Pour les hommes, ils ne valent pas mieux l’un que l’autre, ces deux brigands crucifiés de part et d’autre de Jésus. Nous portons la même appréciation quand nous les voyons tous deux injurier celui qui est au milieu d’eux.

Mais voilà que l’un d’eux change entièrement de comportement. Il prend avec vigueur la défense du Seigneur que son compagnon a provoqué et mis au défi de se délivrer. Il a compris que celui qui est supplicié avec eux, condamné par toutes les classes de la société et d’abord par les chefs religieux, n’a rien fait de mal.

La crainte de Dieu, qui se développe dans l’esprit de ce brigand qui ne craignait pas de violer les lois humaines, le différencie de l’autre. C’est elle qui l’a rendu sensible à la révélation de la sainteté de Jésus, plus que s’il l’avait suivi toute sa vie.

Il reconnaît ses fautes: nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis, faisant ainsi le premier pas que tout homme doit accomplir pour s’approcher de Dieu. Il croit que le crucifié innocent qui est à côté de lui va payer à sa place et le libérer de ses péchés. Il le croit si bien qu’il ne demande pas: «Ne te souviens pas de mes péchés». Il a l’assurance de son salut; mieux, il croit en la résurrection de Jésus, en son titre de roi et en la prise de possession effective de son royaume.

Le fait que la foi de cet homme s’exprime sur une croix la rend encore plus exceptionnelle que celle qu’avait remarquée le Seigneur chez une femme syrophénicienne (Mt 15:28) ou chez un centurion romain (Lu 7:9). Quel rafraîchissement pour le Seigneur au moment où toute sympathie humaine lui est refusée!

Aussi sa réponse est-elle à la hauteur de cette foi. Le brigand demandait au Seigneur souviens-toi de moi, la réponse, c’est tu seras avec moi; il disait quand tu viendras, la réponse, c’est aujourd’hui; il précisait dans ton royaume, la réponse, c’est dans le paradis (v. 42). Quelle récompense pour la foi de ce brigand repentant!