* JESUS REVIENT *

Durant les jours précédant sa mort sur la croix, Jésus s’entretint longuement avec ses disciples dans la chambre haute, à Jérusalem (Jean 13 à 17). Ces hommes étaient désemparés, troublés dans leur cœur, agités de mille questions. Des événements graves se préparaient depuis un certain temps déjà et leur imminence était palpable : l’un d’entre eux allait trahir leur Maître bien-aimé qui leur annonçait aussi son tout proche départ pour la maison de son Père, dans les cieux. Ainsi, celui qu’ils avaient suivi fidèlement pendant trois années extraordinaires, celui pour qui ils avaient tout quitté, allait les abandonner, faire d’eux en quelque sorte des orphelins. Ils n’y comprenaient plus rien ! Ils s’étaient tellement attachés à lui ! Ils avaient caressé des rêves de gloire et de règne à ses côtés. Tout cela était en train de s’effondrer. L’avenir leur apparaissait soudain sombre et menaçant. L’horizon était bouché et ils se demandaient angoissés comment ils allaient affronter les tempêtes qui ne manqueraient pas de se déchaîner sous un ciel de plus en plus obscur.

Mais Jésus, qui n’ignorait rien de leur trouble, avait aussi pour eux un message de réconfort, des nouvelles rassurantes et tonifiantes : « … moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur afin qu’il soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité… Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous » (Jean 14.16-18). Trois fois encore, dans ses derniers entretiens avec ses disciples, Jésus prit soin de leur présenter le Saint-Esprit qui allait venir en eux comme étant le Consolateur (v.26 ; 15.26 ; 16.7). En réalité, le mot grec « paraklètos », francisé en « paraclet », est à la forme passive et signifie littéralement « appelé auprès de, à côté de » (du verbe « kaleô », appeler, et du préfixe « para, auprès de, à côté de). Le paraclet est donc celui qui est appelé auprès de quelqu’un ; c’est notamment la personne qu’on appelle à son secours. Concrètement, ce terme est très riche de significations possibles car son contenu précis dépend en fait de la nature de l’aide attendue ou nécessaire. Dans son sens juridique, il est exactement l’équivalent du mot latin « advocatus », en français « avocat », désignant celui qui prend la défense d’un autre, qui le conseille, l’assiste et plaide sa cause lors d’un procès. Mais il peut aussi s’agir, par exemple, d’une personne appelée au chevet d’un malade pour le réconforter, le consoler, l’encourager. En fait, aucun mot français ne suffit à lui seul pour exprimer toute la richesse de ce titre donné par le Seigneur Jésus au Saint-Esprit. Pour mieux cerner cette abondante richesse, tentons de réunir en une seule gerbe un grand nombre de sens possibles de ce petit mot grec : le paraclet est appelé à côté d’autrui pour consoler, encourager, exhorter, plaider, réconforter, relever, stimuler, soutenir, conseiller, défendre, protéger, représenter, interpréter, intercéder, supplier, prier ou demander, inviter, reprendre avec bonté.