La scène du jardin de Gethsémané où, par trois fois, le Seigneur adresse à son Père l’ardente prière ci-dessus, est mentionnée dans les évangiles selon Matthieu, Marc et Luc. Dans l’évangile selon Jean, Jésus se réfère aussi à la coupe de jugement exigée par le Père qui veut régler la question du péché: La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas? (Jn 18:11). Cela montre l’effroi que la perspective du jugement de Dieu représente pour lui, car ce jugement implique qu’il soit livré. Jésus a été livré par le conseil défini… de Dieu, il s’est livré lui-même pour moi personnellement, pour nous tous ses rachetés, pour l’Église qui est son épouse et pour le salut de son peuple terrestre (Ac 2:23 Ga 2:20 Ro 8:32 Eph 5:2 Eph 5:25). Mais Jésus a été livré aussi par Judas, par les sacrificateurs et les anciens du peuple, par Ponce Pilate et par tout le peuple (Lu 22:48 Mt 27:2 Mt 27:26 Ac 3:13). Livré… que d’implications douloureuses évo que ce terme!

Se livrer c’est s’abandonner, sans recours, à un pouvoir souverain. Pour Jésus, c’est subir la justice de Dieu, pour laquelle le pardon des péchés exige le sang versé (Heb 9:22). Volontairement, il a accepté le jugement prononcé sur le mal: Il livre son âme en sacrifice pour le péché (Esa 53:10).

Être livré, c’est se soumettre sans condition à la justice du Dieu souverain qui déclare: J’ai livré le bien-aimé de mon âme en la main de ses ennemis (Jer 12:7). Il se trouve alors livré au pouvoir d’hommes méchants et brutaux qui, dans leur haine, ont pris le droit de faire souffrir et mourir Jésus, comme un agneau familier… mené à la tuerie (Jer 11:19).

À Gethsémané, Jésus s’abandonne à la volonté de Dieu. Il lui remet toutes ses circonstances. Il se tait devant Hérode, Pilate et Caïphe, misérables instruments de Satan. C’est de Dieu seul qu’il accepte toute souffrance.