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1 Corinthiens 13, le grand chapitre de la Bible sur l’amour, est une parfaite démonstration de la raison et de l’effet du pardon total. Le point principal de ce merveilleux message est cette phrase trouvée au verset 5 : l’amour

 »  ne se souvient pas du mal  «  (Parole de vie).

Le mot grec traduit par ne se souvient pas (enregistrement en NIV) est logizomai qui signifie ne pas retenir ou imputer. Ce mot est important dans l’enseignement de Paul concernant la justification par la foi.

Pour la personne qui croit, sa foi lui est  » imputée  » à justice (Rom 4  :5). C’est le même mot dans 1 Cor 13.

Donc, ne pas tenir compte, imputer ou compter les mauvaises actions d’une personne aimée, c’est faire pour elle exactement ce que Dieu fait pour nous, à  savoir choisir de ne pas prendre en compte ses péchés.

De la même façon, se pardonner à soi-même signifie expérimenter l’amour qui ne garde pas le souvenir de nos propres fautes. C’est une chose de connaître cette percée vis à vis des autres, c’en est une autre d’expérimenter plus fort encore, le pardon à soi-même.

Alors de nombreux chrétiens disent, « Je peux pardonner aux autres, mais comment puis-je jamais oublier ce que j’ai fait ? Je sais que Dieu m’a pardonné, mais je ne peux me pardonner ».

Nous devons nous souvenir que pardonner à soi-même est un engagement pour la vie. Exactement de la même façon que je dois pardonner aux autres chaque jour, je dois aussi me pardonner moi-même (Luc 6  :37).

 

Le processus du pardon

Nous devons renouveler notre engagement à pardonner aux autres chaque jour, pour toutes les mauvais actions commises contre nous. Nous pardonner à nous-mêmes est également un processus quotidien.

Nous pouvons nous lever chaque jour avec la conscience des échecs passés. Nous pouvons avoir des sentiments de culpabilité, ou de pseudo culpabilité, si nos péchés ont été placés sous le sang de Jésus.

Mais pardonner à soi-même peut vous amener à cette percée que vous rechercher. Cela peut vous libérer de façons que vous n’avez pas encore expérimenté.

Parfois, nous avons peur de nous pardonner personnellement. Nous nous accrochons à la peur comme à une chose de valeur. La vérité est que chaque souffle de Satan est derrière la peur du pardon à soi-même.

Jésus sait que beaucoup d’entre nous avons ce problème. C’est une des raisons pour lesquelles Jésus est revenu après sa résurrection d’une manière inattendue dans la salle où ses disciples étaient rassemblés, marqués à la fois par la terreur et la culpabilité.

Jésus voulait qu’ils sachent qu’ils étaient totalement pardonnés ; il voulait aussi qu’ils se pardonnent à eux-mêmes. Il leur a parlé comme si rien n’était arrivé (Jean 20 :21). Cela leur a rendu leur dignité et leur a montré que rien n’était survenu qui ait pu changer les plans et la stratégie de Jésus pour eux.*

  • *Note MAV: rappelons aussi que c’est ce que Jésus a fait avec Pierre quand ceui-ci est revenu vers le Seigneur après la résurrection. Une cène très étonnante où Jésus va demander tois fois à son disciple: 
  • – «  Pierre, m’aimes-tu ? » (mot utilisé: agapé)Pierre répond – « TU SAIS que je t’aime » (mot: Philiae = amour charnel, bien plus faible qu’agapé.). Il ne sait que trop bien qu’il a renié Jésus, fait preuve d’incrédulité, de lâcheté, qu’il n’était pas à la croix, qu’il a abandonné son Maître aux heures les plus cruelles, qu’il ne s’est pas enquis de l’endroit où on mettait le corps de Jésus, qu’il n’a pas participé à l’embaumement de ce corps, et que, pour couronner le tout, il n’a pas cru « ces femmes » quand elles sont venues lui annoncer que Christ était ressuscité, alors que Jésus l’avait annoncé maintes fois à ses disciples.
  • Les fautes successives de Pierre le vantard – « Jamais je ne te trahirai » – étaient énormes ! Il devait être accablé de honte, de remords de dégoût de soi-même. Mais il a quand même eu le courage de revenir jusqu’à Jésus, avec sans doute la quasi certitude de se voir reprocher durement tout ce qu’il avait fait et être disqualifié en tant que disciple et apôtre. Oui mais: «  Psaumes 130:4 Mais le pardon se trouve auprès de toi, Afin qu’on te craigne. ».
  • Jésus ne réponds pas par: « Je sais que tu m’aimes » ! À ce stade-là, l’amour de Pierre pour Jésus ne valait pas un clou ! Il venait de le prouver, d’abord en une nuit (la cène et l’arestation) et le jour suivant (la crucifixion) et trois jours après en montrant qu’il n’avait pas ajouté foi aux paroles de celui qu’il prétendait aimer ! Nous, ne condamnerions-nous pas Pierre et ne lui collerions-nous pas une étiquette de traître, de vantard et de lâche incorrigible ?
  • Mais Jésus n’est pas « nous ». Il connaît les coeurs. Sa réponse est : « Pais mes agneaux », « Paix mes brebis ». Cela signifie: « Parce que tu est revenu à moi dans l’humilité et la repentance, tu es pardonné, je ne te condamne pas, au contraire, je vais te confier ce qui m’est le plus précieux: mes agneaux ! »

 

Je me souviens d’un dimanche juste avant que je prêche au culte de 11H. Je m’étais disputé avec ma femme Louise et j’étais sorti de la maison en fulminant et je lui ai claqué la porte au nez.

Avant même de m’en rendre compte, j’étais en train d’incliner ma tête sur la plateforme supérieure de la chapelle de Westminster devant des centaines de personnes. Je réfléchissais, je n’aurais pas dû être là. Je n’avais pas le droit d’être là. Seigneur, comment pourrais-tu m’utiliser aujourd’hui  ? Je ne suis pas digne d’être à ce pupitre aujourd’hui  .

Il n’y avait pas moyen de résoudre ce problème à ce moment. Je ne pouvais que demander à Dieu sa miséricorde… et faire de mon mieux pour me pardonner. Jamais dans ma vie, je ne me suis senti aussi indigne.

Mais quand je me suis levé pour prêcher, Dieu m’a simplement revêtu d’autorité et j’ai pu prêcher aussi bien que je l’avais jamais fait. Lorsque nous sommes dépouillés de notre propre justice et de notre fierté, nous permettons à Dieu de se mouvoir en nous et à travers nous.

Pourquoi ne pouvons nous pardonner à nous-mêmes ?

Je crois qu’il y a plusieurs raisons à notre incapacité à nous pardonner à nous-mêmes.

La colère.  Nous pouvons être en colère contre nous-mêmes. Regardez dans l’Ancien Testament l’histoire de Joseph. Comme un type de Christ, Joseph a dit à ses frères  :

 » Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous.  » Gen 45  :5.

Ses frères commençaient à recevoir le message que Joseph leur avait pardonné, il ne voulait pas qu’ils soient en colère contre eux-mêmes. C’est la manière de Dieu de pardonner. Jésus ne veut pas que nous soyons en colère contre nous-même à propos de nos péchés.

Ne pas se pardonner à soi-même est de la haine contre soi. Les frères de Joseph se sont haïs pour avoir vendu Joseph comme esclave. Ils ne pouvaient effacer ce qu’ils avaient fait.

Certains chrétiens qui ne peuvent se pardonner à eux-mêmes sont de façon sous-jacente en colère contre eux-mêmes. Mais Dieu peut aujourd’hui même faire tourner toute chose en bien.

Dieu va prendre les années perdues et les restaurer en bien avant que tout soit fini. Cela est comme Joël l’a promis :  » Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle  » (Joël 2  :25).

Dans certains cas, c’est la peur plus que la colère qui est la barrière à notre pardon à nous-mêmes. Le regret conduit à la culpabilité, et la culpabilité peut conduire à la peur, celle d’avoir raté  » ce qui aurait pu être  » ou la peur qu’il ne puisse être tiré du bien de ce qui est arrivé.

La vraie culpabilité et la pseudo culpabilité.

Il existe 2 types de culpabilité que la plupart d’entre nous aurons à combattre : la vraie culpabilité (en résultat d’un péché contre Dieu) et la pseudo culpabilité (quand il n’y a pas de péché dans nos vies). Lorsque nous avons péché, nous devons le confesser à Dieu (1 Jean 1  :9). Le sang de Jésus prend en charge la véritable culpabilité en faisant 2 choses basiques  :

1- Il efface notre péché comme s’il n’avait jamais existé.

2- Il satisfait parfaitement à la justice éternelle de Dieu.

Quoique la discipline soit nécessaire parce que nous sommes pécheurs, le péché confessé à Dieu a été complètement oublié par lui. Toute culpabilité ressentie après cela est de la pseudo culpabilité.

Il y a 2 sortes de pseudo culpabilité  :

1-  Celle qui vient quand le péché n’a jamais été impliqué à la première place.

2-  Celle qui vient lorsque le péché a été pardonné par Dieu.

La pseudo culpabilité, même si elle est fausse, n’en est pas moins réelle, nous nous sentons profondément coupables. Mais il n’existe pas de bonne raison au sentiment de culpabilité.

Prenons par exemple une personne qui conduit une voiture lorsque des enfants sortent en courant dans la rue à la dernière seconde et qu’il arrive un accident. La culpabilité peut être écrasante mais il n’y a pas de péché. Cela ne nécessite pas d’être confessé à Dieu.

L’autre sorte de pseudo culpabilité vient lorsque vous avez confessé vos péchés mais que vous ne vous sentez pas pardonnés. Lorsque nous avons reconnu notre péché, nous devrions accepter notre pardon et rester en paix dans les mains de Dieu.*

  • *MAV: C’est grave car c’est nier l’oeuvre de la croix. J’ai entendu des chrétiens déclarer : « Dieu peut tout pardonner, mais pas moi ! ». C’est de l’orgueil, de la rébellion, et un reniement, je le répète, de l’oeuvre de la croix. 

Avec les années, j’ai développé un sentiment d’échec en tant que père. Je souhaiterais avoir donné plus de temps à TR et Mélissa durant mes premières années à la chapelle de Westminster. Je comprends maintenant que les mettre en premier – plutôt que mon église ou la préparation des sermons – aurait permis à la Chapelle de continuer quand même de la bonne façon. Bien entendu, je ne peux rien changer au passé.

Pour moi, continuer à me sentir coupable de cela ne plait pas à Dieu car il m’a déjà  totalement pardonné. Mais si je me laisse m’appesantir sur mon échec, je cède à  la pseudo culpabilité et je pèche car je donne de la dignité à l’incrédulité. Je dois continuer à détruire le souvenir de ces choses mauvaises- chaque jour.

Ne pas nous pardonner est une façon subtile de combattre la rédemption de Christ. Dieu a déjà fait peser sur Christ la punition pour ce que nous avons fait (2 Cor 5  :17). Plutôt que d’accepter le sacrifice de Jésus, je veux me punir pour mes fautes. Cela vient en opposition à la meilleure heure de Christ.

La peur

La peur est une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pardonner à nous-mêmes. La personne qui a peur n’a pas été rendue parfaite dans l’amour, et la peur  » suppose un châtiment  » (1 Jean 4  :18).

Reconnaitre cette peur – et nous punir nous-mêmes pour nos erreurs – déplaît à Dieu et devrait aboutir à augmenter sans cesse la tristesse pour cet esprit de dégout de soi. Il nous est demandé de nous détourner de nos folies passées et de ne pas regarder en arrière.

Ma femme a été grandement bénie par le ministère musical de Janny Grein et sa chanson «  Move on »  («  Continue !» ) lors d’une réunion. Louise se rappelle Jenny chantant ces paroles :  » Laisse le passé être enfin passé « . Dieu nous a donné ces mots.

Laissez le passé être passé. Pardonnez à vous-mêmes comme à ceux qui vous ont blessés.

La fierté, l’auto justification et l’apitoiement sur soi.

Notre manque de pardon pour nous-mêmes peut être relié à la fierté. Dans notre arrogance, nous ne pouvons pas supporter que Dieu fasse tout pour nous par grâce, donc nous pensons que nous pouvons l’aider un peu.

Notre fierté doit être dépassée par notre humilité. Nous devons laisser Dieu être Dieu et le sang de Jésus-Christ faire ce qu’il a fait en réalité  : enlever notre culpabilité et satisfaire au sens de la justice de Dieu.

Tout comme la peur et la fierté sont de vraies jumelles, ainsi en est-il de l’autojustification et de l’apitoiement sur soi. Nous sommes désolés pour nous-mêmes et le montrons en ne nous pardonnant pas à nous-mêmes.

La fausse culpabilité peut évoluer en une vraie culpabilité devant Dieu. C’est de la fausse culpabilité dès que Dieu a dit  » tu n’es pas coupable « . Vous le tournez en une véritable culpabilité lorsque vous répondez  » Si, je le suis « .

La chose importante est ceci : ne pas nous pardonner à nous-mêmes est mauvais devant Dieu et le déshonore. Mais Dieu va se servir de la peine que nous ressentons pour ce que nous avons fait afin de nous amener à lui.

La culpabilité et la grâce

Le travail initial du Saint-Esprit est de nous convaincre de péché. Quand nous marchons dans la lumière, nous avons que le sang (de Jésus) nous purifie de tout péché, mais marcher dans la lumière nous révèle également des péchés en nous que nous n’avions jamais vu avant. (1 Jean 1  :7-8)

Le sens de la culpabilité que Dieu amène est provisoire. Dieu n’utilise la culpabilité que pour attirer notre attention. Lorsque nous disons  » je suis désolé  » et le pensons vraiment, c’est suffisant pour Dieu. Il ne va pas nous donner une bonne rouste et exiger un jeûne de 30 jours pour ajouter à  l’expiation de Christ ! Il nous convainc de péché pour attirer notre attention, puis une fois qu’il l’a fait, il nous demande d’avancer.

—>La capacité à se pardonner à soi-même est reliée à la compréhension de la grâce. La grâce est une faveur imméritée.

—>La miséricorde est de ne pas recevoir ce que nous méritons (justice). La grâce est d’accepter ce que nous ne méritons pas (pardon total).

Cela peut sembler injuste lorsque nous avons été aussi mauvais. Nous avons laissé tomber Dieu et nous avons laissé tomber les autres.

Mais c’est juste (1 Jean 1  :9). Le sang de Jésus-Christ a fait un merveilleux travail. Dieu ne recherche pas d’autre satisfaction.

Toutes les accusations concernant des péchés confessés viennent du diable, lequel travaille soit comme un lion rugissant pour effrayer, soit comme un ange de lumière pour tromper- ou les 2 (1 Pierre 5  :8  ; 2 Cor 11  :14). N’oubliez jamais que l’amour parfait bannit la crainte (1 Jean 4  :18).

Laissez le passé être passé

La douce conséquence de ne pas garder le souvenir de toutes les fautes est que nous laissons tomber le passé et son impact sur le présent. Nous focalisons notre attention sur Dieu, nous nous reposons sur lui pour restaurer les années perdues et pour tourner toute chose en bien.

Nous devons nous accepter nous-mêmes, avec nos échecs (comme Dieu le fait), conscients en permanence de notre capacité à commettre des erreurs. Dieu n’est jamais déçu avec nous, il nous aime et nous connait extérieurement et intérieurement.

Moïse, David, Jonas, Pierre – tous ces hommes de la Bible ont du se pardonner à eux-mêmes avant de pouvoir entrer dans le ministère que Dieu avait prévu pour eux. Il est temps pour vous de suivre leur exemple.

C’est exactement ce que Dieu veut pour vous et moi. Laissez le passé être passé.

 

R.T. Kendall

www.rtkendallministries.com