* JESUS REVIENT *

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Marie de Magdala ...

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Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître ! Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.
(Jean 20.11-18)
Les évangiles ne rapportent pas beaucoup d’occasions où Jésus se soit adressé à quelqu’un en l’appelant par son nom. Parmi les apôtres, il n’en est que deux : Philippe, à qui Il dit : Il y a si longtemps que tu es avec moi, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! (Jn 14.9) et Pierre, mais qu’il nomme ‘Simon fils de Jonas’. Une fois, c’est pour le dire heureux : Tu es heureux, Simon fils de Jonas car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux (Mtt 16.17) ; une fois, ce sera pour lui proposer une question : Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts… ? (Mtt 17.25) ; une fois pour lui reprocher de dormir : Simon, tu dors ! tu n’as pas pu veiller une heure ! (Mc 14.37) ; enfin, trois fois de suite, on s’en souvient, pour lui demander : Simon, fils de Jonas m’aimes-tu ? (Jn 21.15,16,17).
Mais il faut y ajouter Saul ―qui deviendra Paul― à qui il dit : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
Parmi les disciples, il y a aussi Marthe, la sœur de Lazare à qui il répète le nom, comme à Saul, pour un amical reproche : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses ! (Lc 10.41) ; son frère mort à qui Jésus intime l’ordre inimaginable de sortir du tombeau et Marie-Madeleine, dite ‘de Magdala’ parce que probablement originaire de la rive Sud Ouest du lac de Galilée. C’est de ce récit que nous allons nous entretenir. Pour être complet, il faut cependant citer aussi Zachée qu’il invite à descendre de l’arbre sur lequel il était monté afin de le voir passer. Mais il ne faisait pas encore partie des disciples. Venons-en donc à Marie-Madeleine :
En ce qui la concerne, point de reproche, juste, son nom : Marie !
Rappelons d’abord brièvement ce que l’on sait d’elle. Pas grand-chose, sinon qu’elle avait été libérée d’une septuple possession. C’est Luc qui le rapporte (8.1-3) Jésus allait de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Les douze étaient avec lui, et quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits malins et de maladies : Marie dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui l’assistaient de leurs biens.
On l’a parfois assimilée à la pécheresse qui mouilla de ses pleurs les pieds de Jésus chez le pharisien Simon ― fait rapporté au chapitre précédent ―, mais rien ne me semble permettre cette conclusion.
Elle a accompagné Jésus de ville en ville et elle se trouve, tout comme Marie, la mère du Christ, Marie femme de Clopas, sa tante, et Jean, non loin de la croix lorsqu'IIl est cloué au bois de la croix. Matthieu, Marc et Jean le rapportent tous trois (Mtt 27.53 ; Mc 15.40, Jn 19.25). Il n’est pas difficile d’imaginer ce que dut être cette vision effrayante de Celui qu’ils aimaient, maintenant souffrant atrocement et mourant. Quand s’en sont-ils allés ? Nous ne le savons pas. Jésus ayant expiré, peut-être Marie, mère de Jésus, repartit-elle avec Jean (à qui son fils l’avait confiée), dès lors que Jésus eut expiré…
Mais Marie de Magdala et l’autre Marie sont présentes, assises à proximité du tombeau, lorsque Joseph d’Arimathée vient déposer le corps dans le tombeau (Mtt 27.61 ; Mc 15.47).
Elle est de nouveau de celles qui, dès les sabbat passé, s’en vont acheter de quoi embaumer le corps et se rendent au sépulcre, inquiètes de savoir qui leur roulera la pierre (Mc 16.1). Jean, rappelant la découverte de la pierre roulée, ne parle que de Marie de Magdala qui court dire à Pierre et Jean que le corps du Seigneur a disparu : Le premier (jour) des sabbats[2], Marie de Magdala se redit au sépulcre dès le matin , comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers Simon et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur et nous ne savons où ils l’ont mis (Jn 20.1,2).
Elle n’a probablement pu courir aussi vite que les apôtres pour s'y rendre à leur tour. D’ailleurs pourquoi courir vers un tombeau vide ? Pourtant elle y est retournée et y est restée lorsqu’ils sont repartis chez eux. Elle s’y trouve en train de pleurer. Ecoutons le récit de Jean :
Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds.
Etrange, vous ne trouvez pas ? Pierre et Jean sont entrés au tombeau. Les anges ne s’y trouvaient pas. Marie de Magdala, elle, non seulement allait les voir, mais les entendrait dire :
Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis.
Pierre et Jean repartant ne l’avaient-ils pas croisée ? Avaient-ils pris un autre chemin ? Jean qui dit avoir cru, s’il l’a croisée, ne lui a-t-il pas dit qu’Il était ressuscité ?
Elle s’est retrouvée au tombeau et les anges lui ont parlé. Sait-elle qu’il s’agit d’anges ? Ayant répondu, elle se retourne. Il est là, mais elle ne sait pas que c’est Lui. Les pleurs brouillent sa vision. Elle ne peut le reconnaître. Mais il lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’est le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et je le prendrai.
C’est là que Jésus lui dit ce simple mot,mais chargé de toute l’affection possible ici-bas : Marie. Ici, il n’y a rien des reproches certes chargés d’amour qui accompagnaient les adresse nominatives faites à Philippe, Marthe ou Simon Pierre. Jésus s’était-Il parfois adressé à elle de cette manière auparavant ? Nous n’en savons rien, c’est cependant peu probable. Mais elle l’a reconnu. Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c’est-à-dire, Maître. Elle voudrait le toucher, mais Il l’arrête : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
[Pourquoi Jésus dit-Il :‘Je ne suis pas encore monté vers mon Père’ ? L’Eternel avait dit à Moïse : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson (Lév 23.10).
Jésus, le Souverain Sacrificateur est lui-même les prémices de ceux qui sont morts (1 Co 15.23). S'y rendant, il va donc sans attendre présenter l’offrande à son Père. En même temps, il y recevra le corps de gloire qui sera le sien dès lors et qui lui permettra d’apparaître aux siens, même en dépit des portes fermées.]
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur et qu’Il lui avait dit ces choses.
La voici messagère, première témoin de la plus extraordinaire des nouvelles : Jésus est vivant !
Ces dernières lignes méritent, me semble-t-il, une remarque. Elle aurait voulu le toucher, bien sûr. Il l’en avait empêchée. Mais au moins pouvait-elle demeurer avec Lui comme elle l’avait fait durant son ministère itinérant… Non, il lui dit va trouver mes frères… Marie-Madeleine alla.
Il me semble certain que cela dut lui coûter. Mais on ne peut jouir seul de l’intimité du Maître. Cette intimité fait de nous des envoyés, des missionnaires, des témoins : elle annonça qu’elle avait vu… L’intimité avec le Maître, celle que contenait le simple nom ‘Marie’ prononcé à sa disciple éplorée, pouvons-nous la vivre ? Quelque chose d’aussi profond peut-il nous être donné ici-bas ? Deux fois l’apôtre Paul allait écrire que l’Esprit nous fait crier Abba, c'est-à-dire ‘papa’[3]. Dieu ne désire rien de moins que d’échanger cette intimité formidable avec chacun de ceux qui ont cru en Lui et se sont abandonnés à ses soins.
Quels que soient notre âge, notre condition physique, notre passé ―Marie-Madeleine avait été la pauvre victime de sept démons. Sommes-nous plus misérables ? Même si c’est le cas, c’est un tel lien extraordinaire qu’Il établit si nous le laissons s’occuper de nous. Il nous appelle par notre prénom et nous charge de la mission la plus haute. Oui, mais la relation avec Dieu, si douce, si incroyable, si consolante et rassurante peut devenir une tentation de retrait si nous n’entendons pas qu’Il nous envoie…
Mettons-nous à l’écoute du Seigneur, pleurant peut-être comme Marie de Magdala, déboussolés, incapables de comprendre, mais conscients qu’Il nous aime. Nous l’entendrons nous dire : Alexandre, Yvonne, Charles, Evelyne, Daisy… Combien les choses sont différentes quand nous sommes disposés à l’entendre nous appeler par notre nom !
[2] Litt. c’est-à-dire le premier jour des sept semaines qui vont de Pâques à Pentecôte, appelés ‘les sabbats’.
[3] Rm 8.15 ; Gal 4.6


30/09/2021
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