Qui peut comprendre la souffrance morale qu’éprouve une personne solitaire? Même le croyant fidèle, tout en sachant que le Seigneur ne l’abandonne pas, ressent de la peine quand il n’a plus personne auprès de lui.

Le Psaume 102 est intitulé: Prière de l’affligé, quand il est accablé et répand sa plainte devant l’Éternel. La souffrance qui s’y exprime est celle d’un homme seul dans sa douleur. Il se compare au pélican du désert, au hibou des lieux désolés, au passereau solitaire sur un toit (v. 6, 7), des oiseaux qui évoquent le désert, la désolation, la solitude. Cette solitude s’ajoute aux outrages de ses ennemis. Il soupire après le moment où Dieu répondra à sa prière car, pour lui, dans le moment présent, Dieu semble sourd à sa plainte. Mais la réponse de Dieu lui parvient (v. 25-28). Il comprend que son destin est pris en charge par la grâce souveraine et immuable de Dieu, qui n’oubliera pas son serviteur et ses descendants (v. 28).

Jérémie a connu la souffrance de la solitude. Souvent, dans son livre, le prophète exprime son abattement. Dans son épreuve, il est une figure de Celui que la Parole appelle l’homme de douleur (Esa 53:3). Il donne libre cours à sa détresse dans ses Lamentations, car il n’a trouvé personne pour porter avec lui la souffrance de Jérusalem dévastée. Cette souffrance qu’il est seul à ressentir provoque même son indignation.

Solitaire dans la souffrance personnelle, solitaire dans la souffrance en sympathie, tel a été aussi le lot de plusieurs hommes de Dieu. L’apôtre Paul, lors de sa dernière détention, doit écrire à Timothée: Tous m’ont abandonné. Il ajoute cependant: Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié (2Ti 4:17).

Si, dans notre entourage, une personne souffre de solitude, sachons vraiment compatir et montrons-lui, par les Écritures, que Dieu, parce qu’il nous aime, aura égard à la prière du désolé (Ps 102:17).