Une photo a fait le tour du monde: une petite fille, Kim Phuc, s’enfuit en courant sous les flammes d’une bombe au napalm pendant la guerre du Vietnam. Ses vêtements ont brûlé sur elle, elle est entièrement nue. Elle ne doit sa survie qu’à la présence d’esprit du reporter-photographe qui a pris le cliché. Il l’a aspergée immédiatement d’eau pour tenter d’atténuer ses souffrances.

Ce jour-là, toute sa famille a péri. Dès lors, Kim Phuc en veut à la terre entière et son cœur est plein de haine. Il y a eu près de trois millions de morts dans cette guerre terrible et le gouvernement de son pays n’a eu aucun mal à la convaincre de s’investir dans la propagande anticapitaliste.

Dix ans plus tard, abandonnant ses études de médecine, Kim Phuc choisit de vivre en Occident à l’occasion d’un voyage au Canada. Elle a été nommée «Ambassadrice de bonne volonté» de l’Unesco en 1994. Kim Phuc anime la fondation qui porte son nom et qui a pour vocation de venir en aide aux enfants du monde entier, victimes de la guerre. La photo-symbole sert à promouvoir la tolérance, le partage, le pardon et la paix. Dans une interview du 12 février 2002, elle a dit: «Je remercie Dieu de la vie que j’ai eue et de cette volonté qu’il m’a donnée de pardonner. Dans mon cœur, il n’y a plus que la joie du pardon». Quelques mois auparavant, elle avait rencontré l’officier américain qui avait lâché la bombe sur son village, pour lui dire qu’elle n’éprouvait aucune haine et aucune rancune, mais qu’elle était remplie de joie en lui accordant un pardon total. L’émotion était grande d’un côté comme de l’autre.

Mais quelle est la raison profonde de ce changement d’attitude? Au journaliste qui l’interrogeait, Kim Phuc a répondu: «J’ai lu la Bible et j’ai mis ma foi en Dieu et en Jésus». Jésus seul peut produire ce miracle: remplacer, dans le cœur d’une personne, la haine par l’amour.