Remarquons d’abord que le Seigneur ne parle pas de notre propre responsabilité dans l’affaire qui nous oppose à un frère. Il connaît parfaitement nos raisonnements et il sait bien que nous ne voulons jamais avoir tort. C’est toujours «l’autre» (mon frère) qui a péché «contre moi». Mais le Seigneur va déplacer mon attention du sujet qui la mobilise (le péché de mon frère) et la fixer sur l’objectif le plus important: le pardon.

Donc, lors d’un différend avec mon frère, le Seigneur me propose la démarche suivante: va le voir, seul à seul, seulement lui et toi. Inutile, dans un premier temps d’avoir un témoin.

Une fois en tête-à-tête, je dois le reprendre quant à sa faute, dont il n’a peut-être pas conscience ou que j’ai exagérée. Mais surtout, si je veux vraiment régler le conflit, il est indispensable, dans ma démarche, d’amener mon frère au même désir qui doit être le mien et qui est celui du Seigneur: le pardon. Si j’arrive à «convaincre» mon frère qu’il faut se pardonner, c’est une victoire sur Satan qui cherche à nous retenir dans le péché. D’ailleurs, Pierre, dans sa question au Seigneur: Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je? Jusqu’à sept fois? (Mt 18:21), ne parle pas du nombre de fois où il est allé vers son frère, mais du nombre de fois où il a pardonné.

C’est un pardon mutuel: chacun a jugé la chose devant le Seigneur d’abord, puis devant son frère. Mais le réel désir de pardon chez l’un entraînera certainement chez l’autre le jugement de soi-même et la réconciliation.

Le Seigneur montre que le pardon doit intervenir avant toute relation avec Dieu: avant l’adoration (Mt 5:23,24), avant la prière (Mr 11:25). Sans cela, la communion avec mon Père céleste est perturbée (Mt 6:14,15). Dieu n’accepte pas la louange d’un chrétien qui n’a pas pardonné à son prochain.

Souvenons-nous comment Dieu nous a pardonné tous nos péchés grâce à l’œuvre du Seigneur Jésus.