Baruc, fidèle secrétaire du prophète Jérémie, est en proie au découragement. Il l’exprime avec amertume: Malheur à moi! car l’Éternel a ajouté le chagrin à ma douleur; je me suis fatigué dans mon gémissement, et je n’ai pas trouvé de repos. Ce n’est pas sans raison.

Membre d’une famille considérée, Baruc constate que les prophéties de son maître n’ont aucun effet sur la conduite impie de Jéhoïakim, roi de Juda; au contraire, celui-ci fait même brûler le rouleau dans lequel il les avait consignées. Désormais, le jugement de Dieu contre Juda est inévitable.

Désespéré par l’incrédulité du peuple, Baruc recommence ses écrits sous la dictée de Jérémie mais ne peut se résoudre à la déchéance du royaume. Dieu lui révèle alors la source de son abattement: il désire réaliser de grandes choses, mais il est réduit à l’impuissance. On l’a même accusé d’inciter Jérémie en faveur des Chaldéens (Jer 43:3). Peut-être se croyait-il bien placé, ayant accès auprès du roi, pour entreprendre une réforme, mais Dieu lui montre que c’est inutile, vu la situation (Jer 45:5).

N’est-ce pas actuel? Qui, parmi les chrétiens, peut se résoudre aujourd’hui à tant d’infidélité dans le peuple de Dieu? Qui n’a pas souhaité remédier, par quelques grands moyens, aux erreurs doctrinales, à l’immoralité, aux compromissions avec le système politique du monde, aux divisions, au sectarisme? Qui n’a pas aspiré à opérer de profondes réformes, à réaliser de grandes choses? Ne les cherche pas, répond Dieu à de telles ambitions. Alors que faire? S’indigner? Gémir? Se tourmenter?

Chaque chrétien a un service à assumer dans l’Église. S’il ne l’a pas encore discerné, qu’il demande au Seigneur de le lui enseigner et qu’il s’y consacre fidèlement. Par exemple, nous ignorons en quoi consistait le service d’Archippe, s’il était discret, s’il était public… L’important c’est qu’Archippe l’accomplisse bien (Col 4:17).

Chaque chrétien, membre du corps de Christ, a une fonction, comme les membres de notre corps physique. La Parole n’établit pas de comparaisons relatives à leur importance respective. En revanche, elle donne le critère indispensable à l’édification du corps: que chaque partie y coopère dans sa mesure (Eph 4:16), ni plus ni moins!