Dans l’Écriture, s’il est une expression qu’on lit sans trop y attacher d’importance, c’est bien «çà et là». Elle apparaît plus ou moins souvent selon les traductions. En y regardant de plus près, on découvre, qu’à de très rares exceptions, elle est employée dans un contexte négatif ou liée à des activités répréhensibles.

Deux fois, dans le livre de Job, Satan admet se promener çà et là sur la terre, preuve d’ailleurs qu’il n’est pas omniprésent. Il est dit de Dieu seul que ses paupières sondent les fils des hommes depuis son trône dans les cieux (Ps 11:4). Dans ses promenades, Satan observe les hommes pour les accuser ensuite devant Dieu. Il le fait pour Job, pour le grand sacrificateur Joshua (Za 3:1) et pour d’autres à leur suite (Ap 12:10).

Or cette activité, propre à Satan, de rechercher le mal et de le propager, est haïe de Dieu, quel que ce soit celui qui l’exerce (Ro 1:30). Il la condamne de la manière la plus absolue, n’admettant aucune exception: Tu n’iras pas çà et là médisant parmi ton peuple. Plusieurs auteurs des épîtres du N.T. censurent sévèrement la médisance. Paul (2Co 12:20), Pierre (1Pi 2:1), Jean (3Jn 10) et Jacques, qui est le plus direct (Jac. 3), sont unanimes: la médisance est incompatible avec la vocation chrétienne, nuisible pour le témoignage et son seul résultat est d’envenimer les relations entre frères et sœurs. Nous voilà avertis! Imitons donc plutôt Philémon: il reconnaît tout le bien qui est dans les serviteurs du Seigneur, et cette attitude spirituelle et positive cimente leur communion (Phm. 6).

Retenons aussi la recommandation de l’apôtre Jean à Gaïus: Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien (3Jn 11). Gaïus se trouve dans une église où un certain Diotrèphe, par orgueil et méchanceté, calomnie Jean, rejette les missionnaires et excommunie les fidèles. Que faire dans ces circonstances? Donner simplement l’exemple en se détournant du mal et en poursuivant le bien, car la puissance de l’exemple est très grande.