IL EST TEMPS DE CHERCHER LA FACE DE DIEU...
Envoyé par Armande – source Dokimos
Nous connaissons tous l’expression « être un imbécile heureux ». Elle désigne les personnes qui se complaisent dans leur ignorance et qui la cultivent afin d’éviter des tracasseries et des inquiétudes qui risquent de gâcher leur quotidien. Elles ne veulent surtout pas s’embarrasser avec des réflexions métaphysiques.
Par une étrange gymnastique mentale, elles se sont persuadées qu’elles parviendront à éviter le danger en n’y pensant pas ! « Oh ne parlons pas de malheur, n’y pensons pas. Touchons du bois… ». Tout va bien ? Pourvu que ça dure ! Ça commence à aller mal ? Faisons comme si ça allait bien quand même et ça ira ! Beaucoup agissent comme les chats qui enterrent leurs déjections : ça sent mauvais mais circulez, il n’y a rien à voir !
L’imbécile heureux ne prend pas garde aux réprimandes ni aux avertissements, il se contente de suivre le mouvement du moment. « Tiens, tout le monde se précipite vers une fosse. Bah si tout le monde y va, c’est que ça doit être bien, donc j’y vais aussi ».
Nous vivons dans une génération d’imbéciles heureux qui refusent de se projeter dans le futur, leur préoccupation majeure étant de profiter de l’instant présent. Bien entendu, cette description concerne une majorité de païens mais aussi beaucoup – beaucoup trop – de chrétiens. Il est vrai que parmi eux, un grand nombre est séduit par des fausses doctrines mais en réalité ils sont surtout victimes d’eux-mêmes, de leur suivisme passif et de leur refus de s’investir personnellement dans une vraie relation avec le Seigneur.
DES SUIVEURS PASSIFS
Comment reconnaître un chrétien imbécile heureux ?
Premièrement, il croit qu’il ne peut pas perdre le salut, preuve qu’il ne lit pas sa Bible qui affirme le contraire.
Deuxièmement, il est d’avantage attaché à son église et à son pasteur qu’au Seigneur lui-même. Il leur a confié sa vie spirituelle et les suit aveuglément en s’interdisant de remettre en question leur enseignement de peur de pécher et surtout de se fatiguer. Et oui, pourquoi se fatiguer pour avoir une vie de méditation et de prière personnelle quand son église propose des kits spirituels prêts à consommer ?
Que va-t-il se passer si finalement le pasteur se trompe ? Le chrétien imbécile heureux est follement optimiste, il pense s’en sortir à bon compte devant Dieu en disant : « Ce n’est pas de ma faute, c’est celle du pasteur. Moi je lui faisais confiance car il disait qu’il était ton serviteur ». Seulement voilà, la Bible nous dit que chacun devra rendre des comptes pour lui-même (Romains 14 :12). Attention, je ne dis pas qu’il faille vivre sa vie chrétienne en autarcie et refuser les enseignements des ministères que Dieu a établis, je dis qu’il faut être un auditeur actif comme les chrétiens de Bérée (Actes 17 :11).
« Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » Actes 17 :11.
Sommes-nous réellement comme ces chrétiens de Bérée qui examinent chaque jour les Écritures pour nous assurer qu’on ne nous induit pas en erreur ? Ici le verbe examiner vient du grec anakrino qui veut dire juger, examiner, faire des recherches, scruter, cribler. Il n’est donc pas question de relire de manière superficielle et en baillant les passages bibliques partagés à l’assemblée. Force est de constater que ce n’est pas le cas, autrement nous n’aurions pas gobé tant de fausses doctrines, tant d’hérésies et de mauvaises pratiques que certains ont accepté sans sourciller sous prétexte qu’elles sont enseignées par des pères de la foi depuis de nombreux siècles (fêtes païennes christianisées, doctrine de la trinité etc).
Beaucoup vont à l’église pour des motifs qui n’honorent pas le Seigneur : pour faire du commerce, faire des rencontres amicales et plus si affinités, se montrer, se distraire, tuer son ennui, par habitude, pour faire plaisir à quelqu’un, pour exercer son ministère. On ne cherche plus l’édification spirituelle pour persévérer dans la foi afin d’être sauvé, on cherche à se faire plaisir, à se sentir bien. C’est ainsi qu’on entend des personnes dire : « Je fréquente cette église car il y a une bonne ambiance et puis le pasteur prêche bien». On ne se soucie donc pas du fond du message, ce qui compte c’est la forme et l’émotion qu’on a ressenti. La Bible nous exhorte à travailler à notre salut avec crainte et tremblement (Philippiens 2 :12). Or on constate que beaucoup de chrétiens ont tout bonnement oublié que c’est bel et bien leur salut qui est en jeu. Ils se laissent aller à la distraction, à la légèreté, puis ils finissent par s’installer franchement dans le péché.
Il est très aisé de passer à côté de la vie éternelle – et cette vie c’est Jésus lui-même (Jean 11 :25 ; Jean 17 :3)- tout en fréquentant assidûment une assemblée locale, réveillée de surcroît. Cela n’arrive pas qu’aux autres, cela peut vous arriver à vous comme à moi.
On peut passer des années à servir Dieu en ayant l’illusion que l’on a son approbation. On peut aimer la vie chrétienne mais pas Dieu lui-même. On peut aimer le ministère mais pas Dieu lui-même. En effet, pour être en mesure d’aimer Dieu, il faut déjà le connaître et pour le connaître, il faut avoir une relation personnelle avec lui.
RELATION PERSONNELLE AVEC DIEU
OU FOI PAR PROCURATION ?
Pourquoi tant de personnes finissent-elles par se détourner du Seigneur tout en continuant pour certaines à fréquenter la sphère chrétienne ? On pourrait avancer l’argument qu’elles n’ont jamais été converties. Oui, cela arrive mais cela n’explique pas tout. Il y a plutôt un problème de relation personnelle avec Dieu qui n’a pas été correctement entretenue voire totalement négligée. Vous remarquerez que la seule chose que Jésus reprochait à l’ange de l’église d’Ephèse c’était l’abandon de son premier amour (Apocalypse 2 :4). Et pour cette unique mais néanmoins grave lacune, Jésus appela cette église à la repentance afin de lui éviter une ruine éternelle. Les chrétiens, en particulier les évangéliques, aiment rappeler à qui veut l’entendre qu’ils ne sont pas dans une religion puisqu’ils ont une relation personnelle avec Dieu. Tout cela c’est bien. Donc posons-nous la question : ais-je réellement une relation personnelle avec Dieu ? Si nous répondons oui, alors nous devrions être en mesure de le prouver.
Quand est-ce que Dieu vous a parlé pour la dernière fois et qu’est-ce qu’il vous a dit ? Si vous faites partie de ceux qui ont besoin de réfléchir avant de répondre, il y a comme un problème. En effet, s’il y a réellement cette proximité avec Dieu, normalement on ne devrait pas avoir besoin de fouiller dans ses souvenirs lointains pour répondre à cette question.
Et oui, si Dieu est notre Père, notre Epoux, notre Ami, alors il a dû vous parler pas plus tard qu’hier soir ou alors à l’instant.
Permettez que je revienne à mon exemple de chrétien imbécile heureux. Il entend depuis des années que le salut est personnel et pourtant il ne s’implique pas dans sa relation avec Dieu. Il se contente des révélations que les pasteurs ont eues. C’est très pratique pour lui car il n’a pas besoin d’investir du temps dans le jeûne, la prière, la médiation.
Cela lui permet aussi d’éviter de porter sa croix car nul ne peut approcher Dieu s’il n’accepte pas de renoncer à soi-même et de mourir. C’est ainsi que beaucoup se nourrissent exclusivement des révélations des autres et surfent sur l’onction collective libérée lors des réunions d’église.Généralement ces personnes-là ne prophétisent et ne sont saisies par l’Esprit qu’à l’assemblée. Quand elles sont à la maison, il ne se passe jamais rien.
Beaucoup profitent de leur proximité avec de vrais hommes de Dieu pour les pomper comme des sangsues. Tant qu’ils sont dans le sillage de ces serviteurs authentiques, ils manifestent eux-mêmes des dons spirituels surprenants (éloquence, prodiges, miracles…) mais s’ils viennent à en être séparés, il ne se passe plus rien puisqu’ils n’ont pas cette relation avec Dieu, la source d’eau vive (Jérémie 2 :13), qui leur permet de faire jaillir de leurs seins des fleuves d’eau vive (Jean 7 :38). Ils ne font que s’abreuver auprès des autres et recrachent cette eau en donnant l’illusion qu’elle vient d’eux.
Bien-aimés, qui suivons-nous ? Dieu ou les hommes ? Beaucoup suivent les hommes car c’est tellement plus pratique et reposant. Combien se risqueraient d’aller rencontrer Dieu comme Moïse au sommet de cette montagne embrasée, au milieu des tremblements de terre, des épaisses nuées et des tonnerres ? Beaucoup préfèrent demeurer confortablement au pied de la montagne et laisser une poignée de personnes consacrées jouer les intermédiaires entre eux et Dieu (Exode 19 :9 à 20 :18). Or ce temps-là est révolu. En Jésus-Christ nous avons un libre accès au sanctuaire divin, la porte est ouverte, Dieu nous invite donc à aller dans sa présence. Alors allons à la rencontre de notre Dieu car c’est en haut de la montagne que nous le verrons transfiguré, tel qu’il est. Bien entendu, il peut y avoir des intermédiaires au début de notre conversion pour faire en quelque sorte les présentations, mais Dieu nous appelle ensuite à le connaître personnellement et intimement. Les révélations des autres doivent constituer un tremplin pour nous fortifier dans la foi et nous inciter à s’approprier et approfondir ces révélations afin de grandir dans une connaissance réelle et personnelle de Dieu (Philippiens 1 :9).
Vous viendrait-il à l’esprit de laisser quelqu’un d’autre avoir une relation conjugale avec votre époux/épouse ? A moins que vous ayez l’esprit tordu, la réponse est évidemment non. Or si nous disons que Jésus-Christ est notre époux, pourquoi attendons-nous que ce soit les autres qui fassent l’effort de le connaître à notre place ? Refuser de s’impliquer dans une relation personnelle avec le Seigneur en confiant cette tâche à des intermédiaires revient donc à le mépriser et à lui être infidèle. Or notre Dieu est un Dieu jaloux et la parabole des noces confirme qu’il se venge de ceux qui le négligent (Matthieu 22 :1-14).
« Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve; Invoquez-le, tandis qu’il est près » (Esaïe 55 :6) car le fait de suivre un homme ne nous préserve pas de l’égarement même si celui-ci craint réellement Dieu. En effet, le serviteur en question peut subtilement dévier après avoir été intègre et si nous n’avons pas une réelle communion avec le Seigneur nous pouvons être entraînés dans son dérèglement ou alors abandonner la foi à cause de la déception.
Par ailleurs, ceux qui suivent les hommes deviennent forcément des idolâtres qui passent à côté du véritable Dieu.
C’est ainsi que les pharisiens et les sadducéens ont raté la visitation divine car ils étaient obsédés par Moïse, un homme de Dieu qui est resté pourtant intègre toute sa vie. Il en va de même pour certains disciples de Jean-Baptiste qui continuèrent à être ses disciples alors qu’ils avaient croisé le Dieu que Jean-Baptiste servait.
« Ils lui dirent: Les disciples de Jean, comme ceux des pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, tandis que les tiens mangent et boivent. Il leur répondit: Pouvez-vous faire jeûner les amis de l’époux pendant que l’époux est avec eux? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. Il leur dit aussi une parabole: Personne ne déchire d’un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit; car, il déchire l’habit neuf, et le morceau qu’il en a pris n’est pas assorti au vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves » Luc 5 :33-38.
L’apôtre Paul, lui, était un vrai disciple de Jésus et non un suiveur des douze qui avaient connu Christ bien avant lui. Malgré le respect qu’il leur portait, il n’était nullement impressionné par le CV de ses aînés dans foi. Aussi, il demeura fidèle au Seigneur et eut le courage de recadrer le grand apôtre Pierre qui avait eu un moment d’égarement.
« Ceux qui sont les plus considérés-quels qu’ils aient été jadis, cela ne m’importe pas: Dieu ne fait point acception de personnes, -ceux qui sont les plus considérés ne m’imposèrent rien […] Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous: Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ? » Galates 2 :6 ; 11-14.
Combien sont capables d’agir de la sorte ?
S’APPROPRIER DIEU
S’approprier signifie s’attribuer, faire sien. Il est vrai qu’il n’existe qu’un seul Dieu pour des milliards d’hommes et de créatures, mais il est cependant nécessaire et salutaire de tout mettre en œuvre pour que Dieu ne soit plus seulement le Dieu des autres mais le nôtre. Mon Dieu, ton Dieu… Autrefois Jacob invoquait Dieu en ces termes : « Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac… » (Genèse 32 :9). Comme beaucoup d’entre nous, il avait basé sa foi sur l’expérience de ses aînés, que ce soit nos parents selon la chair ou alors des pères spirituels. Il a fallu que Dieu l’enferme dans l’adversité et la solitude pour qu’il le cherche avec d’avantage de passion et de détermination.
« Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit: Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit: Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. Il lui dit: Quel est ton nom? Et il répondit: Jacob. Il dit encore: ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l’interrogea, en disant: Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel: car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée » Genèse 32 :24-30.
S’approcher de Dieu pour le connaître et se l’approprier implique la mort à soi-même et nécessite de la violence, de la persévérance et de l’obstination (Matthieu 11 :12). C’est le prix à payer pour voir Dieu face à face mais cela en vaut largement la peine. C’est dans l’intimité de sa présence que l’on comprend qui l’on est vraiment et que l’on saisit le sens de notre existence ici-bas. On reçoit alors de Dieu un nom nouveau, en adéquation avec notre identité en Christ et sa volonté parfaite pour nos vies tandis qu’il se révèle lui-même sous de nouveaux aspects.
« Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit » Apocalypse 2 :17.
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même »Apocalypse 19 :11-12.
Quand on connait Dieu face à face, notre train-train quotidien cède la place à une vie spirituelle vivante, passionnante où l’on peut expérimenter chaque jour la puissance et la providence divine. Une personne qui connait Dieu face à face ne pourra pas se laisser égarer par des esprits séducteurs ni se décourager face à l’adversité mais persévérera dans la foi, sans se lasser, jusqu’à la fin.
Adèle F.
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