* JESUS REVIENT *

Tout au long de son chemin de service et d'abnégation. le Seigneur savait qu'il
laisserait sa vie sur la croix après avoir été abandonné par Dieu. Pouvons-nous
comprendre, nous qui espérons toujours que le mieux nous arrivera et que le pire nous
sera évité, pouvons-nous comprendre la douleur qu'engendrait pour le Seigneur la
pensée des souffrances qui l'attendaient? 

Dans la perfection de sa soumission à son Père, dans l'immensité de son amour pour
nous, l'idée d'échapper à ces souffrances ne l'effleurait pas sans qu'aussitôt leur
inéluctabilité se présente à son esprit. 

Il savait que lui, le Christ, devait souffrir pour que le plan de Dieu à l'égard de toutes
choses puisse s'accomplir. Comme le grain de blé, il devait mourir s'il ne voulait pas
demeurer seul, et il connaissait le sens profond de la mort, complète faiblesse de
l'homme, puissance entre les mains de Satan, juste châtiment de Dieu envers le péché.

Quels soupirs lui inspiraient ces pensées! "J ai à être baptisé d'un baptême: et combien
suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli" (Luc 12 v.50). Quel trouble quand il
entrevoyait, comme dans notre verset, cette heure tragique, longue comme une
éternité, pendant laquelle il serait abandonné de Dieu! 

Mais aussi quelle conscience parfaite de sa mission: "C'est pour cela que je suis venu
...". Mais c'est à Gethsémané, à l'approche de la croix que cette souffrance atteint son
paroxysme, lorsque, saisi de tristesse jusqu'à la mort, il fait monter sa douloureuse
prière: "Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ...". Pour l'homme
parfait qui avait toujours parfaitement joui de la communion avec son Père, quelles
angoisses lorsqu'il envisage l'abandon de Dieu au moment où, crucifié, il serait dans
une faiblesse extrême! 

Nous adorons en entendant notre Sauveur prononcer son acceptation totale et
complète de la volonté d'amour de son Père: "Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté
mais la tienne qui soit faite."