Moïse est un des personnages les plus prestigieux de la Bible. Il est sans doute l’une des plus grandes figures de toute l’humanité. Tant qu’il y aura des hommes sur la terre, je crois qu’on parlera de Moïse, on racontera son histoire, celle d’un meneur d’hommes exceptionnel.

Et surtout, avant tout, l’histoire de l’homme qui a rencontré Dieu, qui a parlé face à face avec Dieu.

En l’évoquant, le texte de l’épître aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, au chapitre 11, dit :

« Il marchait en voyant ce qui est invisible. »

Moïse fut élevé comme un prince d’Égypte, à la cour de Pharaon, et initié à tous les secrets de cette civilisation fascinante et encore pleine de mystères. Cependant, ce n’est pas dans la science des Égyptiens, dont les sages possédaient un savoir encore ignoré de notre monde moderne, ce n’est pas dans toute cette science que Moïse fit son immense découverte. La grande lumière qui éclaira sa longue vie, et qui le guida dans sa marche exceptionnelle, ce fut dans la solitude du désert de Madian qu’il l’a reçue de Dieu lui-même.

Dieu se révéla à lui dans une étrange vision, cependant toute simple. Moïse vit, un jour, un buisson en feu, un buisson épineux, comme il y en avait tant, dans cette région désertique. Un buisson qui brûlait, mais d’une étrange façon, sans se consumer. C’est là, dans le silence du désert, que Moïse rencontra pour la première fois le Dieu vivant, le Dieu tout-puissant, qui se fit connaître à lui.

Il y a quelque chose d’étrange et d’impressionnant dans le fait que le Créateur de l’univers, de cet univers prodigieux qu’est le nôtre, s’intéresse à l’homme qui nous semble si petit, si insignifiant dans cette immensité. Et pourtant, telle est bien la réalité. Moïse comprit que Dieu est amour et que sa volonté suprême, c’est que l’homme s’épanouisse et qu’il vive libre et heureux. Voilà le grand message. Moïse nous a communiqué cette pensée exceptionnelle que Jésus, mille cinq cents ans plus tard, confirmera magnifiquement en nous offrant l’Évangile et le don de sa propre vie.

Je ressens le besoin de vous poser une question, personnelle, directe, la seule question importante de la vie, parce que tout le reste en dépend :

Qui est Dieu pour vous ?

L’avez-vous rencontré personnellement ? Êtes-vous conscient de sa présence dans votre existence quotidienne ? Votre vie a-t-elle un sens ? Où allez-vous ? Croyez-vous que votre vie soit infinie et que la mort soit une simple étape ? Où croyez-vous que tout se termine quand notre cœur s’arrête de battre dans notre poitrine ?

Moïse a reçu de Dieu la réponse à toutes ces questions et à bien d’autres encore. Naturellement, tout le monde ne peut pas s’offrir le luxe — cela en serait un aujourd’hui — d’aller passer un temps au désert. Même si cela était, il y a peu de chance que chacun y trouve, comme Moïse, un buisson ardent. Ce n’est pas l’essentiel.

Tout homme, sans aucune exception, peut, un jour, dans sa vie, là où il se trouve, et quel que soit son environnement et ses conditions d’existence, s’il veut être attentif comme le fut Moïse, et se détourner un instant de son chemin, c’est-à-dire de sa routine, de ses habitudes, de sa vie trépidante trop active ou trop monotone, s’il accepte de faire silence en lui-même, peut percevoir au fond de son être, cette lumière ineffable, transcendante, et ressentir la douce et bienfaisante chaleur qui rayonne toujours de la présence du Seigneur de la vie. Le feu divin, le feu de l’Esprit, qui ne détruit jamais ceux qu’il embrase, mais qui les transforme, au contraire, pour en faire un sujet de gloire.

Nous sommes tous invités par ce Dieu vivant, à entendre en nous, dans notre cœur, dans notre conscience d’homme et de femme, cette voix douce, délicate, aimante comme un appel à aller de l’avant, un appel à nous réveiller enfin, à nous éveiller à la dimension spirituelle de notre vie, à découvrir le chemin de la paix, le chemin du bonheur où s’épanouissent les certitudes éternelles. Lorsqu’il rencontra Dieu, dans le désert de Madian, Moïse ne comprit pas tout en un instant, c’est évident, mais la graine était semée dans un sol bien préparé, et la plante allait se développer jour après jour, sous l’effet de la grâce.

Quand on réalise une expérience spirituelle, il est évident que l’on ne sait pas tout du jour au lendemain. On s’engage, tout de même, sur un chemin lumineux, et plus rien n’est semblable. La Bible dit :

« L’homme devient une nouvelle créature et tout devient nouveau dans sa vie. » 

Tout ce que l’on vit prend désormais un sens, même s’il nous arrive que ce sens nous échappe encore pour un temps. On expérimente comment le Saint-Esprit guide nos pas et nous garde de tout mal, nous protège des pièges de l’ennemi. Je l’ai souvent dit, c’est une expérience qui nous conduit d’étonnement en étonnement, d’émerveillement en émerveillement. Et encore une fois, il s’agit d’une expérience toute simple que chacun peut vivre, dès cet instant. Il suffit de vouloir.

Dieu est là, près de vous, là où vous êtes, même si vous ne le voyez pas, il vous écoute. Il vous attend. Parlez-Lui simplement, comme on parle à un ami, à un père.

Croyez-moi, une telle expérience se situe bien au-delà de votre imagination. Moïse voyait l’invisible, des biens plus vastes que ceux que nos yeux peuvent discerner. Il aurait pu se contenter d’un regard de curiosité sur le buisson ardent, et puis passer son chemin. Il gardait alors les moutons de Jethro, son beau-père. Il aurait pu dire que cela ne valait pas la peine de se déranger et retourner à sa tâche quotidienne, à sa vie de berger du désert. Mais non, Moïse avait soif d’autre chose. Il avait soif de vérité, d’amour véritable, de puissance spirituelle, d’une vie nouvelle, d’une vie transformée.

Moïse comprit, même si ce ne fut pas toujours facile, que la vie avec Dieu pour ami est la seule vie qui vaut la peine d’être vécue. Moïse n’était pas un illuminé, ce n’était pas un homme à se nourrir d’illusions ou de rêves. Il avait les pieds sur la terre. Il avait le bon sens de l’homme du désert, proche de la nature. Nous l’avons dit, il disposait d’un savoir immense, de la science la plus élevée de l’époque. Tout cela était utile, mais insuffisant. Moïse a appris de Dieu à marcher en voyant ce qui était invisible. Il a appris à vaincre ses craintes, ses peurs, ses angoisses. Il a appris à vivre avec Dieu, à se confier en lui pour son plus grand bonheur, et pour celui de ses frères qu’il conduisit à la liberté.

Je voudrais que son exemple, son témoignage, soient comme une invitation pour chacun de nous à rencontrer, à notre tour, le Dieu de la vie, le Père qui nous aime, qui n’attend que notre réponse à son appel pour transformer notre vie et faire sa demeure en nous, comme ce fut le cas de Moïse, son fidèle serviteur.