Nous vous souhaitons une joyeuse fête de Hannoukka
Que D.ieu illumine votre vie, votre cœur et vous bénisse
Hanoucca (hébreu חג החנוכה Hag HaHanoukka, « Fête de l’Édification ») est une fête juive d’institution rabbinique, commémorant la consécration de l’autel des offrandesdans le second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, trois ans après son interdiction par Antiochus IV des Séleucides.
Elle marque une importante victoire militaire des Maccabées et symbolise la résistance spirituelle du judaïsme à l’hellénisation forcée.
Selon la tradition rabbinique, au cours de cette consécration se produit le miracle de la fiole d’huile, permettant aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d’huile à peine suffisante pour une journée.
Elle est célébrée à partir du 25 kislev (qui correspond, selon les années, aux mois de novembre ou décembre dans le calendrier grégorien) et dure huit jours, jusqu’au 2 ou 3 tevet (en fonction de la longueur de kislev,mois de 29 ou 30 jours).
Les pratiques et coutumes qui s’y rattachent sont liées au miracle de la fiole d’huile, en particulier l’allumage du chandelier de Hanoucca pendant les huit jours de la fête et la consommation de friandises à base d’huile d’olive (latkes, soufganiyot, etc.). On y joue aussi avec des toupies à quatre faces.
« L’âme de l’homme est la lanterne de D-ieu. » (Proverbes 20, 27)
Une âme est placée dans un corps et dans le monde pour qu’elle diffuse sa lumière à toute la création.
A l’époque du Temple, les flammes de la Ménorah diffusaient une lumière sainte au monde entier.
A la différence de la Ménorah du Temple qui comprenait sept flammes, celle que nous allumons aujourd’hui à ‘Hanouccah en comprend huit. De plus, la Ménorah du Temple était placée à l’intérieur de ce dernier, tandis que la Ménorah de ‘Hanouccah doit être placée « sur le seuil extérieur de la porte », ou devant une fenêtre bien visible de la rue.
La Ménorah
Les sept flammes de la Ménorah font référence à la perfection telle qu’elle se décline dans l’ordre naturel, illustrée par les sept jours de la semaine et les sept attributs de la psychologie humaine.
Au sein de la très diversifiée communauté des humains, certains brillent par leur ‘Hessed (amour, bonté), d’autres par leur Guevourah (rigueur, crainte de D-ieu); d’autres encore personnifieront Tiferet (harmonie, compassion), Netsa’h (ambition), Hod (humilité, dévotion), Yessod (communication) ou Mal’hout (royauté, réceptivité).
La Ménorah du Temple fut ciselée à partir d’un seul bloc d’or, à l’instar des âmes qui proviennent toutes d’une seule et même source. Les flammes étaient tournées vers le centre de la Ménorah, tout comme les âmes restent orientées vers leur unique source, aspirant toutes au même but ultime. Toutes sont pareillement « une parcelle du divin d’En-Haut », chacune avec sa propre personnalité.
A l’époque du Saint Temple, quand la Divinité était dévoilée, les sept lampes constituaient une illumination suffisante.
Toutefois, les lumières de ‘Hanouccah qui repoussent l’obscurité de l’exil doivent transcender les limites de l’ordre de la nature. Une telle lumière est produite par les huit bougies que nous allumons à ‘Hanouccah. Car le chiffre huit désigne une lumière qui transcende toute limite.
L’Huile
L’huile symbolise l’essence d’une chose. Elle est distincte et séparée, pourtant elle infiltre tout ce qui l’entoure : l’huile flottera à la surface de tous les autres liquides, mais, alors que les autres liquides restent en place une fois répandus, l’huile, comme l’âme, pénètre tout, s’infiltre au plus profond de tout. En souillant l’huile sacrée de la Ménorah, les Grecs tentèrent de détruire l’essence de l’âme juive.
La Mèche
Une mèche sans huile ne produit qu’une faible lumière. Une vie sans Torah et Mitsvot – bien que brûlant du désir de se lier à D-ieu – est incapable d’entretenir sa flamme. Elle peut éprouver d’intenses moments d’extase spirituelle, mais, manquant de l’huile essentielle de la substance du divin, elle s’éteint bien vite, ne réussissant pas à amener une lumière durable dans le monde. Mais lorsque la mèche est trempée dans l’huile puis allumée, elle se fait le vecteur de cette huile et la transforme en une lumière régulée et stable.
Les Flammes
Les lumières de ‘Hanouccah sont sacrées. Nous n’avons pas le droit d’en faire un quelconque usage, seulement de les regarder. Ainsi affirmons-nous la suprématie de la lumière divine sur nos humanités limitées.
L’effort de la vie est de canaliser la lumière du jour pour qu’elle illumine la nuit : nous nous efforçons de cultiver tout ce qui est bon et divin, et de diriger ces ressources positives pour surmonter et transformer les aspects négatifs du « coté obscur » de la création. Ce processus était symbolisé par l’allumage de la Ménorah du Temple : allumée avant la fin du jour est placée dans le Sanctuaire, la Ménorah irradiait son éclat divin par delà les murs du Temple vers le monde obscur au dehors.
Il y a des fois où l’obscurité envahi le Temple comme une marée noire submergeant un phare, éteignant la Ménorah et souillant son huile sainte. Des circonstances où nous ne pouvons plus puiser dans le jour pour éclairer la nuit.
Dans des moments pareils, nous devons chercher la « petite fiole d’huile pure » là où elle se cache, l’essence de la création qui est intacte et inaltérable. Nous devons dépasser les dimensions apparentes du « jour » et de la « nuit » afin de dévoiler la particularité originelle de la lumière et des ténèbres.
Placée en un endroit d’où elle peut être vue de la rue, la Ménorah de ‘Hanouccah nous enseigne que nous devons diffuser la lumière de la Torah à tout notre entourage.
Allumée après la tombée de la nuit, la Ménorah de ‘Hanouccah nous rappelle que même dans nos moments les plus sombres, la lumière de la connaissance peut briller intensément; alors la délivrance et le Machia’h seront à notre portée si nous décidons d’allumer aujourd’hui ne serait ce qu’une autre petite flamme.
L’HELLENISME
Qu’était-ce au juste que l’hellénisme ?
On peut le définir en une phrase en disant que c’était une approche de la vie qui se concentrait totalement sur l’être humain.
Les Grecs ont fait étalage de tous les talents humains : la littérature, le théâtre, la poésie, l’architecture, la sculpture, etc. Ils ont glorifié la beauté du corps humain, exposant les prouesses athlétiques dans les Jeux olympiques. Rien de ce qui concerne le corps humain n’était considéré comme embarrassant, comme devant être dissimulé, comme étant du ressort de la vie privée.
(Courir tout nu était considéré en Grèce comme une chose normale. Les toilettes publiques consistaient souvent en un banc percé de trous posé dans la rue principale. Les gens s’asseyaient et faisaient leurs besoins tandis que les autres passaient à côté.)
Naturellement, les passions humaines étaient vénérées, ce qui voulait dire qu’il n’existait que peu de tabous sexuels, pas même la pédophilie et la pédérastie. De fait, l’initiation sexuelle du jeune garçon par un homme plus âgé était considérée comme la forme suprême de l’amour. Platon a écrit à ce sujet dans son » Banquet » (178C) :
« Les mots me manquent pour dire qu’il n’y a pas plus grande bénédiction pour un homme que d’avoir eu, dans sa première jeunesse, un amant honorable… »
Même les dieux grecs étaient décrits dans des termes humains, et les êtres humains, dans la mythologie grecque, l’emportaient souvent sur eux. L’habitude s’est répandue, avec le temps, chez les intellectuels grecs, de dénigrer leurs dieux et d’en parler avec cynisme et irrespect.
En bref, les Grecs ont introduit dans la conscience humaine une idée qui constituera plus tard l’un des plus puissants leviers intellectuels de l’histoire moderne : l’humanisme. L’être humain est au centre de toutes choses. L’esprit humain, avec son aptitude à observer et à comprendre les choses rationnellement, constitue l’alpha et l’oméga de l’univers. C’est là une idée qui vient des Grecs.
Surtout, les Grecs pensaient que là se trouvait la lumière, le niveau le plus haut de la civilisation. Ils possédaient un sens élevé de la destinée et ils croyaient que leur culture avait pour vocation devenir la culture universelle de l’humanité.
Bien entendu, les Juifs avaient une vision différente. Ils croyaient en un monde uni dans la croyance en un Dieu unique et souscrivant à une norme absolue de valeurs morales, y compris le respect de la vie, la paix, la justice et la responsabilité sociale pour les faibles et les pauvres, valeurs destinées à devenir le lot commun de toute la race humaine.
L’idéologie juive était indissociable d’une exclusivité d’adoration extrême et intransigeante : un seul Dieu et rien d’autre.
Cette idéologie juive était indissociable d’une exclusivité d’adoration extrême et intransigeante, celle qu’exige la croyance en un seul Dieu, et une intolérance intransigeante envers les croyances religieuses et les pratiques païennes. Il n’y a qu’un seul Dieu, et donc un seul Dieu peut être adoré – point final.
Pour les Juifs, l’être humain a été créé à l’image de Dieu. Pour les Grecs, les dieux ont été faits à l’image de l’homme. Pour les Juifs, le monde physique est à perfectionner et à élever spirituellement. Pour les Grecs, le monde physique est parfait. Comme l’a défini Dennis Prager, orateur et écrivain réputé sur des sujets juifs : » Pour les Grecs, ce qui était beau était sacré. Pour les Juifs, c’est ce qui était sacré qui était beau. «
Des points de vue aussi disparates ne pouvaient que mener à des affrontements.
LES GRECS CONTRE LES JUIFS
Quand les Grecs conquièrent l’Empire Perse en 312 avant l’ère commune, ils occupent également Israël.
Le Talmud (dans Yoma 69a) raconte l’arrivée d’Alexandre à Jérusalem et son entrevue avec Chim’on ha-Tsaddik, le dernier des membres de la Grande Assemblée. Alexandre, sous l’incitation des Samaritains ennemis des Juifs, envisageait de détruire le Temple. Mais quand il rencontra Chim’on ha-Tsaddik, il fut ému jusqu’au coeur, et il se prosterna devant le Sage juif.
Rappelons-nous : Alexandre le Grand était le plus grand génie militaire de tous les temps. Il était animé d’un immense orgueil, et il ne se prosternait jamais devant personne. Aussi son comportement étonna-t-il tout le monde. Ses généraux en restèrent pétrifiés d’étonnement : Qu’était-il arrivé ici ?
Il expliqua qu’avant chaque bataille – et il n’en avait jamais perdu aucune – il rêvait d’un homme étrange. Son rêve était pour lui comme l’augure d’une victoire. Or, le vieillard qui venait tout juste de l’accueillir – Chim’on ha-Tsaddik – était précisément le personnage de son rêve.
Alexandre le Grand ne détruisit pas le Temple. Et il écouta Chim’on ha-Tsaddik quand celui-ci lui donna l’assurance que les Juifs n’étaient pas les ennemis des Grecs mais que les Samaritains l’étaient.
Les Juifs ont alors reçu carte blanche pour se débarrasser des Samaritains, ce qu’ils ont fait promptement, et Israël et Jérusalem ont été paisiblement absorbés dans l’Empire Grec. En souvenir de cette rencontre, les rabbins de cette génération ont décrété que les fils aînés porteraient le nom d’Alexandre. Ce nom est resté un nom juif, même si, dans certains milieux, on l’a raccourci en » Sender «
Au début, les autorités grecques n’ont pas essayé d’intervenir dans les pratiques religieuses des Juifs.
Au début, les autorités grecques ont respecté les droits de la population juive locale et n’ont pas essayé d’intervenir dans ses pratiques religieuses. Les Juifs ont continué, 165 années durant, de prospérer comme une entité séparée et distincte – un phénomène d’une grande rareté dans le monde hellénistique.
L’immense majorité des peuples conquis par Alexandre le Grand s’est volontairement soumise à l’hellénisation. Le fait que les Juifs – à l’exception d’une petite minorité – ont rejeté l’hellénisme est un très fort témoignage de l’idée qu’ils se sont toujours faite de leur mission.
Le célèbre historien Michael Grant, dans son From Alexander to Cleopatra (p. 75), explique :
« Les Juifs ont prouvé non seulement qu’ils n’étaient pas assimilés, mais qu’ils étaient inassimilables, et… la démonstration qu’ils en ont apportée a été l’un des tournants les plus significatifs de l’histoire grecque, compte tenu de l’influence gigantesque exercée par leur religion à travers les âges… »
Mais avec le temps, le judaïsme, avec ses croyances intransigeantes et ses pratiques bizarres, a commencé à apparaître comme un défi ouvert au concept de suprématie mondiale dont étaient imprégnés les Grecs.
Pour les Grecs, généralement tolérants, ce défi est devenu de plus en plus insupportable. Le moment d’un conflit ouvert allait venir.