Ce qui caractérise la vie, ce sont les échanges, les communications, qui prennent souvent la forme de questions et de réponses. Nous savons bien que, pour obtenir une réponse sur un sujet difficile, il nous faut prendre des précautions quand nous questionnons un interlocuteur.

Il en est de même lorsque, questionnés, nous apportons notre réponse. Notre manière de répondre dépend beaucoup de notre état intérieur, surtout si nous n’avons pas appris à juger rapidement nos sentiments et à maîtriser notre langue.

Si nous sommes conscients de la grâce que Dieu nous a faite et dont il nous entoure sans cesse, alors nous la manifestons dans nos réponses. Nous comptons sur la grâce de Dieu pour nous-mêmes, une grâce sans laquelle nous ne subsisterions pas: considérons donc notre interlocuteur avec la même grâce!

Nous n’avons pas trop de difficultés à mettre cela en pratique quand nous nous sentons flattés par la question qui nous est posée ou par la qualité de celui qui nous interroge. Mais il y a bien d’autres cas où nos réactions charnelles prennent le pas sur ce que l’Esprit de Dieu voudrait nous entendre exprimer. Veillons donc à ne pas conserver de sentiments non jugés, qui ne demandent qu’à s’extérioriser, et qui nous empêchent de répondre dans un esprit de grâce.

Le sel, dont notre réponse doit être assaisonnée, nous parle de saveur et en même temps de la vérité dont elle doit être empreinte. Il s’agit d’assaisonner et non de répandre le sel par poignées: une réponse doit être claire mais douce, c’est-à-dire non brutale. On entend parfois justifier la brutalité d’une réponse par le souci d’exprimer la vérité sans détour. Mais cette attitude n’est-elle pas plus souvent le fruit d’un esprit de supériorité que celui d’un esprit de grâce? Ce n’est que par la grâce que l’on peut toucher les cœurs.

Pour répondre aux incrédules, pour répondre à nos frères et sœurs, pour répondre à tous les membres de notre famille dans un esprit de grâce, pas d’autre moyen que de vivre d’une manière habituelle dans la grâce de Dieu!