Conseillers peu crédibles ( Paul Calzada )
« Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption » (2 Pierre 219).
Voilà des conseillers agréables à entendre. Ils promettent des choses qu’eux-mêmes ne vivent pas. Leurs bons conseils sont peut-être judicieux, mais comme ils ne les vivent pas eux-mêmes, ils sont peu crédibles.
Certains pensent qu’il suffit de donner de bons conseils à ceux qui sont blessés pour qu’ils soient guéris de leurs blessures. Or, de nos jours, les conseillers ne manquent pas. Il n’y a certainement jamais eu autant de livres de psychologie, autant de « bons conseillers » que ceux dont nous disposons de nos jours, et cependant il n’y a pas de moins en moins de mal-être, bien au contraire.
Conscients qu’il ne suffit pas de répondre uniquement avec des potions, et des traitements médicaux aux diverses maladies qu’ils doivent traiter, les médecins, pour soutenir le « moral » de leurs patients, leur prodiguent diverses paroles d’encouragement. Mais cela suffit-il à guérir les âmes blessées ?
Paul Tournier, † (Médecin Suisse, profondément croyant), a souligné les limites de tous ces propos encourageants ; il a écrit : « Tous les médecins savent l’influence du « moral » sur le cours de la guérison. Aussi s’efforcent-ils de soutenir le moral. Ainsi ils affectent une certaine jovialité qui est bienfaisante, mais qui ne va pas très loin parce que le malade peut vite sentir qu’on le traite comme un gosse, et non en personne responsable, ce qui ne l’incite guère aux confidences profondes. Ou bien, ils affichent un optimisme qui n’est pas toujours sincère, dans l’idée que le « moral » ne dépend que d’une confiance aveugle dans la guérison. Les malades sont moins souvent dupes de cette manœuvre que les médecins ne le pensent ».
Dans l’extrait cité ci-dessus, Paul Tournier souligne que la guérison de l’âme blessée ne peut pas se faire uniquement au moyen de quelques conseils superficiels. Au-delà de quelques paroles encourageantes, il faut du respect, de l’écoute, du discernement, de la fermeté imprégnée de douceur, de la foi dans la puissance de la prière, en un mot, il faut une part de foi authentique. Si, depuis longtemps, la médecine a souligné les liens étroits qui existent entre maladie physique et facteurs psychologiques, les bons conseils superficiels, les promesses sans fondement ne suffisent pas pour soulager les détresses de l’âme. Il faut une parole créatrice, telle que celles que Jésus prononçait.
C’est cette proximité de Jésus avec les gens blessés, et son humanité perceptible dans ses paroles vraies dites avec autorité, qui permettaient aux cœurs brisés d’être guéris.
Ma prière en ce jour :
Au-delà de tous les bons conseils qui me sont donnés par les uns ou les autres, Seigneur, c’est en toi que je me confie,. Comme le disait le psalmiste, c’est de ton conseil que j’ai besoin : « Tu me conduiras par ton conseil » (Psaume 73.24).
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