* JESUS REVIENT *

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UNE VIE DIGNE DE L'EVANGILE ( Charles Nicolas )

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Il restaure mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. ( Psaume 23.3 )
Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile de Christ, afin que... j'entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de l'Evangile. ( Philippiens 1.27a)
On m'a demandé de prêcher sur un demi-verset... Mais c'est bien assez !
"Conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile de Christ !"
On n'est pas contre... Mais qu'est-ce que cela veut dire ? A-t-on le droit de poursuivre la lecture de cette page (de ce verset, même) si on n'a pas bien saisi ce que cela signifie "se conduire dune manière digne de l'Evangile". C'est comme quand vous cherchez votre route et que quelqu'un vous explique la direction. Mais dès le premier tournant, vous ne savez plus ce qu'il a dit. Ce n'était pas clair. Comment avancer ? Que voulait dire Paul ? Et encore cette question : les mots Evangile et digne ne s'excluent-ils pas l'un l'autre ?? Que voulait dire Paul
La parole d'un testament
Tout prédicateur doit jeter un oeil sur le contexte. Le contexte large, c'est bien-sûr le Nouveau Testament qui, comme son nom l'indique est un testament. C'est à dire une parole d'alliance entre Dieu et son peuple. La parole d'un testament relie et engage son auteur et ceux qui sont les destinataires, vous le savez bien. La parole d'un testament est porteuse de promesses ; elle est aussi porteuse d'obligations. Pas de mérites, mais d'obligations, ce n'est pas pareil. Il n'y a jamais, à ce niveau. Jamais. Mais il y a des conditions, des obligations, une responsabilité. Déjà, nous sommes en train d'éclairer le mot 'digne', dans notre passage.
Mais dans le Nouveau Testament, cette parole de Paul constitue aussi une forme de testament. Le Seigneur est déjà monté au ciel, après avoir donné ses dernières recommandations, ses dernières promesses. Mais maintenant, Paul aussi va partir. "Le meilleur pour moi serait de m'en aller et d'être avec Christ", dit-il. Vous vous rendez compte, quand la jeune église entend cela ? C'est la parole de quelqu'un qui, bientôt ne sera plus là. Il le dit encore plus précisément juste après : "Sois que je vienne soit que je sois absent...". On devine le combat dans le coeur de l'apôtre, comme quand les enfants quittent la maison : que vont-ils faire de tout ce qu'on leur a appris ? Comment vont-ils affronter les situations, tous périls ? Et la mission qui leur est confiée ?
"Moi aussi je vais m'en aller", dit Paul. "Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile de Christ".
La notion de dignité
Que signifie le mot digne ? Le terme grec signifie littéralement : qui entraîne par son poids. Par extension : qui a de la valeur, qui mérite qu'on y porte attention. C'est intéressant.
Le sens s'éclaire aussi quand on considère son contraire : qui est léger ! Ce sens contraire, nous l'avons tous entendu dans les paroles que Paul dit avoir reçues du Seigneur concernant la manière de participer au repas du Seigneur. "Pas d'une manière indigne", sinon il pourrait y avoir des conséquences assez grave, dit-il. Les pasteurs sont parfois gênés avec cela... Pas légèrement ! Normalement, chacun de nous comprend pourquoi on ne doit pas prendre le pain et le vin du repas du Seigneur légèrement. Et si quelqu'un ne comprenait pas bien, son pasteur devrait le lui expliquer. C'est important.
Nous commençons à comprendre ce que signifie "se conduire d'une manière digne". Une manière qui a du poids ! Je pense à cette parole du livre de Daniel, s'adressant au roi de Babylone : "Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger". On n'a pas envie de rire. Juste avant on peut lire : "Le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et il le donne à qui il veut. Et toi, tu n'as pas humilié ton coeur, bien que tu aies su toutes ces choses..." Juste après, on lit ceci : "Cette même nuit, le roi des Chaldéens mourut" (Chap. 5 de Daniel). "Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger". Cela me fait beaucoup réffléchir, et un peu trembler...
L'Evangile de Jésus-Christ est-il léger
Ici, je suis obligé de poser cette question : l'Evangile de Jésus-Christ est-il quelque chose de léger ? La réponse à cette question va conditionner le reste.
Je crains, malheureusement que dans l'esprit du monde, le mot Evangile évoque quelque chose de léger. Je ne vais pas dire (ce serait trop facile) : C'est notre faute. Ce ne serait pas forcément juste. Quand Paul a prêché à Athènes, il a été parfaitement fidèle, mais au bout d'un moment, ses auditeurs sont partis en se moquant. "Nous t'entendrons là-dessus une autre fois". La raison de cette impression que le monde peut avoir concernant l'Evangile, c'est l'aveuglement. Leurs yeux sont empêchés de le reconnaître. Cela ne nous fait pas plaisir, mais cela ne devrait pas trop nous étonner.
Cependant, il est aussi possible que le mot 'Evangile' raisonne comme quelque chose de léger à cause des chrétiens.
Au chapitre 1er de la lettre aux Galates, Paul écrit : "Je suis stupéfait (Calvin traduit : "Je m'ébahis !") que vous vous détourniez si promptement pour passer à un autre Evangile". Il veut dire un évangile qui ressemble bien à l'Evangile véritable, mais qui a été altéré (le mot grec a donné le mot hétérogène), accommodé. "Si quelqu'un (y compris un ange, y compris moi-même) vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit regardé comme anathème". C'est-à-dire comme indigne. Ne l'écoutez pas.
Je remarque que Paul dit : "l'Evangile de Christ", comme si le mot 'Evangile' tout seul ne suffisait pas ; pour qu'on ne croit pas trop facilement que toute bonne nouvelle qu'on nous dit (puisque c'est le sens du mon 'évangile') serait d'emblée l'Evangile de Christ. Je ne veux pas être long sur ce point, mais quand-même. Beaucoup croient aujourd'hui que dans ce monde morose, il suffit que ça brille pour que ce soit l'Evangile.
Nous ne devrions pas tellement chercher à impressionner le monde par tous les moyens, pour attirer son attention, pour nous faire remarquer. Jésus nous a averti : "Si le monde vous méprise (vous trouve léger), sachez qu'il m'a méprisé avant vous" (Jn 15.18). Jésus était-il léger ? Nous savons bien que non ! Frères et soeurs, ne soyons pas captifs de ce que le monde pense de nous. "Est-ce la faveur des hommes que je cherche, dit Paul, ou celle de Dieu ?" (Ga 1.10).
C'est une question-clé. C'est la question des disciples, que je vous propose de garder avec vous. Nous sommes dans le sujet de ce soir
Conduisez-vous !
L'expression : Conduisez-vous, devrait être traduite par : Conduisez-vous publiquement. Le terme grec comprend en effet la racine polis qui signifie la ville. Il s'agit de vivre devant Dieu et devant tous. Cela est dit de l'enfant Jésus quand il avait 12 ans : "Il grandissait en stature, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes". C'est une compréhension de la vie chrétienne qui a été fortement restaurée à la Réforme, exprimée par la formule Coram Deo : Devant Dieu. Cela signifie tout simplement en toutes circonstances, puisque Dieu est partout présent.
L'expression "devant Dieu et devant les hommes" abolit tout cloisonnement. Une parole de Jésus le dit sans détour : "Ce qui a été murmuré aux oreilles sera publié sur les toits !".
Cette parole m'invite à évoquer la conduite à la maison. A bien des égards, ce qui se vit à la maison prime sur ce qui se vit à l'extérieur, que ce soit "à l'église" ou dans la cité. C'est le fameux : "Entre dans ta chambre, ferme la porte et prie" de Matthieu 5. Cette règle est capitale. Voilà quelqu'un qui est impeccable à l'église, et qui est impossible à la maison. Ce n'est pas parceque la porte est fermée que je ne dois pas me conduire d'une manière digne de l'Evangile de Christ.
Beaucoup de problèmes dans les églises demeurent insolubles parce qu'il y a des résistances, des désobéissances persistantes dans les maisons. La prière, l'écoute de Dieu, l'obéissance, le pardon demandé et accordé, l'esprit de service... c'est à la maison que cela s'apprend et se vit en premier. Si tu es chrétien/chrétienne, ta manière de vivre a une grande importance même quand un es seul(e), même quand personne ne te voit.
Beaucoup semblent croire que la réalité de l'Eglise cesse d'exister dès la fin des réunions... Ce n'est pas du tout vrai ! En réalité, chaque fois que tu es fidèle, cela est en bénédiction non seulement pour toi, mais aussi pour l'Eglise tout entière ! Même si tu n'en parles à personne. Même si personne ne le voit. Mais chaque fois que je résiste à Dieu, chaque fois que je néglige d'écouter, ce n'est pas moi seulement qui suis freiné, meurti : l'Eglise l'est aussi, car nous sommes membres les uns des autres, y compris quand nous ne sommes pas ensemble.
En réalité, ma conduite a un impact bien plus grand que ce que je pense. En bien comme en mal.
Dans les maisons, quelques uns vivent en couple. Que signifie se conduire d'une manière digne de l'Evangile de Jésus-Christ ? Les maris, d'abord, doivent se souvenir que leur attitude, en tous temps, doit reflêter celle de Christ. Il a aimé son Eglise le premier ; il a donné sa vie pour la racheter et la parer ; il la nourrit et en prend soin comme on le fait pour son propre corps. Il s'est fait serviteur pour exercer une autorité bienveillante. Sans que nous ne méritions rien de tout cela. Tel doit être l'amour des maris pour leur épouse. Ce reflet de l'attitude de Christ donnerait beaucoup de poids aux paroles prononcées et parlerait aux consciences de beaucoup ! Beaucoup d'hommes chrétiens ne sont pas conscient de cette vocation qui est la leur.
Les épouses doivent se souvenir que leur attitude en tout temps doit reflêter celle de l'Eglise aimante en retour, servante en retour, fidèle en retour, joyeuse en retour de l'amour qu'elles ont reçu : l'amour du mari, bien-sûr – et l'amour du Christ quand l'amour du mari manquera. Ainsi la vie des épouses, sans grand discours, par leur conduite, est une proclamation de l'Evangile, une prédication vivante de la grâce reçue, dans l'église et dans le monde (Cf. 1 Pi 3).
Les enfants doivent se souvenir que dans une maison où le Seigneur est invoqué, ils sont appelés à vivre comme de petits disciples : sûrs de l'amour de leurs parents, sûrs de l'amour du Seigneur, et obéissants en retour. Dès le plus jeune âge. Le plus tôt c'est le mieux. Les enfants qui apprennent et le vivent démontrent, sans grand discours, qu'obéir par amour est une des clés du bonheur et que celui qui obéit en conscience est plus heureux que celui qui n'en fait qu'à sa tête !
Certains pensent peut-être que je dépeins une situation idéale. Pas du tout. Le problème, c'est que plus c'est difficile, plus nous sommes tentés de baisser les bras... On part vaincus. C'est comme quand une voiture a pris un coup : après on fait moins attention. Je ne dépeins pas une situation idéale. Je rappelle ce que sont "les sentiers de la justice" du Psaume 23, dans une réalité qui est tout sauf idéale.
Pour montrer que je ne dépeins pas une situation idéale, je dois encore dire un mot du le milieu professionnel. On n'en parle pas assez et trop de chrétiens sont confrontés seuls à la tentation d'abandonner leur vocation de chrétiens dans le milieu professionnel, tellement c'est difficile. L'expression utilisée par une formatrice du personnel hospitalier est significative : elle demande aux soignants de "laisser leur foi aux vestiaires". Elle ne doit pas savoir ce que c'est que la foi ! Je le lui ai fait remarquer. Elle m'a dit : "Je sais que cela pose un problème, mais la loi l'exige". Ce n'est pas vrai. Depuis un siècle, nous nous sommes laissés intimider bien plus qu'il le fallait. Je ne parle pas de distribuer de la littérature chrétienne. Je parle de vivre en chrétien sur son lieu de travail.
Assez rares sont les chrétiens qui vivent dans le milieu professionnel ce qu'ils ont chanté le dimanche matin. La pression est très forte. Celle de la laïcité intimidante, bien-sûr. Mais aussi la pression du groupe, tout simplement :"la posture, le ton, la mentalité, les habitudes, la dégaine, le vocabulaire, les sujets de conversation, les règles, les codes, les valeurs, les objectifs..." Est-ce que les chrétiens, dans leur milieu professionnel, peuvent entendre leur conscience qui leur dit : Là oui, là oui, là oui ; là non ? Il le faudrait. Et il faudrait qu'ils y soient encouragés et puissent prendre les mesures appropriées quand cela devient trop difficile : rencontrer un autre chrétien, prendre conseil et prier ensemble, par exemple.
Vous savez, pour les enfants, la cour de l'école, c'est comme le milieu professionnel. Eux aussi doivent apprendre dire : Là oui, là oui, là oui, là non. Comment l'apprendront-ils si les adultes ne le vivent pas d'abord ?
Digne
"Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile de Christ". Cela signifie qu'il y a une manière indigne, une manière non conforme, qui correspond pas, une manière qui trahit, qui n'est pas en accord, qui ne reflète pas l'Evangile...
Il y a un petit mot qui l'exprime, c'est le mot 'comme'. "Comme je vous ai aimés, aimez-vous aussi les uns les autres", dit Jésus à ses disciples. Ce n'est pas seulement pour imiter, mais pour agir en conséquence. Puisque je vous ai aimés, de l'amour dont je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. Ainsi, l'amour fraternel est une démonstration de l'amour de Christ pour nous – au travers de nous. C'est la continuité. En fait, c'est le même amour ! Est-ce contre le principe de la grâce ? Loin de là ! C'est le principe même de la grâce. C'est le principe des oeuvres de la foi qui démontrent la foi. Est-ce pénible ? Non. La loi n'est pas pénible pour ceux qui sont nés de Dieu. Est-ce triste ? "C'est une joie pour le juste de pratiquer la justice !"
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Christ est bien vivant aujourd'hui, mais il n'est plus visible sur la terre – si ce n'est au travers de ses disciples : individuellement comme ses membres, et ensemble comme son corps. Cela signifie quoi ? Cela signifie que ce que fait un chrétien, un observateur peut l'attribuer à Jésus-Christ !
Je songe aux Musulmans qui pensent que tous les Français sont chrétiens ! C'est à pleurer.
Certains pensent : - C'est bien difficile. En réalité, ce n'est pas difficile ; c'est impossible ! Mon message, ce soir, ne va pas se conclure en disant : "Faites un effort, améliorez-vous !" La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ne se réduit pas non plus au pardon de nos fautes. L'Evangile est une puissance transformatrice qui opère dés lors que je reconnais que je ne peux pas par moi-même. C'est la grâce de Dieu, c'est Dieu lui-même qui opère ce qu'il dit dans la vie de ceux qui lui ouvrent leur coeur.
Les incroyants, les musulmans et les chrétiens eux-mêmes ont besoin de voir des chrétiens qui marchent d'une manière conforme à l'Evangile de Christ. Une manière intègre, pour que la vérité de l'Evangile soit démontrée autrement qu'avec des paroles. Alors, nos paroles, nos moindre paroles auront un poids beaucoup plus grand. Avoir du poids. Le contraire d'être léger !
Charles Nicolas


26/01/2022
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