Le pasteur Alain DENIZOU nous a quittés le 04 juin dernier. Ce texte qu’il a rédigé à l’occasion de Pâques nous permet de partager l’espérance que nous donne l’Évangile et de proclamer avec foi « Le triomphe de la vie » sur la mort.

En le publiant aujourd’hui, c’est un hommage qu’Evandis rend à notre frère bien aimé qui a été administrateur et président de notre association cultuelle pendant plus de 44 ans. Il a servi Dieu fidèlement au sein des ADD de France sur une période de 56 ans.

Vous pouvez envoyer vos messages de condoléances sur cette page : Condoléances Pasteur Alain Denizou


Je désire m’entretenir avec vous d’un chapitre de la première Épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 15, consacré entièrement à l’enseignement de la résurrection. Il serait trop long de le lire complètement mais, je vous engage à le faire si vous possédez le Nouveau Testament. Lisons seulement les premiers versets :

«Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. »

Vous remarquez que l’apôtre fait ici le rappel de ce qu’a été la prédication apostolique, le fondement de la foi et de l’expérience du salut des chrétiens du premier siècle. Il insiste sur la nécessité de garder la Parole de Dieu disant :

« Si vous retenez l’Évangile, tel que je vous l’ai annoncé, autrement, vous auriez cru en vain. »

Cette conception du message de Pâques et du fait de la résurrection est assez éloignée de celle d’un grand nombre de personnes de ce siècle. Pour ceux-là, Pâques, c’est la résurrection de la nature après le long sommeil hivernal, l’occasion de reprendre la route, de s’évader vers la campagne, les arbres, la montagne ou la mer, le grand air. C’est vrai qu’il y a la tradition de Pâques, la fête religieuse, le Vendredi Saint, la Pénitence, la liturgie et puis, c’est fini. On a fait ses Pâques. On en reparlera dans un an. Ne soyez pas fanatique, le beau temps est là, il faut vivre.

La lecture de ce chapitre vous amènera à vous poser certaines questions.

  1. Ai-je accompli la volonté de Dieu ?
  2. Suis-je en règle avec Lui ?
  3. Est-ce pour cette pratique superficielle que le Fils de Dieu s’est incarné, qu’Il a subi la honte et le châtiment au Calvaire, qu’Il est ressuscité, enfin, qu’Il est monté au ciel pour être notre avocat auprès du Père ?

A cela, l’apôtre Paul répond catégoriquement que pour certains, la résurrection est nulle et non avenue et que leur foi est vaine, vide, aussi morte qu’un corps sans âme. Bien entendu, la négation de la résurrection du Christ est le fait des non-croyants, des agnostiques, des rationalistes. Mais il faut remarquer, en lisant cette épître, que l’apôtre s’adresse aux saints de Corinthe, c’est-à-dire à des croyants, des chrétiens, de ceux qu’on appelle des pratiquants.

En procédant par extension, on amènera ces gens religieux à tirer quelques conclusions pratiques de leur négation de la résurrection, qui est une mutilation de l’Evangile. Au verset 14, nous lisons :

«Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.»

Par conséquent, ou bien votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Votre pratique religieuse dans ces conditions, que vous apporte-t-elle, si vous n’avez ni paix, ni consolation, ni espérance ? Au verset 19, nous lisons :

« Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus  malheureux de tous les hommes.»

La religion n’est qu’une entrave, un moralisme limitant la vie, asservissant ceux qui s’y soumettent.

Le choix des chrétiens est une duperie. La philosophie des païens est justifiée :

«Mangeons et buvons car demain, nous mourrons.»

Puisque la vie est courte, tirons-en le maximum de plaisir. A quoi bon s’embarrasser de la foi, de la morale, de la crainte du jugement puisque la mort a quelque chose de définitif. Vous trouvez peut-être, que ce raisonnement est excessif, qu’une conception modérée de la foi et de la pratique chrétienne ne vise pas à encourager le désordre ou la licence des mœurs.

Ne voyez-vous pas que cette modération mutile l’Évangile, lui ôtant son caractère divin, miraculeux, efficace ? Qu’il ne reste que des formes de la liturgie, des préceptes et que le mot vanité, employé par l’apôtre signifie «mortellement vide»? Votre religion est vide, votre foi est vide, votre espérance nulle.

La résurrection, celle du Christ et celle des croyants, n’est pas un à-côté de l’Évangile mais partie intégrante, essentielle de celui-ci. De plus, la résurrection appartient à un ordre divin, au dessein rédempteur de Dieu. La résurrection du Christ est un fait de Dieu en relation avec la destinée de l’humanité et de celle du croyant en particulier. L’incarnation du Fils de Dieu, sa mort expiatoire au Calvaire, sa résurrection et son ascension sont les fondements de la Bonne Nouvelle du salut. On ne peut recevoir partiellement l’Évangile, ôter l’un de ses fondements. Dieu est dans chacun de ces faits. L’apôtre Pierre, prédicateur du jour de la Pentecôte, l’a bien compris et proclamé, disant en particulier :

« C’est la résurrection du Christ, que David, le roi prophète, a prévue et annoncée en disant qu’Il ne serait pas abandonné et que sa chair ne verrait pas la corruption. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité. Nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, Il a reçu du Père le Saint-Esprit, qui avait été promis et Il l’a répandu comme vous le voyez et l’entendez. »

Ce passage se trouve dans le livre des Actes des Apôtres au chapitre 2, verset 30. C’est bien le triomphe de la vie. Le péché, la mort, Satan ont été vaincus et la Bonne Nouvelle annoncée à tous. C’est que Dieu offre à tout pécheur, de passer de la mort à la vie. Écoutez encore l’apôtre Paul définissant l’expérience de la nouvelle naissance dont Jésus avait parlé au sage Nicodème :

« Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés dans lesquels  vous marchiez autrefois. Nous étions de leur nombre et nous étions des enfants de colère comme les autres. Mais Dieu, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ. Il nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ. »

Nous lisons ce passage dans l’Épître de Paul aux Éphésiens, chapitre 2, à partir du verset premier.

Cette expérience personnelle avec le Sauveur ressuscité n’a rien d’un rite superficiel auquel on s’astreint pour l’oublier rapidement. Il s’agit de passer de la mort à la vie éternelle.

Et l’avenir ?  Paul en parle encore dans cette lettre aux Corinthiens. Il dit notamment :

« Christ est ressuscité. Il est les prémices de ceux qui sont morts. Tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémisse, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. »

Et encore :

« Ce corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible. Après avoir porté l’image du terrestre, nous porterons l’image du céleste. »

Le sujet est vaste. La destinée de ceux qui croient est glorieuse. Le message de Pâques et de la résurrection ne sont pas annoncés pour nous faire passer un moment dans la vie, mais pour vous faire passer de la mort à la vie. Alors, croyez, recevez l’Évangile et retenez-le pour votre salut.