* JESUS REVIENT *

Quand la femme cananéenne vient à lui, implorant la guérison de sa fille, Jésus
commence par ne pas lui répondre (Matthieu 15 v.23). Et quand enfin il lui adresse la
parole, c'est pour employer une expression qui nous paraît dure envers une personne
en détresse: "Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux
chiens". 

On pourrait croire que le Seigneur repousse cette femme. Mais celle-ci accepte cette
position humiliante et répond: "Oui, Seigneur; car même les chiens mangent des
miettes qui tombent de la table de leurs maîtres". C'est la foi qui la conduit à prononcer
ces paroles, une foi que Jésus reconnaît et dont il exauce la prière: "Ô femme, ta foi
est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie". 

Par son apparente dureté, le Seigneur a mis en valeur la foi de cette étrangère, et en
même temps il nous enseigne que le secret de toute bénédiction consiste à rester très
conscient de notre indignité, mais aussi de l'immensité de son amour et de sa
puissance. 

Il n'est pas facile de dire, chaque fois que le Seigneur veut nous débarrasser de notre
orgueil, chaque fois qu'il nous révèle la réalité humiliante de notre propre néant: "Oui,
Seigneur'. C'est pourtant alors seulement que nous recevons la bénédiction, non parce
que nous la méritons, mais parce qu'il nous aime. 

Peut-être se passera-t-il du temps avant que la délivrance arrive: c'est que le Seigneur
poursuit son oeuvre en nous pour nous rendre plus humbles et dépendants de lui. Ce
temps d'attente nous conduit à compter sur lui, à nous rejeter sur sa grâce et à nous
tenir plus près de lui. Comme la Cananéenne l'a fait, nous réalisons qu'il est notre seul
véritable espoir et nous ne sommes pas déçus.