Dans le chapitre 19 de son évangile, Jean présente la scène de la croix avec des détails qui donnent à cette mort un sens totalement différent de celui que les hommes lui accordaient. Ce n’était pas le résultat de l’œuvre des hommes ou de la fatalité, c’était une mort annoncée et une mort rédemptrice.

Jésus sort portant lui-même sa croix. Cette expression fait penser au sacrifice d’Isaac: Abraham prit le bois de l’holocauste et le mit sur Isaac son fils (Ge 22:6). Jésus s’en va à Golgotha, là où la croix est dressée, hors de la ville de Jérusalem. C’est le rappel des sacrifices pour le péché prévus dans le Lévitique: le sacrificateur emportera (le sacrifice) hors du camp… et il le brûlera sur du bois au feu (Le 4:12).

Pilate fait aussi un écriteau et le place sur la croix avec cette inscription: Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs (Jn 19:19). En proclamant les titres de Jésus, Pilate, sans le savoir, accomplit le plan de Dieu.

Les détails de la crucifixion de Jésus retenus par Jean sont des accomplissements de la prophétie: les soldats partagent ses vêtements (Ps 22:18) et ne lui brisent pas les jambes (Ex 12:46 Ps 34:20). La seule mention des souffrances du Seigneur sur la croix (J’ai soif) est présentée comme un accomplissement de la Parole (Jn 19:28).

Quand Jésus dit: C’est accompli, baisse la tête et remet son esprit (v. 30), il use de ce pouvoir qu’il avait reçu de son Père: laisser sa vie de lui-même (Jn 10:18).

Toutes ces paroles et tous ces gestes échappent aux circonstances voulues par les hommes. La mort de Jésus n’est en rien l ’œuvre de l’homme, elle le dépasse et lui échappe totalement. Rien ne pouvait arrêter Dieu dans l’accomplissement de son plan, défini avant le commencement du temps: réconcilier les hommes avec lui-même. Mais pour cela, il fallait la mort de son Fils. C’est ce que nous dit le livre des Actes (2. 23).