Cette série de méditations d’André Bolzer est utile aux chrétiens pour se rappeler l’immense grâce dont nous bénéficions. Ces trois méditations sur le Christ indispensable sont aussi de formidables modèles pour exposer l’évangile lorsque nous avons à témoigner de notre foi.
Si j’avais à intituler le sujet que nous allons méditer ensemble, je pourrais lui donner le titre suivant : « Le Christ indispensable ».
Pour bien des gens, Jésus n’est qu’un dépanneur, qu’on appelle à l’heure où la panne survient. Ou bien alors un pompier que l’on supplie de venir parce qu’il y a un incendie à éteindre.
En dehors de cela, il n’existe pas, ou si l’on sait qu’il existe, on ne s’en préoccupe pas. Ce n’est pas la panne, ce n’est pas l’incendie, ce n’est pas l’heure d’un besoin quelconque, alors il est bien dans son coin, on ira le chercher quand on en aura besoin.
Permettez-moi de vous préciser que si vous êtes dans ce cas, c’est une lourde erreur qui vous amène à vous priver de beaucoup de bonnes choses dont, sans vous en rendre compte, vous avez pourtant besoin. Car pour ceux qui connaissent Jésus, il est autre chose. Et je dirais même qu’il est pour eux, alors que peut-être auparavant, ils ne s’en rendaient pas compte, il est devenu indispensable, le Christ indispensable.
L’Évangile dit que l’être humain, sans Jésus, est perdu. Évidemment, cela ne flatte pas l’orgueil humain qui voudrait se rendre indépendant de Dieu. Mais il faut tout de même laisser Dieu nous dire les choses et les examiner. Dieu affirme que sans Jésus, l’être humain est perdu. Il ignore le chemin de la vie. Sans Jésus, l’apôtre Paul affirme que l’être humain est mort dans ses péchés. Et c’est la raison pour laquelle Jésus dira :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. »
Laissons l’Évangile nous montrer à quel point Jésus est indispensable à l’homme. Laissons l’Évangile nous montrer que l’homme n’a pas à attendre d’être dans l’embarras et dans une crise pour réaliser son besoin de Jésus. Bien des êtres humains attendent d’être dans une crise physique, morale ou spirituelle, ou encore matérielle, pour faire appel à Dieu. C’est l’histoire de la panne, du pompier, à laquelle je faisais allusion tout à l’heure. Je souhaiterais pour vous qui n’avez pas encore fait la paix avec Dieu au travers du sang de Jésus que vous laissiez l’appel de Dieu retentir dans votre cœur, et que vous puissiez y répondre du plus profond de votre âme.
J’aimerais en effet vous montrer que Jésus est nécessaire, en raison même de l’espérance dont nous avons besoin dans notre cœur. Jésus est absolument indispensable, en raison même de la vie qui est nécessaire à nous-mêmes. Vous direz peut-être : « J’ai la vie. » Oui, bien sûr, la vie physique, mais ce n’est pas cette vie-là. J’ai dit plus haut que Jésus avait affirmé qu’il est lui-même le chemin, la vérité et la vie. Et la Bible nous dit aussi que sans Jésus, nous sommes morts.
Enfin, Jésus est indispensable parce qu’il y a, au travers de ce qu’il fait dans notre vie, une espèce de parenté, une relation qui supprime cet isolement intérieur, dont beaucoup ont à souffrir et dont ils ne sont pas conscients. Jésus lui-même veut nous aider à comprendre aujourd’hui que bien des événements surgissent dans notre vie qui pourraient être complètement modifiés, si nous acceptions le Christ indispensable dans notre cœur et dans notre vie.
L’apôtre Paul, en parlant alors à des gens qui maintenant sont devenus des chrétiens par la nouvelle naissance, par la conversion à Dieu et non pas par la filiation à un système religieux ou par la réception d’une carte de membre d’une église quelconque ; non pas par le fait qu’une étiquette aura été collée sur un nom, mais par une expérience véritable de conversion ; non pas à un système religieux, mais par une expérience personnelle, appelée nouvelle naissance. Ils sont devenus de véritables chrétiens aux yeux de Dieu, en parlant de ces gens, l’apôtre Paul déclare :
« Vous étiez en ce temps-là, sans Christ, sans espérance et sans Dieu, dans le monde. »
Quelle espérance y a-t-il dans le cœur des êtres humains, dans ce monde actuel, en dehors de Jésus-Christ ? Partout où nous dirigeons nos regards, dans toutes les couches de la société, dans tous les pays de notre monde, même chez ceux dans lesquels une certaine forme de matérialisme ou de rationalisme amène à éluder les questions rapidement, il faut reconnaître que le monde entier est dans le désarroi. Il n’y a pas d’espérance, il n’y a que des problèmes.
Des problèmes de toutes sortes nous assaillent. J’en cite quelques-uns qui me viennent, comme à vous d’ailleurs, à l’esprit : la planète en souffrance, les équilibres écologiques menacés, les menaces de guerre qui se précisent, l’exploitation des faibles par les forts, la violence, les vols, les accidents, le chômage. Voilà ce que nous avons à affronter comme problèmes. Et il y en a d’autres : la séparation de nos bien-aimés qui un jour nous quittent, parce que la mort les ravit à notre affection ou bien nous-mêmes qui les quittons ; la lassitude, la maladie, les infirmités, les corps qui s’usent et qui diminuent, la mort, la tombe, le vide… sans espérance. Voilà la vie de l’être humain : sans espérance, sans Dieu.
Sans espérance parce que sans Dieu. Il s’agit du Dieu créateur de la terre et du ciel, parce qu’il y a des gens qui ont un petit dieu. Ils ont remplacé le Dieu créateur du ciel et de la terre par autre chose qui prend la place de Dieu dans leur cœur. Il lui donne la fonction de Dieu, mais ce n’est pas le véritable Dieu, et cela ne sert de rien pratiquement. Ils restent encore sans espérance, en tout cas, une espérance qui se transformera rapidement en illusion parce qu’elle les conduira à la désillusion. Parce que sans le véritable Dieu, le monde humain, la société comme l’individu, sont en effet sans espérance.
Qu’est-ce qui peut aider l’homme à vivre sans Jésus-Christ ?
Il est obligé de le remplacer, mais ce n’est qu’un ersatz. La vie tout entière est changée. Je dirais même que lorsque nous avons Christ dans notre vie, n’importe quoi d’autre que Christ peut être amené à nous manquer accidentellement, cela ne change pas tellement notre être intérieur, et cela nous permet de rester encore avec la paix et la joie. Alors que sans Christ, la moindre petite difficulté de notre vie prend des dimensions insurmontables et devient de véritables montagnes.
L’apôtre Paul nous signale qu’en Christ, par exemple, nous avons l’espérance, l’assurance de la vie éternelle. Il nous affirme, quant à son expérience personnelle, qu’il veut faire partager avec tous ceux qui comme lui reçoivent Jésus-Christ, que la vie présente, dans tous ses problèmes, nous est assurée. N’est-ce pas Jésus lui-même qui dira, dans le sermon sur la montagne :
« Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu et les autres choses vous seront données par-dessus. »
Pas à la place, mais par-dessus. L’étude de la Bible permet de savoir qu’en ce qui concerne l’état de notre monde, il y a des paroles de Dieu, il y a une espérance dans le cœur du chrétien, qui est au courant des promesses de Jésus concernant son retour, son intervention, sa justice, face à la justice de notre monde.
Pour résumer, avec Jésus, il n’est plus possible de se dire « sans espoir ». Quand on reçoit Jésus, on reçoit avec Jésus, une assurance tout risque pour l’espérance. C’est un espoir pratiquement éternel.