« J’ai vu ». « Il a plu à Dieu de révéler Son Fils en moi. J’ai vu, c’est plus fort que moi. Je dois m’engager dans cette voie, parce que j’ai vu ! »

On peut mesurer la bigoterie de Pierre à la réponse qu’il fait au Seigneur :

« Non point, Seigneur ; car jamais chose impure ou immonde n’entra dans ma bouche » (Actes 11 : 8).

« Non, Seigneur » !

Si nous voyons Christ: vous et moi, les choses qui sont impossibles pour nous dans le domaine religieux deviendront des réalités, des actualités. Et les impossibles religieux sont autrement plus fort que les impossibles simplement humains.

Aujourd’hui, le besoin primordial, ce n’est pas de restaurer quelque doctrine et vérité.

Il est peut-être nécessaire, et cela sur une grande échelle, de rendre à la vérité fondamentale et à la doctrine fondamentale la place qui leur est due. Mais une fois que c’est chose faite, une fois qu’on a la doctrine exacte, peut-on être certain d’avoir la vie ? Pas du tout.

On peut être exact et correct au point de vue doctrinal, et être parfaitement mort !

Quel que soit le besoin de retrouver des vérités perdues, le besoin prédominant, celui qui prime tous les autres, c’est le besoin d’une révélation spirituelle en ce qui concerne le Seigneur Jésus ;

Le voir, Lui, tout à nouveau.

Une révélation du Christ Corporatif

Nous pouvons en venir maintenant à ce fragment de la Parole que nous avons devant nous :

« un seul homme nouveau ».

Nous voyons dans les versets que nous avons lus au début, que la grande révélation de Christ dans le Nouveau Testament est double; elle a deux facettes, et cela vient par révélation.

Premièrement, il y a la révélation du Christ individuel, la personne de Christ, le Fils de Dieu.

Ensuite, et toujours par révélation, le Christ corporatif; ce ne sont pas deux choses différentes, mais deux facettes d’une seule.

Si bien que ce deuxième aspect est appelé « le Christ » (1 Corinthiens 12 : 12).

Cet « Hommes » dont il est question ici est un terme collectif, et prend toute sa signification dans « le Christ ». Voici ce qui est dit:

« Ayant revêtu le nouvel homme … où il n’y a pas Grec, et Juif … mais où Christ est tout en tous » (Colossiens 3 : 10-11).

Remarquez la signification d’É- phésiens 4 : 20. Elle mérite d’être examinée de près:

« Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ, si du moins vous l’avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus, … d’avoir dépouillé le vieil homme…, et d’être renouvelés dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme ».

Ainsi apprenez Christ afin de vous dépouiller du vieil homme, et de revêtir l’homme nouveau,étant renouvelés dans l’esprit de votre entendement. Cela vaut la peine d’être médité:

Apprendre Christ, c’est faire quelque chose, c’est arriver à quelque chose, et ce quelque chose, c’est que, si vous avez appris Christ, vous avez dépouillé le vieil homme.

Si vous avez appris Christ, vous avez revêtu le nouvel homme.

Apprendre Christ, c’est voir et embrasser un ordre de choses entièrement nouveau, en ce qui concerne l’homme.

Telle est la signification de Christ: une nouvelle et différente race d’homme, a été introduite par Dieu dans cet univers; et c’est Homme-là qui est l’objet de toute éducation spirituelle.

« Ainsi apprenez le Christ ».

C’est une chose pratique, ce n’est pas une chose académique, ce n’est même pas une chose du tout : c’est une Personne, et pour apprendre cette Personne, la méthode n’est ni l’observation ni l’imitation.

La méthode pour apprendre, c’est d’échanger quelque chose contre Lui, un vieil homme contre un nouveau.

L’avons-nous vu ce nouvel homme ? Avons-nous réellement vu Christ, et l’abîme qui Le sépare de toute autre création ? Sommes-nous en train de saisir cela, de comprendre au dedans de nous-mêmes que nous somme absolument différents de Christ, qu’entre Lui et nous il y a un abîme ?

« Renouvelés dans l’esprit de votre entendement… »; afin que nous « marchions en nouveauté de vie », (Romains 6 :4); « en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit », (Romains 7 :6).

Tout est nouveauté, tout est différent, tout est autre. Voir cette différence, c’est le moyen de retrouver la vitalité, la fraîcheur et la puissance d’une vision toujours grandissante de ce qu’est le Christ. Il est le premier et le modèle d’une nouvelle famille. Le Saint-Esprit est venu pour engendrer un nouvel homme selon l’ordre de Christ.

La vie dans l’Esprit, c’est la conformité progressive à l’image du Fils de Dieu; et cette vie a pour consommation la révélation des Fils de Dieu, un ordre absolument autre d’humanité.

Chers amis, si nous pouvions seulement le reconnaître, l’explication de tout dans ce monde, est liée à cette révélation.

Quelle est l’explication du malaise et de l’angoisse du monde dans lequel nous vivons ? Bien sûr, c’est dû au développement des choses qui se déroulent depuis des siècles ; mais quelle en est l’explication ?

Il n’y a aucun doute que des plaies se sont abattues sur le monde. Il y a le fléau de la guerre, des peuples en tumulte. C’est plaie sur plaie, et il n’y a pas de répit. Qui donc les envoie, ces plaies ?

C’est Dieu qui les envoie.

Et pourquoi Dieu les envoie-t-il ?

Parce que ce monde est le royaume de Satan et de même que Dieu a continuellement frappé l’Égypte pour lui faire rendre et libérer Son Fils, ainsi Dieu a envoyé ces fléaux contre ce grand royaume de Satan, jusqu’à ce que les fils de Dieu Lui soient acquis. Alors

« __la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption », (Romains 8 :21).__

Une explication du trouble qui angoisse et ravage le monde, c’est qu’à l’intérieur de ce royaume il y a un aspect corporatif de fils; et tant que le Pharaon de ce royaume n’aura pas été pratiquement renversé, le monde sera frappé de plaies.

«  »Toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant … car la vive attente de la création attend

la révélation des fils de Dieu » », (Romains 8 :22,19) ; voilà l’explication.

Comment cela nous affecte-t-il ? Cela nous ramène tout droit à notre sujet. Notre préoccupation première n’est pas de voir s’améliorer la situation du monde, d’obtenir la paix et un nouvel ordre de choses sur la terre.

Dieu sait pourtant que nous soupirons après la cessation des guerres et après un changement de la situation générale, mais ce n’est pas là notre préoccupation première.

Notre préoccupation principale, c’est cette question de fils, cette question de voir Dieu obtenir d’entre les nations un peuple pour Son Nom, de voir sortir de ce royaume cette nouvelle famille, d’obtenir cet ordre nouveau, selon Christ.

Nous sommes en relation avec ceci, nous nous devons d’être entiers à cette cause. C’est à nous qu’il incombe de voir cet ordre selon Christ, cette nature selon Christ, cette espèce humaine selon Christ, dans laquelle nous avons été amenés par la régénération du Saint-Esprit, arrivé enfin à sa perfection en ce qui nous concerne.

Nous devons nous assurer que nous sommes effectivement sur la voie de conformité à l’image de Son Fils; que notre croissance en toutes choses en Lui qui est la Tête, Christ, soit réelle et pratique, et, que notre développement spirituel selon cet ordre-là fasse des progrès continus.

Mais c’est quelque chose de corporatif, c’est-à-dire qui relève du Corps. Le devoir qui nous incombe, c’est de compléter cet ordre de choses selon Christ dans un sens collectif dans l’Église qui est Son Corps, et au-delà de cela amener ceux d’entre les nations qui sont appelés à compléter enfin ce Corps, pour qu’il soit la plénitude de Celui qui remplit tout en tous.

Vous le voyez, cher amis, le Nouveau Testament a un seul but en vue, un objet unique:

le parachèvement de ce Corps et de son émancipation.

Cela commence par l’évangélisation, mais l’évangélisation n’a pas une fin en elle-même.

Quand le Seigneur, monté au ciel, dispensa Ses dons à l’Église , apôtres et prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs, ceux-ci sont tous en relation avec un seul et unique but. Ceux-ci ne sont pas des « choses » en eux-mêmes.

Ils sont « pour l’édification du Corps de Christ ».

C’est là leur point d’aboutissement à tous, et aucun ne doit y échapper. Mais on a fait de l’évangélisation une chose ayant sa valeur propre, détachée et sans relation au reste. Ceux qui s’y adonnent n’ont souvent aucun intérêt au-delà de cela. C’est quelque chose qui est sans rapport avec le tout.

Évangélisez, évangélisez ! Sauvez des âmes ! C’est la seule chose qui compte ! Mais il faut un centre auquel cette activité se rattache organiquement.

D’autres sont voués à l’enseignement; tout leur intérêt est là, l’enseignement devient une fin en soi; on ne voit rien d’autre que l’enseignement. Les pauvres gens sont enseignées et enseignées encore, mais on ne fait que tourner en rond.

Or l’enseignement a pour objet l’édification du Corps.

Celui qui enseigne, celui qui évangélise, celui qui prophétise – tous ont un seul et unique objet: l’édification du Corps.

C’est le Corps de Christ qui est le but de Dieu.

L’évangéliste fournit l’apport initial, le docteur enseigne, instruit, et tout contribue à un seul but, à savoir, le Christ exprimé corporativement, et pour être finalement manifesté universellement dans ce Corps !

Mais laissez-moi vous redire combien il est nécessaire que nous saisissions cela par la voie d’une révélation vivante.

Autrement toutes ces choses prendront pour nous un caractère technique et ecclésiastique; elles seront une chose en elles-mêmes et quelque chose de très terre à terre.

Avoir les yeux pleinement ouverts sur ces choses par une révélation de ce que Dieu recherche à réaliser, c’est être délivré detoutes ces médiocrités spirituelles qui se donnent un air important, c’est être délivré de tous ces cercles vicieux dans lesquels on tourne parce qu’on est rivé à la terre, de tous ces régimes ecclésiastiques, ces systèmes religieux riches en doctrine et en enseignement, mais incapables de les faire servir au vrai but que Dieu leur a assigné.

Oh ! De voir le grand, l’unique objectif de Dieu et son accroissement; cela est la vie !

C’est évidemment là que réside la difficulté.

Si vous n’avez pas en vous-même quelque expérience réelle de ce que j’essaye de vous dire, c’est comme dire à des aveugles :

Voyez !

C’est toujours là la difficulté. Si vous savez en une mesure quelconque, si faible soit-elle, ce que je veux dire, si vous avez vu, si peu que ce soit, si quelque chose vous est apparu un jour avec toute la force, toute la puissance qu’amène l’illumination des yeux intérieurs, si vous avez vu et que vous dites : maintenant je vois !

Alors vous savez quelle puissance est devenue, dans votre vie ce simple fait d’avoir vu, quelle libération en est résultée pour vous, quelles perspectives nouvelles se sont ouvertes à vous. Il y a une très grande puissance dans le fait de voir ainsi ! Si vous voyez, vous savez de quoi je parle.

Mais ce que je dis, c’est qu’il y a un grand aboutissement que Dieu a en vue, quelque chose de très grand, d’immense, et le moyen par lequel il va y parvenir est en ouvrant continuellement les yeux.

Nous resterons plantés là, nous serons simplement bloqués sur place, si nous n’avons plus de révélation.

Il y en a beaucoup, hélas, pour lesquels toute révélation a cessé.

Vous comprenez bien que je ne parle pas ici de quelque chose qui serait au-delà des Écritures. Je ne sors pas de la Parole de Dieu. Ce que je dis, c’est que nous avons ici le Livre, et que le Livre peut être saisi, possédé, maîtrisé, et qu’on peut être, comme Apollos, puissants dans les Écritures, et ne pas avoir la moindre notion de la merveilleuse vitalité du Saint-Esprit.

Paul arriva à Éphèse sur les talons d’Apollos, dont on disait qu’il était puissant dans les Écritures, et constata que ceux auprès de qui s’était exercé ce ministère ignoraient jusqu’à l’existence même du Saint-Esprit. Aquilas et Prisca prirent Apollos avec eux et lui exposèrent les choses plus exactement. On peut donc être puissant dans les Écritures: le Livre est là, la lettre est là, et on peut être parfait quant à la lettre, parfait quant au Livre, on peut connaître par le menu tout ce qui s’y trouve écrit, et rester néanmoins parfaitement étranger à la vie, à l’énergie, à la puissance, à la fraîcheur qui s’y trouvent.

L’un ne va pas sans l’autre. Il nous faut les Écritures, Oh ! mais que sont-elles sans le Saint-Esprit pour nous les ouvrir, nous les révéler par un chemin vivant, de telle sorte que nos yeux intérieurs, à travers les Écritures, voient de façon grandissante la signification de Christ, Sa plénitude nous émerveillant de plus en plus ?

C’est cela qui fait de la foi chrétienne quelque chose de vivant, de rafraîchissant, de puissant.

Là est le chemin du réveil ! Je suis d’avis que c’est là le réveil dont nous avons besoin: __voir le Seigneur à nouveau__.

Il n’en faut pas davantage pour que les choses changent. De voir, de notre point de vue, la plénitude de Christ s’accroître sans cesse; les choses avancent lorsqu’il en est ainsi.

Je n’ai fait ici que vous présenter l’objet de la révélation, en précisant le domaine où elle se réalise.

Ce dont nous avons besoin, c’est que le Seigneur nous révèle Christ,nous Le révèle pleinement en notre for intérieur.

Mais il n’y a aucun doute que cela sera coûteux.

Il n’y a encore jamais eu de vraie révélation sans qu’une très grande responsabilité et un très grand coût n’en découle.

Ceux qui ont vu n’ont pas tardé à constater qu’ils étaient dans un chemin bien douloureux.

Il en coûta à Abraham de voir le Dieu de gloire. Il en coûta aussi à Moïse de voir le Seigneur ! Et à Esaïe ! Et que dire de Paul ? Voir le Seigneur lui coûta tout ce qu’il avait et tout ce qu’il était.

Mais qui donc, après L’avoir vu, voudrait échanger cette révélation contre une tradition, contre quelque chose de terrestre, contre quelque chose de temporel, même religieux ?

Non, on ne peut plus retourner à ces choses. Ce que nous avons de plus précieux c’est d’avoir vu et de continuer à voir.

C’est la vie, et je suppose que vous comme moi, nous désirons, plus que toute autre chose, avoir une foi chrétienne vivante. Être élevé dans une atmosphère simplement pieuse, savoir quelque chose parce qu’on nous l’a dit, être instruit de certaines vérités par des méthodes tout extérieures, n’avoir que cela pour toute religion, est-ce là ce que nous voulons ?

Non, ce qu’il nous faut, c’est quelque chose qui se révèle constamment à la hauteur des nécessités du jour, quelque chose qui soit réel. Peu importe ce qu’il doit nous en coûter, peu importe les impasses, les aveux nécessaires, les déconvenues, les exigences, pourvu que ce chemin nous apporte la réalité et la vie.

C’est cela qu’il faut au peuple de Dieu : une vie chrétienne qui soit vraiment vivante, qui soit réelle, qui soit pour lui un défi continuel et, à travers lui, que cela en soit de même pour les autres. Le secret d’une telle vie chrétienne est de voir le Seigneur et de voir de façon grandissante la signification de Christ.

C’est par ce chemin de révélation vivante que vient la puissance.

Veuille le Seigneur expliquer à nos coeurs ce que cela signifie, et qu’Il veuille aussi nous interpréter Lui-même Sa Parole.

Source: Voxdei.org


09/03/2015
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occupés par le christianisme??? ( T. Austin-Sparks. )




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Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

On ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu sur la seule base de notre volonté. Cela ne fonctionne pas ainsi. On a commis bien  des erreurs en incitant les gens à faire appel à leur raison, à leurs sentiments, et à leur volonté pour être régénérés.
Ainsi l’intérêt et l’activité dans le christianisme est une chose, mais être dans le Royaume en est une autre. Des multitudes sont intéressées par le christianisme, et y sont actifs. Ils voient la valeur du standard de vie chrétien, de l'enseignement chrétien, et ils se disent que si cela était appliqué, le monde serait bien différent. Ils sont donc devenus occupés par le christianisme, et ils ont pensé qu'ils étaient dans le Royaume de Dieu. Pas du tout! Vous pouvez avoir tout l'intérêt possible pour le christianisme sans être dans le Royaume. C’est ce que le Seigneur Jésus a dit, en effet, et de façon concise à Nicodème.
Le seul chemin est de recevoir la Vie Divine comme un cadeau par la foi en Jésus-Christ, et cela devient la nouvelle base de la nouvelle création, la base sur laquelle tout commence et va de l’avant. Cette Vie  a en elle toutes les qualités et énergies de la nouvelle création. Elle constitue notre être dans ce qu'on appelle le Royaume de Dieu.

                                                      AMEN!!!

Par T. Austin-Sparks à partir de: Le Sens de la Vie Divine - Chapitre 1.

25/02/2015
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La croissance de notre homme intérieur. ( T. Austin-Sparks. )

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Ce qui est né de la chair est chair. (Jean 3:6).

Il est possible pour un homme d'être caractérisé par un esprit d'analyse, de sorte qu'il peut argumenter à propos de tout, raisonner sur tout,  tout soumettre au microscope de son propre cerveau et ne rien accepter sans l’avoir d’abord compris par sa raison. Cet homme fera des progrès très lents. La même chose s'applique à celui qui pense qu'on entre dans les choses de Dieu à travers une puissante vague d'émotion religieuse. C'est l'une des grandes embûches du diable aujourd'hui. L’émotion religieuse n'est pas un critère, elle n’est pas un terrain pour une vraie spiritualité.

Notre connaissance du Seigneur dépend du réveil et de l’illumination de notre esprit par l'Esprit Saint. Les progrès dans les choses de Dieu sont tout simplement la croissance de notre homme intérieur et non la  reconnaissance de notre capacité intellectuelle de saisir la vérité. On peut augmenter cette capacité intellectuelle en étant familiers avec le vérité, en écoutant des messages, et pourtant n’ avoir qu’une toute petite mesure de vraie spiritualité. L'enfant de Dieu est celui dont l'esprit a été renouvelé et qui, au centre de son être, est uni et en communion avec Dieu.

                                                               AMEN!!!

Par T. Austin-Sparks à partir de: remplis de toute la plénitude de Dieu - Chapitre 9.

13/02/2015
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La Manne Cachée par T. Austin-Sparks

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« Mais pendant ce temps, les disciples le priaient, disant, Rabbi, mange. Mais il leur dit, Moi, j’ai de la nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas. Les disciples donc dirent entre eux, Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger? Jésus leur dit, Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. » Jean 4 :31-34

« Ils lui dirent donc, Que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu? Jésus répondit et leur dit, C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. Ils lui dirent donc, Quel miracle fais-tu donc, toi, afin que nous le voyions, et que nous te croyions. Quelle oeuvre fais-tu? Nos pères ont mangé la manne au désert, ainsi qu’il est écrit, Il leur a donné à manger du pain venant du ciel. Jésus donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Moïse ne vous a pas donné le pain qui vient du ciel, mais mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent donc, Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. » Jean 6 :28-34

« Tout ce que le Père me donne viendra à moi; et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » Jean 6 :37-38

« Jésus donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme les pères mangèrent et moururent, celui qui mangera ce pain vivra éternellement. » Jean 6 :53-58

« Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais produit de mauvais fruits. » Jean 7 :17


Au chapitre 4 de l'évangile de Jean, versets 32 et 34, il se trouve une ou deux choses qui ne sont pas formellement énoncées, mais qui sont implicitement contenues dans le texte, et que nous allons examiner .

La première, c'est l'existence, pour le Seigneur Jésus, d'une source secrète de forces :

« Moi, j'ai de la viande à manger que vous, vous ne connaissez pas »

La deuxième, c'est une relation entre la volonté de Dieu, d'une part, et ces forces cachées, d’autre part.

La troisième, c'est que le tout apparaît lié, à son tour, à un plan d'ensemble, à un plan divin. Seul, le plein accomplissement de ce plan divin peut procurer la vraie satisfaction – exactement comme une nourriture appropriée apporte la satisfaction au corps quand il est fatigué. Le corps qui soupire après de la nourriture ne peut être absolument satisfait que par des aliments appropriés à ses besoins. Il en est de même de la relation avec Dieu qui nous est présentée ici. Dieu a un dessein, et la réalisation pleine et entière de ce dessein est l'unique voie par laquelle les besoins intérieurs puissent recevoir leur réponse et trouver leur complète satisfaction. Les affres de la faim ne peuvent disparaître, et la faiblesse du moment ne peut être surmontée par aucun autre moyen.

 

Le Chemin de la Plénitude: l'Obéissance

 

De ce qui précède, une chose ressort clairement: c'est que l'obéissance est le chemin de la plénitude. C'est ce que nous allons voir de près. Dans les passages que nous avons cités, c’est tout le problème de la nourriture qui se trouve soulevé.

Or, quelles en sont les données essentielles? Elles sont très simples: l'une est l'entretien de la vie. Une autre: la satisfaction d'un besoin. Une autre encore: la croissance, l'accroissement, le développement spirituel; grandir jusqu'à complète maturité, jusqu'à la stature parfaite.

En transposant ces choses dans le spirituel, on se rend compte à quel point la question de la nourriture est importante pour l'homme intérieur. Quand vous avez pris un repas, vous ne dites pas: Je suis prêt maintenant pour le reste de ma vie.

Interprété spirituellement, cela veut dire qu'il ne suffit pas au Seigneur de nous avoir simplement sauvés. Il veut nous voir grandir. Des enfants de Dieu qui ne sont pas nourris, qui ne se développent pas, qui ne trouvent pas, dans un ministère d'édification, les éléments de croissance dont ils ont besoin, sont les victimes inconscientes d'une terrible tragédie.

J'entendais dernièrement un frère, qui visite de temps en temps certaines :parties de l'Europe, parler d'une région où des réunions d'évangélisation spéciales ont eu lieu il n'y a pas très longtemps. Une multitude de gens ont fait profession de se donner à Christ. Or, sur cent personnes qu'on considère comme sauvées, il paraît qu'il yen a quatre-vingt-dix-neuf qui font marche arrière. La question fut posée: Pourquoi faut-il qu'il en soit ainsi? La réponse fut donnée sans aucune espèce d'équivoque ou d'hésitation: Il n'y a pas de nourriture spirituelle pour les faire croître. Au delà de ce qui peut les conduire à la foi en Jésus Christ, il n'y a à leur disposition, ni ministère ni soutient d'aucune sorte.

S'il en est ainsi dans ce petit pays d'où revenait le frère dont je parle, une telle situation est loin d'être particulière à cette partie du monde. On peut en dire autant de beaucoup d'autres; et tout cela représente une terrible tragédie, qui devrait être une salutaire rebuffade à ceux qui s'en vont en disant sans cesse: Sauvez des âmes! C'est la seule chose qui importe!

Une situation comme celle-ci crie vers le riel, et cette muette clameur ne pourra être apaisée que par un ministère capable de présenter Christ dans Sa plénitude. Outre ceux qui reviennent en arrière, que dire de ceux qui, sans nécessairement reculer, ne font jamais un seul pas en avant! La cause ne serait-elle pas la même ? Il n'y a certainement aucune raison de condamner un ministère qui serait exclusivement voué à la nourriture du troupeau, au traitement d'un état aussi lamentable, à la satisfaction de besoins aussi pressants!

Dans l'ordre naturel, la question de la nourriture est une question sérieuse et aiguë entre toutes, en raison de ses répercussions sur toutes sortes d'autres choses. Il en est de même dans l'ordre spirituel, où la sous-alimentation peut même avoir des conséquences encore plus graves.

Voilà ce que nous pouvons dire comme introduction générale à cette question de la nourriture spirituelle.

 

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La Nourriture Céleste: sa Nature

 

Nourriture divine; manne céleste; pain d'en haut; de quoi s'agit-il donc?
Pour répondre à cette question, nous devons tout d'abord penser au Seigneur Jésus et à la vie qui a été la Sienne ici-bas. Nous verrons ensuite comment ce qui a été vrai de Lui, sur cette terre, doit être vrai de nous. Ce qui a été la base de Sa vie doit être la base de la nôtre. Car les sources auxquelles Il a puisé sont à notre portée. Essayons donc de nous représenter un peu la vie du Seigneur Jésus à cet égard. Nous commençons par prendre note de quelques déclarations qu’Il a faite: « J'ai de la nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas... » « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir Son œuvre. » « Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père. . . »

Nous citons ce verset jusque-là seulement, parce que dans la seconde partie c'est nous qui sommes en cause plutôt que Lui.

« J'ai une nourriture. . . Ma nourriture est d'accomplir la volonté de Celui qui m'a envoyé. . . Je vis par le Père. . . »

Des paroles comme celles-là mettent ce fait en évidence, à savoir que Sa relation avec le Père est liée à un dessein, au dessein de Dieu, pour lequel précisément Il se trouve ici sur la terre. Sa vie, dans chacun de ses détails, est réglée par une expression précise de la volonté de Dieu, Son Père. Autrement dit: pour Lui, la volonté de Dieu signifie et représente une œuvre à accomplir. C'est pour cette œuvre qu'Il est venu; c’est a son accomplissement qu’Il s’est voué. Mais l'activité pratique qui en découle exigeait que Ses forces fussent soutenues. Ce perpétuel renouvellement de Ses énergies, Il le trouvait en s’entretenant constamment avec le Père, pour toutes les questions qui pouvaient se présenter, la communion nécessaire.

C'est parce qu'il en est ainsi, c'est parce qu'aucune chose, dans Sa vie pratique, n'échappe au contrôle de cette communion permanente avec le Père, qu'Il peut aller de l'avant, qu'Il peut tenir, qu'Il peut poursuivre, sans que rien parvienne jamais à l'arrêter. Secrètement, des sources vives viennent constamment jusqu'à Lui, viennent alimenter Ses énergies, Le vivifier, Le rafraîchir.

Qu'il s'agisse du dessein de Dieu dans ce qu'il a de plus général, qu'il s'agisse au contraire des moindres détails de l'existence; qu'il s'agisse des temps et des moments, des méthodes et des moyens, tout, pour Lui, est occasion d'embrasser la volonté du Père. S'Il est un avec le Père, ce n'est pas seulement dans les intentions que le Père peut avoir, dans l'objectif qu'Il cherche à atteindre, Il est un avec Lui dans la méthode à suivre pour atteindre cet objectif, aussi bien que dans le choix du moment, pour chaque étape nouvelle de sa réalisation.

On peut se rendre compte que Dieu a un dessein; on peut accepter d'entrer soi-même dans ce dessein; on peut même renoncer à toute autre pensée et à toute autre vocation. Mais de savoir comment et par quels moyens Dieu cherche à réaliser ce dessein, c'est tout autre chose.

Nombreux sont ceux qui ont une idée juste du but que Dieu poursuit, mais les moyens dont ils se servent ne sont pas les moyens de Dieu, le chemin qu'ils prennent pour se mettre à l'œuvre n'est pas le chemin de Dieu, et ils sont obligés de constater que Dieu ne leur donne pas tout ce qu'il leur faut. Ils sont peut-être dans la bonne direction, mais comme ils ne sont pas en harmonie avec la pensée divine quant à la méthode à suivre, quant aux moyens à mettre en œuvre, force leur est de prendre eux-mêmes la responsabilité de leur travail, et de trouver, comme ils peuvent, les ressources nécessaires. Aussi sont-ils souvent à bout; l'œuvre de Dieu entre leurs mains est immobilisée d'une façon chronique et ils sont obligés de recourir à toutes sortes d'artifices pour réunir les ressources dont ils ont besoin. La satisfaction profonde d'être en tout temps soutenu par Dieu leur est inconnue. Son œuvre devient un fardeau qui repose sur leurs épaules. Le Seigneur ne peut rien changer à cela parce que la communion n'est pas pleine et entière entre eux et Ses méthodes à Lui, entre eux et Ses voies à Lui, entre eux et Ses moyens à Lui. Pour tout ce qu'Il fait, Dieu a Son heure, et Son dessein comporte des détails d'exécution qui doivent être respectés. Eux ne paraissent pas s'en préoccuper, et ce défaut d’harmonie est une cause d’arrêt.

Dans le cas du Seigneur Jésus, c'est tout le contraire. Sa secrète communion avec le Père porte même sur les détails. Pour Lui, l'œuvre de Dieu représente une obéissance détaillée à un plan d'ensemble. De savoir que le Père voulait une chose précise était la seule justification dont Il avait besoin: Il faisait ce qu’Il avait à faire sans aller au-delà de ce qui était requis. C'est sur cette base que reposent tous Ses rapports avec le Père. S'arrêter pour demander pourquoi - pourquoi ceci doit être fait de telle et telle façon, ou à tel et tel moment, pourquoi certains moyens doivent être employés et pas d'autres, est une attitude dont nous ne trouvons chez Lui aucune trace. Le Père le veut ainsi, cela suffit. La suite des événements donnera raison aux méthodes adoptées et au chemin suivi. En fait d'explications, Il n'a pas besoin d'autre chose.
L'accomplissement de la volonté de Dieu est le fait, chez Lui, de cette obéissance qui procède, non pas d'une détermination propre, mais de la détermination du Père. C'est parce qu'Il en était constamment ainsi qu'Il se voyait dispenser les ressources spirituelles dont Il avait besoin pour être sustenté, fortifié, renouvelé, et maintenu toujours à la hauteur de Sa tâche.

 

Le Secret d'une Croissance Harmonieuse et sans Heurts

 

Cette attitude du Seigneur que nous venons de décrire était le secret de Sa croissance. La croissance, quand on parle du Seigneur Jésus, est sans doute un terme dont il faut user avec prudence. Pourtant, tout en étant parfait dans Sa nature morale, tout en étant sans péché dans Son être essentiel, Sa vie, – oui, même la Sienne – est marquée par une progression, par un mouvement progressif. La Parole de Dieu établit la chose très clairement. Elle déclare «quoiqu’il fût Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes». Étrange déclaration sans doute. Je ne me fais pas fort d'expliquer tout ce que cela signifie; mais le moins que l’on puisse en conclure, c'est qu'il y a eu, dans Sa vie terrestre, quelque chose de progressif. Le développement de Sa vie ici-bas a été comme le parachèvement de Sa perfection initiale. On ne peut pas expliquer cela, mais l'Écriture est là pour l'affirmer. Il avançait avec le Père, et cette progression s'effectuait par voie de développement, d'expansion, pour atteindre la plénitude sans brûler aucune étape.

Au profit de Son humanité, pour venir partager la vie que nous vivons, Il avait abandonné toute la plénitude de la divinité ; elle était pourtant Sienne de plein droit. C'est à Lui qu'elle était réservée, et comme Fils de Dieu elle était encore à Lui tout entière.

Comme Fils de l'Homme, Il avait renoncé au droit qu'Il avait de disposer à Son gré des ressources divines, et Il avait accepté une existence qui Le rendait en toutes choses dépendant du Père. En d'autres termes: une vie de foi.

Les choses étant ainsi, chacun de Ses mouvements était un mouvement de foi, et par conséquent l'occasion d'un développement, d'une croissance. Aussi, quand Il parvint au terme de Sa course, débordait-Il de cette plénitude, de cette divine satiété, à laquelle un homme ayant parachevé sa perfection pouvait seul prétendre. C'est un homme rempli de la plénitude même de Dieu que nous contemplons là! En Jésus couronné, ce n'est pas seulement Dieu que nous voyons, mais l'Homme débordant de la plénitude de Dieu – plénitude à laquelle nous sommes nous aussi appelés, comme le montre clairement l'épître aux Éphésiens.

L'exactitude de ce qui précède se trouve du reste corroborée par des passages tels que Phil. 2 :5-9 « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même [ou, vidé de lui-même], prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé [à cause de cette obéissance] et lui a donné un nom au-dessus de tout nom … ».

Vient ensuite la reconnaissance de fait, l'universel hommage auquel Son élévation L'a destiné: « Afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père

De même au chapitre 2 des Hébreux nous lisons: « Mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort » – [quand Il a été humilié et vidé de Lui-même] – « Couronné de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout.».

On pourrait dire, sans cesser d'être exact: « Rempli de gloire et d'honneur ». On voit par ces textes qu'il y avait de Sa part une constante progression, par la voie de l'obéissance, jusqu'à la plénitude suprême.
Une progression qui, à chaque pas et dans l'obéissance, correspondait pour Lui à une portion additionnelle de la plénitude de Dieu. Tel est le sens de ces versets. C'est sur le chemin de l'obéissance que la plénitude Lui est venue. L'obéissance est le chemin de la plénitude.

Ainsi, se nourrir, c'est faire la volonté de Dieu. C'est s'observer, dans ses rapports avec le Père, au point de ne faire aucune chose sans en conférer d'abord avec Lui. Et cela signifie, non seulement qu'on va s'enquérir de la volonté de Dieu quand on se trouvera en quelque extrémité, à un tournant de l'existence, en face d'un dilemme, quand il y a une crise à résoudre, cela signifie que la vie entière demeure sous le gouvernement de Dieu, que rien n'est soustrait à Son appréciation, que rien n'échappe à Son contrôle.

On n'a rien à perdre à s'engager dans un tel chemin. Pas de pénibles restrictions dans une vie comme celle-là. Croissance, accroissement, développement, expansion, voilà au contraire ce qui la caractérisera, avec une satisfaction nouvelle et un constant accès à la plénitude de Dieu.

Il n'y a rien qui procure un sentiment plus profond de satisfaction que de savoir que le Seigneur est satisfait, que de réaliser qu'Il prend plaisir à ce qu'Il voit dans notre vie. Savoir que la volonté de Dieu s'est faite, ne plus avoir l'ombre d'un doute à cet égard, c'est sentir s'ouvrir les sources du contentement le plus profond et le plus bienfaisant. Comme le corps de l'homme peut se trouver satisfait quand il a pris un bon repas! Cette satisfaction-là n'est pourtant rien en regard de celle qu'éprouve l'esprit de l'enfant de Dieu quand il sait que la volonté de Dieu est pleinement accomplie, ou est en train de s'accomplir. Il en éprouve un sentiment de bien-être, de plénitude, de satisfaction, qui ne ressemble à rien d'autre. Il ne faut pas chercher ailleurs l'explication de cette tranquillité remarquable qui apparaît partout dans la vie terrestre du Seigneur Jésus. Chez Lui, pas d'agitation, pas d'anxiété, pas de tension d'esprit, pas de fiévreuse préoccupation. Il semble toujours baigner dans une atmosphère de bien être spirituel. Ce n'est pas qu'Il soit satisfait de ce qu'Il a autour de Lui, mais il y a là, au plus profond de Son cœur, un repos permanent, fruit de Son entier abandon à la volonté du Père constamment accomplie. Ce n'est pas là de la complaisance, mais bien le témoignage de l'Esprit de vie qui est en Lui, comme si le Père continuait à dire: En toi, je prends tout mon plaisir! Telle fut Sa vie d'obéissance, qui Le conduisit progressivement jusqu'à la plénitude.

 

La Part du Croyant

 

Ce que nous avons vu jusqu'ici nous amène maintenant à quelque chose qui nous touche plus directement: notre relation avec Lui. C'est la clef de ce chapitre 6 de Jean que nous tenons là. En effet, chacun des épisodes qu'il raconte nous fait entrevoir, sous une image ou sous une autre, ce qu'est l'union avec Christ dans Sa vie de résurrection.

Cette union avec Christ dans Sa vie de résurrection nous est présentée comme la vraie nourriture spirituelle: « Jésus donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. » Que signifie cela ?

Naturellement, ce chapitre a un arrière-plan qu'on entrevoit au verset 4, et qu'il ne faut pas perdre de vue. « Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche. » C'est dire que la question de la nourriture allait passer à l'ordre du jour. Car c'était l'époque où l'agneau pascal allait être mangé dans toutes les familles. Or, au moment où, avec le repas pascal en vue, cette question de nourriture va passer au premier plan, nous voici soudain en présence d'une multitude affamée. Vous voyez comme tout vient à son heure. Donner à manger à une foule comme celle-ci ? La question s'était posée. Où trouver du pain en suffisance ?

La provenance resta un mystère, mais le pain se trouva là. Il ne venait ni des magasins de la ville proche, ni de maisons particulières. Il ne sortait pas davantage, dans son abondance, du panier qu'avait avec lui le jeune garçon. Il y avait au ciel une provision secrète. La multitude fut rassasiée, et on en eut de reste. A lui seul, le surplus qu'on ramassa n'était pas peu de chose. Il y a d'amples provisions dans cette réserve cachée. Ni vous, ni moi, ni nous tous ensemble ne parviendrons jamais à la vider. Il y reste des biens à profusion quand nos besoins immédiats ont été satisfaits. Nous pouvons bien remercier Dieu de ce qu'il en soit ainsi.

J'aimerais que nous nous arrêtions un instant à ce verset 27: « Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle, laquelle le fils de l’homme vous donnera … » Le Seigneur nous précisera Lui-même, tout à l'heure, ce que cela signifie. Pour le moment, voici ce qu'Il ajoute: « … Car c’est lui que le Père, Dieu, a scellé. » Ces paroles s'adressent à une multitude affamée, avec – ne l'oubliez pas – le repas pascal à quelques jours de là. C'est dans cette conjoncture précise que le Seigneur Jésus intervient, et fait entrer en jeu la source secrète à laquelle, constamment, Il va Lui-même renouveler Ses forces. Et Il commence à les enseigner, en mettant l’accent sur leurs besoins plus profonds ; et c'est Lui-même qui deviendra tantôt la source vivante où ils viendront puiser.

« Car c'est Lui que le Père, Dieu, a scellé. », ou « a marqué de son sceau ». Pour Ses auditeurs, cette parole était une allusion claire à la Pâque qui approchait. En effet, que se passe-t-il en Israël au moment de la Pâque ? Chaque famille prend un agneau, un agneau sans défaut, sans tache. A qui appartient-il de juger de la valeur de l'agneau? Qui est qualifié pour dire, de tel animal qu'on présente, qu'il satisfait ou qu'il ne satisfait pas aux exigences de la loi? C'est au sacrificateur qu'incombe cette responsabilité. Ainsi en était-il du reste non seulement des agneaux, mais de tous les sacrifices qu'on offrait à Dieu: La victime était amenée au sacrificateur, qui était passé maître dans l'art de découvrir des défauts et ainsi des motifs de disqualification. Quand l'agneau avait passé entre les mains de cet expert, et que le sacrifice, quelle qu'en fût la nature, était reconnu comme satisfaisant aux exigences de Dieu, sans défaut, ni ride, ni tache, ni rien de semblable, le sacrificateur prenait le sceau du Temple, et l'apposait sur la victime. Elle était scellée comme répondant à la pensée de Dieu. Aucun sacrifice n'était admis, tant qu'il ne portait pas le sceau du Temple.

Appliquez cela à l'Agneau pascal. Il faut qu'il soit marqué du sceau avant de pouvoir devenir le moyen voulu de Dieu pour nous sustenter et renouveler nos forces. Et quand l'heure du sacrifice est là, son immolation signifie qu'il est agréé de Dieu, parce que satisfaisant aux exigences qu'Il a Lui-même établies.

Interprétées à cette lumière-là, avec quelle richesse de signification ces paroles ne résonnent-elles pas à nos oreilles: « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir. » « Car c'est Lui que le Père, que Dieu a marqué de Son sceau » – scellé du Saint-Esprit, à cette heure où Dieu Lui dit: « En toi, j'ai pris tout mon plaisir. »

J'aimerais ici ouvrir une petite parenthèse, à propos de cette parole de l'apôtre: « …vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse » (Éphésiens 1 :13.) De quel sceau s'agit-il ? De notre acceptation dans le Bien-Aimé; de la justification qui devient la nôtre en Christ. Acceptation sans réserve, à cause de ce qu'Il est, Lui, et de ce que nous sommes en Lui. Dieu trouve Son plaisir. Dieu est satisfait.

Mais revenons à notre sujet. Voici donc Christ, scellé pour être la satisfaction même de Dieu. C'est comme tel, c'est-à-dire comme satisfaction de Dieu, qu'Il est ensuite donné au peuple des rachetés. En devenant Agneau pascal, Il a accompli la volonté de Dieu parfaitement, et parce que la volonté de Dieu est parfaitement accomplie et que Dieu est satisfait, Dieu donne Christ, Sa satisfaction, pour qu'Il devienne notre satisfaction. Être uni à Christ, faire de Lui notre nourriture, c'est de cela qu’il s’agit. Notre foi prend sa part de Christ, dans Sa vie de résurrection, pour qu'Il devienne notre énergie, notre force. C'est par notre union avec Christ ressuscité que nous recevons notre part de plénitude divine.

Quand notre relation avec Lui est en tous points semblable à celle qui, comme Homme, l'unissait au Père, Christ devient notre énergie, notre vitalité; c'est Lui qui nous sustente et nous renouvelle. « Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi.» (Jean 6 :57) Comment vivait-Il par le Père? En prenant le jugement du Père, la volonté du Père, les pensées du Père, Ses intentions, Ses désirs, comme seule et unique base de Sa marche terrestre. Sur cette base là, accès Lui était donné à la vie même de Dieu: Dieu Se donnait à Lui.

Et maintenant qu'Il a pleinement satisfait le Père, qu'Il est devenu, en Sa personne, la pleine satisfaction du Père, Il peut devenir, Il devient la base de notre vie. Nous vivons par Lui, Christ est notre vie, Christ est notre renouvellement. Que signifie ces choses ? Cela signifie simplement que nous trouvons en Christ tous ces éléments moraux et spirituels que réclame l'homme intérieur et qui sont la substance de notre vie. Ils sont à notre portée: Dieu y a pourvu. Cette perfection de Christ, c'est une énergie vivante, une force vitale. C'est quelque chose qui peut venir à nous par un chemin de vie, que lui frayera la puissance même du Saint-Esprit.

 

L 'Homme selon la Pensée de Dieu

 

Nous notons que dans le verset 53 de Jean 6, c'est de Christ comme Homme qu'il est question: « Jésus donc leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes » « Fils de l'Homme », quel est le sens de cette appellation, et quelle est sa place ici?

Elle éveille l'idée d'un homme qui, en vertu d'une perfection acquise, correspond maintenant à la représentation que Dieu s'était faite de l'homme. Or, il n'y en a qu'un dont on puisse dire cela : l'Homme Christ Jésus.
Et c'est parce qu'Il est devenu l'Homme selon la pensée de Dieu qu'il nous est maintenant possible, unis à Lui comme nous le sommes par le lien de la foi, vivant de Lui, nous appropriant Sa vie, c'est pour cela qu'il nous est possible de recevoir les forces morales et spirituelles dont nous avons besoin.

Que Christ puisse Se donner à nous en réponse à notre foi, c'est un fait qu'il est excessivement difficile de définir ou d'expliquer, mais c'est un fait. Et ce fait creuse un abîme entre deux attitudes: celle qui consiste à produire un effort, à entrer dans une lutte laborieuse, à se cramponner à une victoire qui nous échappe constamment, et celle qui consiste à prendre, par la foi, Sa victoire, et à aller au-devant de toutes les situations, celles du dedans comme celles du dehors, en nous fondant sur ce que Christ a déjà réalisé, sur ce qu'Il est devenu, sur ce qu'Il est maintenant.

Tel est, en Christ ressuscité, l'étonnant, l'inébranlable fondement sur lequel nous pouvons « après avoir tout surmonté, tenir ferme. » Et c'est Dieu qui l'a posé. De par Sa volonté, nous avons là, sous nos pieds, la réalisation complète et définitive de tout ce que nous poursuivons.

Pour prendre une autre image: Dieu a dressé devant nous une table, et y a placé tous les biens qui sont nécessaires à notre vie spirituelle. Nous n'avons qu'à prendre: cette abondance est à notre disposition. Christ nous a été donné comme le vrai pain du ciel, la victoire morale dans sa perfection, l'ascendant spirituel le plus complet. Tout ce que nous avons à faire, c'est d'apprendre à vivre sur la base de la personne de Christ. « je vis par le Père . . .», « Celui qui me mange vivra par moi.» L'alternative qui nous est présentée est la suivante: allons-nous essayer, pour accomplir la volonté de Dieu, d'aller de l'avant sur la base de ce que nous sommes par nature, en acceptant le verdict de nos ressources naturelles et des conditions incertaines qui, aujourd'hui, prévalent peut-être dans notre esprit, ou dans notre âme, ou dans notre corps, - ou bien allons-nous reconnaître qu'il existe une autre source, une source cachée, qui vaut infiniment plus que tout ce que nous pouvons avoir, et qui représente pour nous un triomphe certain ? N'est-ce pas à cette source-là plutôt, que nous irons prendre la vie ? « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15 :5). Ce verset de la parabole du cep et des sarments n'est pas autre chose qu'un résumé, de la bouche même du Seigneur, de la vérité que nous essayons d'exposer.

Qu'est-ce que demeurer? Demeurer en Christ, nous l'avons dit souvent, c'est le contraire de demeurer en nous. C’est de nous efforcer à nous mettre nous-mêmes à cette vie que nous voulons vivre pour Lui, c’est d'accomplir de nous-mêmes ces œuvres que nous voudrions accomplir pour Lui, au lieu de reconnaître qu'une vie entièrement agréable à Dieu a été vécue et que notre foi peut s'approprier, en Christ, cette vérité. Demeurer en Christ, c'est simplement ne rien entreprendre, ne faire face à aucune situation, sinon de cette position privilégiée qu'est la nôtre en Christ, et qui fait entrer en ligne Ses ressources à Lui. Terrain solide que celui-ci! Finies les discussions et les questions: Vais-je pouvoir m'acquitter de cette tâche? Et ceci, est-ce que je vais pouvoir le faire ? Je ne suis pas très sûr d'y parvenir etc.… Mais c'est fait! Le Seigneur Jésus a traversé victorieusement toutes les situations dans lesquelles nous pouvons nous trouver, et en toutes choses Il a fait ce qu'il y avait à faire.

La foi peut donc aller de l'avant et dire: Si je regardais à ce que je suis en moi-même, cette affaire-là serait absurde. II serait ridicule de l'entreprendre. En ce qui me concerne, c'est pure folie que de l'envisager. Si la chose peut être faite, c'est qu'elle est déjà faite : « Je puis toute choses, – et que n'embrasse-t-il pas ce toutes choses! – en celui qui me fortifie. » Ce qui compte, c'est ce que Christ est pour nous comme source secrète de force, de subsistance, de renouvellement.

C'est tout une école pour nous. Car une leçon comme celle-là ne s'apprend pas du jour au lendemain. « Il a appris. . .» et nous aussi nous apprenons, bien qu'entre Lui et nous il y ait une distinction à faire. Nous apprenons, nous, à puiser à une plénitude que Lui a consommée. A chaque pas en avant vers le but auquel nous tendons, la plénitude est là, qui nous invite à disposer d'elle. Nous apprenons à revenir à une plénitude déjà existante, tandis que Lui s'avançait vers une plénitude qu'Il devait réaliser Lui-même. Pour Lui, la croix était la fin; pour nous, elle est le commencement. Ce que nous avons à apprendre, c'est comment faire pour revenir à Sa plénitude. Et cela, nous l'apprenons progressivement, pas à pas, comme de petits enfants. Comme eux, la première chose pour nous, c'est d'apprendre à marcher; puis à parler. Comme eux, nous sommes confrontés avec des choses que nous n'avons jamais faites, ou même jamais essayé de faire, et qui nous paraissent étranges dans leur nouveauté; un monde nouveau, et un monde qui n'est pas quelquefois sans nous inspirer de la crainte. L'idée qu'il va falloir faire un premier pas représente, pour le petit enfant, la perspective la plus redoutable qui se puisse imaginer. Or, nous sommes appelés, vous et moi, à nous placer sous ce régime de foi, où la chose la plus élémentaire, au début, un premier pas à franchir, peut se présenter à nous sous les dehors les plus redoutables.

Mais il y a des bras prêts à nous recevoir, et ces bras représentent, pour nous, le plein accomplissement de tout ce qui nous est demandé; la chose a déjà été faite; les forces sont là, disponibles pour nos besoins immédiats, et des forces qui ont été mises à l'épreuve. Reconnaissant ces bras, fortifiés dans notre foi, nous faisons un pas, et nous apprenons ainsi à marcher par Christ, à vivre de Christ. Et la prochaine fois nous pourrons aller un peu plus loin. Chaque progrès réalisé voit grandir nos capacités, et nous rapproche un peu plus de la maturité spirituelle. Et la plénitude de Christ, pour nous, équivaudra pour finir à ceci: c'est que tout ce que Christ a pu réaliser trouvera son expression en nous. Tout! Que ce soit ici-bas ou là-haut, il en sera ainsi. Ce que sera cette humanité parfaite est quelque chose dont nous n'avons aucune idée. L'image la plus idéaliste que nous cherchons à nous en faire sera encore dépassée par la réalité. Dans la gloire à venir, l'humanité parvenue à la perfection présentera des possibilités et manifestera des capacités que nous avons de la peine à nous représenter. Ce qu'elle accomplira, ce qu'elle parviendra à réaliser, sera l'occasion d'un émerveillement sans précédent. Christ en plénitude!

 

Le Scandale de la Croix

 

Mais souvenez-vous que ce chemin-là est une blessure constante pour la chair, un scandale pour l'homme naturel. Les Juifs disputaient entre eux disant: Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger? Mais ce n'était pas seulement les Juifs, ces hommes religieux tout infatués de leur piété personnelle, qui disputaient entre eux. Il est aussi écrit: « Plusieurs donc de ses disciples, L'ayant entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'ouïr ? »

Il y avait des moments où même des disciples se refusaient à Le suivre. Mis en face de tout ce qu'impliquait une telle parole, ils faisaient volte-face. Ils ne pouvaient pas, sur une base comme celle-là, rester plus longtemps en Sa compagnie. Pourquoi ? L'explication est simple, et vaut pour nous autant que pour eux.

L 'homme naturel est passionné par les responsabilités. Il se plaît à dresser ses plans, à établir ses programmes, à organiser son affaire, à faire marcher son monde, à manœuvrer lui-même les leviers de commande. C'est ce qu'il faut à la chair. Elle s'y adonne avec une joie éperdue. Quand vous venez dire à ces gens-là qu'ils n 'y sont pas, que le chemin de Dieu est un chemin de foi et de complète dépendance, sous le contrôle exclusif du Saint-Esprit, qu'il faut par conséquent renoncer à toute idée d'intervention propre, et se contenter de faire ce que le Seigneur nous demande et rien de plus (c'est ce qu'implique la déclaration: «Je ne fais rien de moi-même» ), c'est pour l'homme naturel – même pour l'homme naturel «au service de Dieu», une blessure, un froissement insupportable.

Nous nous heurtons constamment à cela. Ce sont deux mondes opposés, entre lesquels il y a toute la distance qui sépare d'un côté, des frères qui se réunissent, comme à Antioche, pour répandre leur cœur devant Dieu dans la prière, et enregistrer, d'un commun accord, la volonté de l'Esprit, et de l'autre côté un comité que l'on convoque pour discuter une proposition et établir des plans.

Si l'homme naturel n'a pas les choses en mains de a jusqu'à z, si ce n'est pas lui qui les manipule et qui fait tout fonctionner, il s'imagine volontiers que tout est perdu, et que rien ne se fera du tout. Si vous ne vous présentez pas devant le public avec les plans soigneusement dressés, en faisant dûment connaître votre programme et en affichant vos statistiques, les chrétiens non spirituels penseront que votre activité ne compte pas. Pourtant que de choses merveilleuses peuvent être accomplies sans qu'il y paraisse, en dehors tout ce déploiement extérieur d'activité! Si nous entrons dans ces considérations, c'est simplement pour illustrer notre pensée ; et faire voir le principe à l'œuvre dans quelque chose de concret. On peut en étendre l'application à bien d'autres domaines.

Tout ce que Dieu a pu réaliser par Christ, dans ce monde où nous sommes, Il l'a réalisé sur la base d'une effusion de vie divine en réponse à la foi de quelqu'un. C'est une autre manière de dire que Christ doit être à la base de tout, mais dans un sens spirituel. Froissement, blessure profonde pour la chair, mais paix et satisfaction pour l'esprit. « La manne cachée » – cette expression, comme vous le savez, se trouve dans une parole adressée par le Seigneur à l'église qui est à Pergame, dans l'Apocalypse 2 :17 : « A celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée. . . » Pourquoi le Seigneur parle t-Il ainsi ? Parce que certains membres de cette église s'adonnaient complaisamment à une habitude païenne: ils mangeaient des viandes sacrifiées aux idoles. Vous rendez-vous compte du vrai caractère de ces sacrifices-là? Le principe que nous venons d'indiquer, ils l'avaient en contrefaçon. Ces rites mystiques, qui consistaient à manger de la chair préalablement offerte en sacrifice aux dieux, signifiaient en réalité qu'en absorbant cette nourriture on absorbait quelque chose de la puissance des dieux. Ce que nous avons donc là, c'est un principe juste, transposé dans un domaine diabolique, et associé aux pratiques les plus infâmes. Et il se trouvait des chrétiens pour prendre leur part de cette nourriture offerte aux idoles, aux démons, dans l'idée de sustenter leur vie spirituelle d'une façon mystique. Ils avaient saisi la pensée: « Ce sont les dieux qui nous donnent des forces! » C'était des forces spirituelles qu'ils voulaient, mais ils prenaient le mauvais chemin pour les avoir.

Le Seigneur dit à celui qui a besoin de forces spirituelles: « A celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée ... »

La manne cachée, c'est Christ dans le ciel. La pensée nous reporte au lieu très saint, dans le Tabernacle, où était l' Arche de l'Alliance. Un vase contenant la manne (Hébreux 9 : 4) se trouvait là, caché dans l' Arche, dans le lieu très saint. Nous avons remarqué dans une autre méditation, à propos du ciel ouvert, que le lieu très saint représente le ciel, et le lieu saint la terre. La manne dans le lieu très saint est un type de Christ dans le ciel. « Je suis le pain de vie. . . », « Je suis descendu du ciel. . . » Cette expression «descendu du ciel » se rencontre sept fois dans ce chapitre 6 de Jean. Christ dans le ciel est la manne cachée, la source secrète de renouvellement et de vie.

Nous nous donnons du mal pour expliquer l'inexplicable, pour définir l'indéfinissable. Nous ne pourrons jamais rendre compte de ce mystère, comment Christ devient la force spirituelle et la nourriture des Siens, mais c'est un fait.

Tout ce que nous avons à faire, dans la pratique, c'est en toutes choses de partir de ce fait que c'est Christ qui est notre suffisance, quelles que soient les nécessités, et ne jamais en revenir à ce que nous sommes, nous; ne jamais prendre une décision sur la base des circonstances ou des conditions naturelles dans lesquelles nous pouvons nous trouver, Ce n'est pas un critère, ce n'est pas un argument, et on ne peut rien conclure sur cette base-là.

Il y a un beau cantique anglais qui commence par ces mots:

 

Ce n'est pas ce que je suis, Seigneur,
C'est ce que Tu es qui compte…

 

C'est cela qui doit faire règle à l'heure du besoin. Nous pouvons aller de l'avant dans l'obéissance de la foi, fermement appuyés sur Lui.

Nous sommes ainsi amenés à la conclusion de Jean 6, à savoir que l'œuvre de Dieu, la volonté de Dieu, c'est que nous croyions en Celui qu'Il a envoyé. Qu'est-ce que croire en Lui ? Comment croyons-nous en Lui quand nous ne nous sentons pas bien, malades, quand les choses ne vont pas ? La réponse, nous la connaissons maintenant. Croire, comme le démontre toute cette leçon, c'est s'approprier ces vérités spirituelles. C'est manger. C'est très bien de dire que vous croyez à la valeur nutritive de certains aliments; mais de croire cela passivement sans s’approprier ces aliments est totalement inapproprié.

Si vous croyez en cette nourriture là – prenez-là!

Que le Seigneur nous fasse voir le vrai sens et la vraie portée de cette source secrète de force et de renouvellement!

 


10/02/2015
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«Le Chandelier Tout En Or» par T. Austin-Sparks

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Zacharie 4

 

 

Les Traits du Temps de la Fin

 

Le chapitre que nous avons maintenant devant nous décrit de façon merveilleuse les conditions et les buts divins en un « temps de la fin ». II y a là des analogies frappantes avec certaines choses mentionnées dans les premiers chapitres de l'Apocalypse. Nous les verrons à mesure que nous avancerons dans notre étude. La valeur principale de ce chapitre réside dans le fait que tout ce qui est essentiel y est réduit en une essence concentrée; et lorsque nous possédons cela, nous avons tout ce qui est vital.

Prenons donc ce chapitre fragment par fragment. Ce que nous voyons tout d'abord c'est :

 

Un Ange qui Parle

 

Au premier verset : « Et l'ange qui parlait avec moi ». Aux versets quatre et cinq : « L'ange qui parlait avec moi ». La phrase parallèle à celle-ci sera, dans l'Apocalypse, cette phrase sept fois répétée, – remarquons sept, c'est à dire perfection spirituelle, accomplissement parfait, – « Ce que l'Esprit dit aux assemblées ».

Le Seigneur a quelque chose à dire à la fin. Le livre de l'Apocalypse est plein de voix. Il commence Par : « Et je me retournai pour voir la voix». Une manière étrange d'exprimer les choses. Quelqu'un a-t-il jamais vu une voix? Il n'a cependant là aucune erreur. Il y a une réalité vitale dans cette erreur apparente, comme nous le verrons. Nous avons appris que nous devions grandement apprécier ce facteur de la « voix » dans la Bible. Si vrai soit-il que Dieu puisse parler et se faire entendre Lui-même, en choisissant des hommes afin d’exprimer Ses pensées par eux, comme Il l'a toujours fait. Nous devons cependant insister sur le fait que ce c’est pas la voix d'un homme qui est ici en vue, et que ce n'est pas en premier lieu la voix elle-même, mais qu'il y a ici quelque chose que Dieu a à nous dire, et que ce quelque chose est très important. La question la plus appropriée que l'on puisse poser en ces temps-ci, c'est:

 

Que dit Dieu Aujourd'hui?

 

Un trait frappant de notre temps, c'est qu'il y ait si peu de voix ayant un message distinctif. Il y a un manque crucial d’une parole claire, d'une parole d'autorité pour notre temps. Tandis que nous avons beaucoup de bons prédicateurs de l'Evangile, et bien que nous ne manquions pas de champions des vérités vitales de la Foi, nous avons un besoin profond du prophète qui s'avance avec son « Ainsi dit l'Eternel », son message ayant été reçu par vocation née d’une communion disciplinée avec Dieu.

Pourquoi en est-il ainsi ? Ne serait-ce pas parce que tant de ceux qui pourraient avoir ce ministère sont trop impliqués dans un système ? Un système qui place tellement les prédicateurs sur une base professionnelle, qu'il a pour effet de faire de la prédication une question d'offre et de demande ; un moyen de pourvoir à l'ordre et au programme religieux établis ? Et cela non seulement pour la question de la prédication, mais dans toute l'organisation et l'activité du « Christianisme » , tel que nous le connaissons aujourd'hui, sous sa forme systématisée. Il n'y a pas la liberté, ni le détachement nécessaire, pour parler UNIQUEMENT lorsque « l’oracle de la parole de l'Eternel » est sur le prophète, ou pour pouvoir dire : « La main de l'Eternel fut sur moi ». L'ordre actuel exige d'un homme qu'il parle à des heures fréquentes et régulières. Il doit par conséquent avoir quelque chose; et cette nécessité signifie pour le prédicateur, ou bien d'offrir son programme à Dieu en Lui demandant d'y pourvoir, – ce qu'Il ne fera pas – ou bien de faire quelque chose pour les occasions qui se répètent sans cesse. C'est un système dangereux, qui ouvre la porte à toute sorte d'intrusions fâcheuses et fatales de ce qui est de l'homme et non pas de Dieu. L'aspect le plus sérieux de cet état de choses, c'est qu'il résulte en voix, en voix, en voix, en une confusion de voix, sans que l'on puisse entendre la voix spécifique, qui proclame l’oracle particulier de Dieu pour aujourd’hui. Cela a trop souvent pour effet d'inciter les hommes à entendre ou à lire simplement dans le but d'acquérir ce dont ils ont besoin pour leur prédication, d'obtenir des sujets pour leurs sermons, et la valeur des choses est jugée par le caractère suggestif des thèmes. Le prédicateur peut être un homme de Dieu, et son message peut être la vérité, mais il doit y avoir quelque chose de plus que cela. Est-ce bien là le message venant de Dieu, le message lié au besoin immédiat tel qu’il est lié au dessein éternel de Dieu ? Il y a beaucoup d'hommes bons, qui apportent ce qu'ils connaissent et ce qu’ils croient de la vérité, mais il y a en même temps beaucoup d'enfants de Dieu qui ont faim, et qui ne sont pas nourris.

La question de la nourriture parmi le peuple de Dieu est aujourd'hui des plus aiguës, et un ministère plus ou moins bon ne saurait satisfaire le besoin. Il y a un souci croissant de connaître autre chose que les généralisations de la vérité et du service – de connaître la parole du Seigneur pour aujourd'hui, en relation avec là où nous sommes, et ce qui, dans le dessein divin, appartient à l'heure présente.

Ceci nous ramène à la première chose que nous trouvions dans notre chapitre; Dieu a quelque chose à dire; mais ceci nous conduit aussi à la chose suivante: « Et l'ange qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme qu'on réveille de son sommeil. »

Nous arrivons ici à la nécessité d’être:

 

Réveillés pour entendre ce que Dieu a dire

 

Nous avons dans l'Apocalypse ces paroles : « Que celui qui a des oreilles écoute », et dans le cas de l'assemblée à Laodicée – qui représente la fin – elles sont liées à « Je te conseille d'acheter de moi … un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. » «Et je me retournai pour voir la voix qui me parlait » dit Jean. Dieu parle; Il a quelque chose à dire, mais il faut que nous ayons « l’esprit de sagesse et de révélation dans sa pleine connaissance, les yeux de votre cœur étant éclairés. »

Le discernement, la perception, la compréhension et l'intelligence spirituels sont choses trop rares ; les raisons en sont nombreuses. L'accaparement du travail et de ses intérêts multiples; la hâte et la fièvre de la vie; l'esprit agité de notre siècle; tout cela, avec une quantité impressionnante de moyens religieux extérieurs, tout cela tend à rendre la place intime où Dieu parle, inopérante et son activité impossible. Peut-être avons-nous oublié que la Bible n'est pas seulement une révélation, mais qu'elle renferme aussi une révélation, et que son contenu spirituel plus profond ne peut être reconnu et réalisé que par ceux dont les yeux et les oreilles ont été ouverts, en d'autres termes, par ceux qui ont été réveillés. Quelques-uns, parmi les plus fidèles serviteurs du Seigneur, sont encore occupés par la lettre de la Parole, par le contenu des livres, les aperçus, les thèmes, les sujets, les plans, les analyses, etc. et ne sont pas dans un sens plus profond, dans la «révélation » ; (ceci n'est point une critique). La différence est trop souvent le fait qu'il y ait un ministère envers l’intelligence ou la raison, et un ministère envers le cœur et l'esprit.

Le premier fatiguera et épuisera tôt ou tard celui qui l'exerce, comme ceux qui le reçoivent. Le second est un ministère de vie pour les uns et les autres, et il est inépuisable en fraîcheur.

Que cela vienne au commencement de notre vie chrétienne, ou plus tard, c'est le plus grand jour de notre histoire spirituelle, que celui dont nous pouvons dire: « Quand il plu à Dieu … de révéler son Fils EN moi.» « Je ne l'ai pas reçu de l’homme… mais par la révélation de Jésus Christ.» C'est alors le commencement d'une révélation intérieure des choses qui peut avoir plusieurs issues décisives. Nous pensons maintenant tout particulièrement à l'une de ces issues, à savoir le réveil qui est nécessaire, pour voir ce que sont la pensée et le désir de Dieu pour un moment donné, et pour un temps particulier. Une telle révélation – de par les Ecritures – ne peut être que révolutionnaire, tout en coûtant habituellement très cher.

Qu’il plaise à Dieu qu'il y ait, aujourd’hui, un nombre adéquat de ceux qui, comme les hommes d'Issacar, « qui savaient discerner les temps», Nous chercherons maintenant à voir ce qui est montré, lorsque l'instrument de Dieu est réveillé, et qu'il est en mesure de répondre à l'interrogation céleste : « Que vois-tu? »

 

« Je vois un Chandelier Tout en Or »

 

Tout ministère confié par Dieu dans les Saintes Ecritures, était constitué sur la base d'une chose qui avait été vue. L'épreuve d'une vocation divine peut se trouver dans cette question : « Que vois-tu ? ». Et les paroles du serviteur peuvent bien être sa réponse, appuyée sur la base de Dieu ayant montré quelque chose de très concret. Il ne s'agit pas pour lui de gagner le sermon, ni de gagner l'auditoire, mais de déclarer la vérité révélée pour le moment même, cette vérité devenue comme un feu dans ses os. Il serait plutôt à propos que hors de propos, de poser aux serviteurs de Dieu cette question, liée au temps où ils vivent, et liée en même temps aux intérêts immédiats de Dieu « Que vois-tu? »

Il n'y a aucun doute, ce que Dieu a vu en tout temps comme Son objectif c'est « un chandelier tout en or » ; mais de temps à autre, il y a eu pour Dieu une nécessité particulière de mettre cette chose en évidence pour Son peuple, particulièrement pour Ses prophètes. C’est en vue de cela que Dieu réagit, et le temps de la fin doit voir un renouveau de Sa réaction.

Ignorant maintenant qu'il y ait une différence entre le chandelier à sept branches, appelé aussi le candélabre de l'Ancien Testament, et les sept chandeliers de l'Apocalypse, il y a une relation entre les deux basée sur un principe commun. Ce principe commun c'est qu'ils représentent tous les deux:

 

L’instrument du Témoignage dans la Maison de Dieu

 

Tandis que la lumière la plus intérieure du Lieu Très-Saint – la lumière de Christ en la présence de Dieu – reste pure et intacte, il y a celle qui est à mi-chemin, entre le ciel et la terre – le Lieu Saint – où le témoignage doit être conservé clair devant Dieu comme devant les hommes. C’est à l’égard de ce Lieu Saint, différent du premier, que Dieu a donné des instructions très minutieuses et des ordres très explicites pour son maintient perpétuel. Dieu est particulièrement jaloux de ce témoignage. Nous trouvons donc que c'est ici, dans le domaine de ce témoignage, que la vie de prière – l'Autel des parfums – et la communion édificatrice – la Table des pains de proposition – du peuple de Dieu ont leur vraie valeur et leur réelle vitalité. Les instructions données dans les chapitres 25 et 37 de l'Exode pour la confection du chandelier sont pleines de la plus riche signification. Il y a premièrement dans ces instructions celles qui concernent le matériau à employer: « de l'or pur ».

S'il doit y avoir une plénitude, une intensité et une expression septuples, ce qui parle de la perfection spirituelle, tout doit donc, de façon prééminente, être conforme au dessein divin. La signification du « tout en or », c'est qu'il est:

 

Absolument Conforme à Dieu

 

Soyons bien certains de comprendre toute la force de ceci: un instrument du témoignage entièrement conforme à Dieu!

Il n'y en a qu'Un Seul qui soit ainsi entièrement selon la pensée et le cœur de Dieu, c'est le Seigneur Jésus; et si le Tabernacle tout entier, dans chacune de ses parties, venait premièrement de Dieu, et s'il était ensuite, dans toutes ses parties, le symbole de Christ, ce chandelier parle donc d’un instrument du témoignage de Dieu, dans lequel le Seigneur est entier et absolu. Dieu veut que tout soit conforme à Christ. Ce fait gouverne toute la révélation dans les Saintes Ecritures, de la Genèse à l'Apocalypse. Il est symbolisé et prophétisé dans l'ancien Testament. Il est présenté dans les Evangiles, manifesté dans les « Actes », défini dans les épîtres, et consommé dans l'Apocalypse. Mais, hélas! quelle histoire tragique et déchirante est associée à ce fait, et combien il a toujours été difficile d'avoir quelque chose qui soit entièrement conforme à Christ ! Dans une étude précédente, nous avons vu les réactions de Dieu à cet égard, dans les temps bibliques, et nous avons suggéré la pensée qu’à maintes reprises, Il avait toujours réagi de la même manière depuis lors.

La Réforme a été l'une de ces réactions, et par elle, Dieu recouvra la grande vérité fondamentale de la justification par la foi; cela rendait à Christ Sa place absolue de « maîtresse pierre du coin » dans la Maison de Dieu. C'était une grande chose, bien que très coûteuse; mais trop rapidement, les hommes la ramenèrent à la terre, et « l'Eglise Protestante », comme telle, en résulta; un arbre, sous les branches duquel presque toute espèce d'oiseau de croyance peut faire son nid, se loger; et ainsi le Protestantisme n'est certainement pas un synonyme d'une chose entièrement conforme à Christ.

Depuis lors, les réactions de l’Eternel se sont révélées dans d'autres occasions.

Les Frères Moraves, par un conflit et une affliction considérables, furent employés par Dieu pour recouvrer la grande responsabilité de l'Eglise pour le témoignage de Jésus dans toutes les nations. Non pas une Organisation Missionnaire en dehors de l'Eglise, mais l’Eglise elle-même, directement – ce qui était, et est, entièrement conforme à Christ. Mais là encore, des mains humaines organisèrent ce mouvement en une « Eglise » , avec tous les éléments extérieurs d’un ordre religieux. Il y eut incontestablement en cela une perte spirituelle considérable.

Nous trouvons une autre réaction de Dieu, avec les Wesley et Whitefield. Il y eu ici, en plus d’un puissant retour à l’évangélisation pour le salut des âmes, le recouvrement de la doctrine de la sainteté pratique. Ce fut noble, aussi longtemps que, demeura l'instrument, mais ensuite, hélas! les mains humaines réapparurent, pour organiser en un système terrestre « l’Eglise Méthodiste ». Nous sommes parfaitement certains que Wesley n’aurait pas voulu cela! Et puis, il y a un siècle environ, parut ce que tous devaient reconnaître comme un mouvement de Dieu, avec ceux qui sont connus aujourd'hui sous le nom de « Frères de Plymouth ». Il y eut alors plusieurs recouvrements très précieux. Il fut donné au Seigneur Jésus une place exclusive, ce qui n'était pas chose courante en ces temps-là, et ce qui l’est pas non plus de nos jours. La grande vérité concernant le Corps de Christ –l'Eglise unique – fut remise en évidence, peut-être après des siècles d'obscurité. Dieu était en cela, et Il s'y trouve encore ; mais le croyant le plus fidèle et le plus ardent de cette communauté est maintenant affligé et confus à la fois, à la vue des divisions qui la déchirent aujourd'hui. Serait-ce que les hommes aient été insinués, ou s'y seraient-ils insinués eux-mêmes ? Est-ce que cette communauté, comme tant d'autres, aurait passé sous la main du commandement des hommes? Cette œuvre subjective de la croix, par laquelle l'homme est, de manière très profonde, écarté, et par laquelle seul le Saint Esprit gouverne, n'a-t-elle pas eu là son application adéquate, ou bien n'y aurait-elle pas été acceptée ? Ce ne sont ici que des questions, pas des accusations. En effet, il n'y a dans tout ce que nous avons dit aucun esprit d'accusation ni de critique. Nous cherchons à parler de manière constructive et non destructive. Plus nombreuses encore ont été les réactions de Dieu durant ces dix-neuf siècles écoulés, mais nous ne rappelons ces quelques exemples que par illustration. Il est aisé de voir que chaque nouveau mouvement est en avance sur chacun de ceux qui l'ont précédé. Ainsi, au point de vue divin, chaque mouvement se rapproche davantage de la position originale. La grande question qui s'élève aussitôt est donc –le Seigneur fera-t-il encore une chose nouvelle ? Est-ce que nous connaîtrons encore une nouvelle réaction vers Sa position première? La seule réponse que nous puissions donner à cette question, c'est celle-ci : qu'il se produise, oui ou non, quelque chose de la nature d'un « mouvement » pouvant être reconnu de manière générale, nous sommes certains qu'il y a, de la part de l’Esprit de Dieu, un mouvement plus ou moins caché, agissant derrière le mécontentement de plus en plus profond que suscite l'état actuel des choses, pour les rapprocher de la pensée originale. Ce sera une chose sur laquelle les hommes ne pourront ras «mettre la main», mais dans laquelle entreront seuls ceux qui auront expérimenté un exercice intérieur profond; ce sera donc une question de souffrance spirituelle commune et de travail intérieur commun.

Ce qui se présente ensuite à nous dans cette vision, qui dépasse certainement le peuple juif, et qui a cette double explication, invariable dans la révélation de l’ancien Testament c’est:

 

Les Deux Oliviers et les Deux Oints

 

Le symbolisme nous est ici familier. Deux est le nombre du témoignage, ou des témoins. Les arbres sont très souvent le symbole de l'homme, ou de l’homme en tant que témoin. L'Olivier, comme cela est évident dans ce chapitre, parle de l’huile. La position de ces deux arbres se trouve de chaque côté du Chandelier. Nous apprenons par le verset 14, que « Ce sont les deux fils de l’huile [oints], qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre. »

Les deux oliviers mettent en vue, premièrement et historiquement, il n’y a aucun doute à cela, Joshua le souverain sacrificateur et Zorobabel le gouverneur. Le troisième chapitre parle de l’un, et le quatrième chapitre parle de l’autre. La première révélation concerne le souverain sacrificateur et son service, tandis que la seconde révélation, celle du chapitre 4, est liée au gouvernement ou à la souveraineté. Tout cela, interprété de manière prophétique, se rapporte au Seigneur Jésus. Son oeuvre et Sa position de Souverain Sacrificateur, entrent premièrement en vue, et sont établies dans la gloire. Ensuite, Il est établi par Dieu comme Seigneur et Tête Souveraine, Chef Suprême. Par ces deux aspects de Sa personne, Il donne à jamais la signification du Chandelier; c’est à dire qu'Il définit la nature de la vocation du Chandelier, et qu’Il pourvoit, de manière inépuisable, aux ressources de ce témoignage. Il est, comme nous l'avons dit, établi selon Christ, et maintenu par Lui dans toute la plénitude de Son onction. L'explication divine de tout cela est : « C’est ici la parole de l'Eternel à Zorobabel, disant : Ni par force ni par puissance, mais par mon Esprit que s'accomplira cette oeuvre, dit l'Eternel des armées. » Nous arrivons ici à la signification centrale de la vision, quant à l'exécution du dessein de Dieu. Ce passage parle de lui-même, son affirmation claire, est que cet instrument et ce témoignage doivent être entièrement entre les mains du Saint-Esprit. Non pas la puissance, ni le pouvoir de l'intelligence, de la volonté, de l'émotion de l'organisation, de l'agencement, de comités, de l'influence, de la réputation, des nombres, des noms, des personnalités, de l'équipement, de l'enthousiasme, etc.… non, rien de tout cela, mais seulement le Saint Esprit! Ce témoignage ne sera jamais attribué en vérité – quel que puisse être l'avis des observateurs superficiels, à aucune force ni à aucune ressource humaines; mais tous ceux qui auront quelque intelligence spirituelle devront reconnaître que toute son énergie et toute Sa puissance sont de source divine Cela sera prouvé également par son endurance et sa persistance, à travers les feux immenses de l'opposition et de l'antagonisme. Là le Saint Esprit aura toue liberté pour gouverner et dicter, pour diriger et choisir ou rejeter, tout comme dans les « Actes », au commencement. Pour avoir un tel instrument et un tel témoignage, il faudra une transformation toute révolutionnaire des idées acceptées. Il sera nécessaire de réaliser que toutes ces choses regardées par les hommes comme des facteurs des plus importants dans l'œuvre du Seigneur, ne sont pas réellement des facteurs essentiels. Il faudra reconnaître que l'éducation, le sens des affaires, la sagesse du monde, les aptitudes personnelles, l'argent etc.… comme tels n’ont aucune signification dans l'œuvre du Saint Esprit, ou dans la foi chrétienne. Le Seigneur peut employer ces choses; Il peut les appeler dans Son œuvre et si elles sont maintenues à leur juste place, elles pourront Le servir utilement mais elles sont secondaires, et Il peut facilement s'en passer. Il est d'une importance et d'une valeur infiniment plus grandes que les hommes soient remplis du Sain Esprit; et s'il faut faire un choix, la toute première chose à considérer devrait être celle-là. Il y a une sagesse, un jugement, un discernement, une connaissance, une compréhension dans, et par, le Saint Esprit; ce sont les seules qualités qui soient en rapport avec ce qui doit être entièrement conforme à Dieu. Ainsi le Seigneur Jésus, qui est le Grand Médiateur et la Tête Souveraine, veut maintenir Son témoignage en accord parfait avec Sa propre nature et Sa propre pensée.

Lorsque les choses en Sont là, il n'y a pas lieu d'être inutilement oppressé par:

 

La Grande Montagne

 

« Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel Tu deviendras une plaine» verset 7.

La montagne est une image de l'accumulation des difficultés. L'achèvement de la Maison de Dieu ne sera pas moins chargé de difficultés et d'obstacles que ne l'avait été le commencement; mais, à la fin comme au commencement, lorsque le Saint Esprit est le Maître absolu, ces difficultés prouveront être des aides plutôt que des entraves, Les «nombreux adversaires » seront souverainement employés pour faire, avancer la consommation du « dessein éternel », au lien de l'arrêter, «Les mains de Zorobabel on fondé cette maison, et ses mains l'achèveront. »

Le plus Grand Zorobabel a posé ces fondations à la Pentecôte. L'achèvement s'accomplira par Ses mains seules. C'est Le même Seigneur glorieux, le Seigneur Jésus, qui élèvera la pierre du sommet au milieu des acclamations « Grâce, grâce sur elle! »

Il est présenté ensuite à notre contemplation, sous la forme d'une interrogation, un appel très solennel en vérité:

 

« Car qui a méprisé Le Temps des Petites choses ? »

 

Il y a en notre temps, parmi le peuple de Dieu lui-même, une passion malsaine pour les grandes choses. Quelque chose pour attirer l'attention pour faire impression; une démonstration qui captive, une apparence pour intéresser; de grands noms, de grands lieux, de grands titres; beaucoup de bruit, des mouvements imposants! Si les dimensions sont vastes selon les hommes, le succès semble être assuré dans la même mesure.

Dieu a toujours jugé nécessaire de réduire, afin d'avoir et de maintenir un témoignage qui sauvegarde la reconnaissance des facteurs entièrement divins. Les temps de la fin sont toujours des temps de petites choses. Voyez ce qu'est le témoignage dans l'Apocalypse; il n'est représenté que par les quelques-uns qui « vaincront ». Les grandes choses ne sont que matérielles ou temporelles; la vraie grandeur est spirituelle et éternelle. Trop souvent, les hommes – les chrétiens eux-mêmes – méprisent les choses en lesquelles Dieu prend plaisir. La signification des choses, aux yeux de Dieu, se trouve si souvent dans une Chambre Haute, plutôt que dans une ville tout entière, et la ville doit céder devant la Chambre Haute. Lorsque le Seigneur doit agir «contre les dominateurs de ces ténèbres », Il a souvent fait d'une Chambre Haute la place de Son Trône. « Les sept yeux – les yeux de l'Eternel contemplent avec joie le fil à plomb dans la main de Zorobabel. » Qu'est-ce que cela? Oui, les sept yeux symbolisent la perfection de la vision spirituelle, qui considère toute chose à sa juste valeur. Le fil à plomb est ce qui met en lumière et manifeste les choses mauvaises et tortueuses. Lorsque l'Eternel voit le Seigneur Jésus, avec cet instrument dans Sa main, cet instrument qui représente Sa propre mesure et Sa propre pensée, qu’Il pourra corriger par celui-ci tout ce qui n’est pas droit, et dévoiler tous les penchants, les angles, les saillies, et tous les dangers insoupçonnés, dans ce qui représente Sa Maison; lorsqu’Il aura cet instrument par lequel Il peut révéler Sa propre pensée, pour Sa Maison, qui doit être édifiée selon Christ, et conforme à Christ, alors Sa vision spirituelle parfaite se réjouira et sera satisfaite. C’est ce dont Il a besoin. Oh ! que nous soyons cela pour Lui ! Il nous en coûtera ! Ce ne sera pas un service populaire, mais il sera précieux pour le Seigneur.

Il ne sera pas sans valeur, en terminant cette étude, de relever les noms de l'Eternel employés dans ce chapitre. La chose qui est en vue est liée à Jéhovah – Le Tout-Puissant – Celui qui se suffit éternellement à Lui-Même (versets 6 et 10). L'exécution et la perfection du dessein sont liées à Jéhovah-Sabaoth – l'Eternel des armées (verset 6). La place du témoignage est liée à Adonaï – le Maître ou Le Seigneur (verset 14), c'est à dire à Celui qui possède et qui a les droits de propriété.

Tiré du magazine « A Witness And A Testimony », 1931


10/02/2015
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