* JESUS REVIENT *

Dans les épîtres de Paul, on appelle “judaïsants” les chrétiens d’origine juive qui acceptent Jésus-Christ, mais refusent d’abandonner tous les aspects de la Loi de Moïse. Non seulement ils tiennent à certains rites anciens, mais ils pensent que les païens convertis devraient s’y soumettent également. Ces gens, qui sont arrivés en Galatie après que Paul y ait annoncé l’Évangile, passent derrière lui et prétendent que l’apôtre n’a pas été tout à fait honnête avec les Galates. Selon eux, il leur a caché certaines contraintes à l’acceptation de l’Évangile pour séduire le plus grand nombre. Toujours selon eux, Paul n’était même pas qualifié en tant qu’apôtre - puisqu’il n’a jamais été disciple - tandis qu’eux peuvent présenter de belles références et se prévaloir du disciple Pierre, et de Jacques frère de Jésus et responsable en ce temps-là de l’Église de Jérusalem. Voilà donc ce qui justifie une lettre véhémente de Paul. Il va, dans cette lettre, premièrement se justifier, mais surtout, il va insister pour dire qu’il n’est pas possible d’ajouter quoi que ce soit à l’Évangile annoncé.
Dans certaine traduction, Paul parle d’un autre “évangile” présenté par des fauteurs de troubles : “Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile.” Dans le texte original grec, Paul évite d’employer le mot “Evangile”. Il utilise une expression proche de l’expression qui donne Évangile, mais comme son argumentaire est de dire qu’il n’y a pas d’autre évangile que l’Évangile, on comprend sa réserve. D’autant qu’il dit ensuite : “en réalité, il n’y a pas d’autre évangile.” L’apôtre ne veut pas dénaturer l’Évangile du Christ pour tolérer un message différent, même un peu différent. Il n’accepte pas que l’on puisse donner le nom d’évangile à ce qui n’est pas conforme à la vérité qu’il a déjà annoncée. Nous devrions sans doute en faire autant, nous qui pouvons transformer cet Evangile en actions sociales, en démarches humanitaires ou en sources de prospérité.