Nous avons vu hier le caractère révolutionnaire de ce verset: dans un monde alors beaucoup plus cloisonné que le nôtre, il a dû faire l’effet d’un tremblement de terre. Il a fallu cependant du temps pour que ce changement de point de vue se traduise dans les faits. Ces évolutions ne sont d’ailleurs pas toujours produites dans le respect de l’enseignement biblique.

• Il a fallu plusieurs dizaines d’années aux chrétiens d’origine juive pour accepter que Dieu ne fait plus de différence entre les Juifs et les païens. Plus largement, il n’en fait pas entre les peuples; pourtant au cours de son histoire, la chrétienté a souvent eu une conduite en désaccord avec cet enseignement. Mais un vrai chrétien ne peut être raciste; il reconnaît l’existence des différentes ethnies, des différentes cultures, et l’égale position de tout homme devant Dieu.
• Il a fallu dix-huit siècles pour que l’abolition de l’esclavage soit proclamée dans le monde christianisé. En dépit des suggestions du N.T. (épître à Philémon), cette pratique s’était maintenue et on essayait de la justifier par la Bible! À l’opposé, certains ont prétendu que le christianisme demandait l’abolition de la propriété, le nivellement des classes sociales. Non, un vrai chrétien respecte l’ordre établi par Dieu dans la société (Ro 13:1,2), tout en cherchant, dans sa mesure, à corriger les dérives humaines; il rend à chacun ce qui lui est dû (Ro 13:7), mais il sait que, dans le Christ Jésus, tous sont sur le même plan.
• Il a fallu près de vingt siècles pour que, dans de nombreux pays, l’égalité entre l’homme et la femme devienne un principe incontournable. Mais là encore, certains veulent aller trop loin et confondent l’égalité devant Dieu et l’égalité des fonctions. Dieu confie prioritairement certaines fonctions à l’homme et d’autres à la femme, et le vrai chrétien respecte ces différences, mais sans y associer une hiérarchie de valeur.

Le monde actuel, même christianisé, montre, par de multiples inégalités, qu’il ne met guère en pratique la formule frappante de Paul. Au sein du peuple de Dieu, vivons ces égalités avec mesure et respect: Que dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même (Php 2:3).