On aimerait que l’Église soit parfaite mais soyons réalistes, elle ne l’est pas et elle ne le sera pas tant que l’on sera sur cette terre.
Elle n’est pas parfaite mais elle est sainte parce qu’elle est sanctifiée par le sang de Jésus. L’Église est l’épouse du Seigneur ; elle ne pourrait pas l’être si elle n’était pas sainte.
Et l’Église c’est nous qui croyons, qui avons accepté Jésus comme sauveur et seigneur. Nous sommes sanctifiés, c’est une grâce du Seigneur.
L’Église n’est pas parfaite parce que les chrétiens ne sont pas parfaits. Et souvent, on reproche aux chrétiens de ne pas être parfaits, d’avoir des défauts. Les gens s’attentent à ce que les chrétiens soient à l’image de Jésus, celui dont ils parlent tant. On reproche souvent aux chrétiens d’être meilleurs dans les discours que dans les actes.
Et ces critiques viennent aussi bien de l’intérieur que l’extérieur de l’Église.
Cette attente est un peu agaçante. Cette pression devient vite insupportable. On attend de vous que vous soyez irréprochables. Et cette responsabilité est trop dure à porter, vraiment trop dure! Combien se décourage parce qu’ils ne sont pas à la hauteur de ce qu’on attend d’eux. Elle est trop dure tout simplement parce qu’on ne peut pas l’atteindre.
J’ai presque envie de vous dire « réjouissez-vous plutôt de vos imperfections », ainsi vous avez encore quelque chose à demander au Seigneur dans vos prières et vous éviterez d’être comme ce pharisien qui se réjouit ne pas être comme le reste des hommes (Lc18,11).
Et n’oubliez pas Paul qui sait que le Christ agit dans sa faiblesse (2Cor12,9).
Je veux être prudent et rappeler ici que la Parole de Dieu nous encourage à nous sanctifier, à marcher dans le Seigneur, et c’est bien sur un combat. Les lettres de Paul nous rappellent sans cesse que nous devons nous sanctifier. Il ne s’agit pas de vous faire croire que vous devez (ou pouvez) rester dans vos péchés, dans vos défauts ou vos défaillances… bien au contraire. Vous entendez souvent « je suis comme ça, je n’y peux rien, je ne changerai pas… » Rien n’est plus faux au regard de la Parole de Dieu. On ne peut pas comme certains le croient profiter de la grâce de Dieu pour rester dans le péché. Que personne ne profite de ce message pour se conforter dans son péché, au contraire je veux vous encourager à marcher avec le Seigneur. Nous ne serons jamais parfaits mais l’important est d’avancer, pas de reculer ni de stagner mais bien d’avancer dans le Seigneur.
Mais ce qui me fait réagir, c’est ce que je lis sur internet, sur le nombre de gens qui quittent les églises, qui les critiquent. C’est très à la mode. On s’en prend aux responsables, aux pasteurs, on leur reproche toujours quelque chose…. et cela m’attriste énormément.
Tous ces gens qui ne sont pas parfaits s’attendent à ce que l’Église (ou les églises) le soit. L’Église peut vous accueillir, vous aimer, prier pour vous, vous bénir… mais elle ne le fera jamais parfaitement parce qu’elle est composée d’hommes et de femmes imparfaits.
Dans l’Église, celui à qui l’on doit regarder, c’est Jésus-Christ. C’est sur lui que l’on doit fixer les regards, pas sur les individus, sinon on sera forcément toujours déçus.
J’ai découvert que la Parole de Dieu nous enseignait sur l’imperfection de l’Église :
Les lettres de Paul font allusion aux disputes dans les églises, aux procès,… même les premières églises n’étaient pas parfaites.
Actes 6 : il y avait des murmures dans l’église (comme quoi c’est pas nouveau!)
Actes 5 : L’histoire d’Ananias et Saphira
Actes 11 : Pierre doit se justifier à Jérusalem d’avoir évangélisé les païens
Actes 15 : Paul et Barnabas eurent une vive discussion avec des frères au sujet de la loi de Moïse
Tout ne se passait pas dans la sérénité, dans la perfection comme on pourrait se l’imaginer, il y avait déjà des tensions dans l’Église.
On imagine des apôtres parfaits, aimants, tolérants… tout devait se passer sans problème. Les premiers chrétiens devaient être parfaits. Non! Ce n’est pas ce que nous dit la Parole de Dieu.
Même Paul est concerné :
Actes 15,36-39 : « Quelques jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont. Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre… »
Comment cela est-il possible? Paul… une dispute? Non pas lui! Et même ils se séparent…qui pourrait croire ça de Paul? On ne comprend pas que cela soit possible, on ne peut pas s’imaginer ces situations parce qu’on veut croire que ces serviteurs de Dieu, ces contemporains de Jésus sont irréprochables.
Ces passages doivent nous enseigner. Ils auraient pu être enlevés, après tout, ils ne sont pas glorieux pour l’Église, on n’aurait pu passer sous silence ces disputes, ces divergences, ce n’est pas si important! Et bien si, Dieu a jugé utile que nous le sachions.
Mais quand je vois ces conflits, je vois surtout le nombre d’occasions pour les serviteurs de Dieu d’abandonner.
Toujours des conflits, des disputes, des choses qui ne vont pas, ils servent le Seigneur et on leur met sans cesse des bâtons dans les roues… et le plus souvent ce sont des frères en Christ qui leurs posent des problèmes.
Ils auraient pu (même ils auraient dû) en avoir marre et dire « Seigneur, ça va jamais, moi je rentre chez moi, qu’ils se débrouillent… »
Vous imaginez si les apôtres avaient réagi ainsi?
Ils ne l’ont pas fait, pourquoi? Parce qu’ils ont gardé les yeux fixés sur Jésus-Christ, pas sur les hommes, sinon ils auraient abandonné.
Et tous les serviteurs de Dieu qui persévèrent, ils le font parce qu’ils gardent les yeux fixés sur Jésus et cela malgré tous les obstacles qui sont sur leur route.
Ils obéissent au Seigneur en se mettant à votre service… les serviteurs de Dieu sont à votre service… et vous voyez comment vous les traiter!
Mais gloire à Dieu, malgré ça, l’Église a continué d’avancer, à s’étendre, la bonne nouvelle s’est propagée parce que des gens comme Paul ne se sont pas découragés, n’ont pas abandonné face à l’adversité.
L’évangile s’est répandu, il a pourtant été annoncé par des gens imparfaits mais qui ont continué. Et des gens ont cru dans le Seigneur après avoir écouté la prédication de gens imparfaits… c’est une grâce du Seigneur, c’est lui qui agit dans les cœurs, Paul nous le rappelle : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. » (1 Cor 3,6-7).
Ce n’est pas votre perfection qui doit convaincre les gens, c’est le Saint-Esprit qui le fera, ce qui ne doit pas nous empêcher de rendre un bon témoignage comme la Parole de Dieu nous le demande.
L’Église n’est pas parfaite, et on vient de voir qu’elle ne l’a jamais été.
C’est un encouragement pour nous, si ces serviteurs avaient été parfaits, nous serions découragés parce qu’on ne se sentirait pas à la hauteur mais maintenant, nous savons que nous pouvons aussi servir Dieu parce que c’est lui qui agit.
Inutile d’attendre d’être parfait pour servir Dieu!
Il ne faut non plus être naïf, nous savons qu’il y a des choses choquantes dans les églises, inutile des les énumérer, mais ce n’est pas une raison pour abandonner ni l’Église, ni Dieu.
Les églises croient parfois qu’elles sont appelés à faire des membres comme si Dieu allait leur demander le nombre d’inscrits sur les registres.
Les églises sont appelées à faire des membres du corps de Christ, à faire des disciples…nous sommes l’Église.
Oui, les églises ont des défauts, elles en avaient il y a 2000 ans et pourtant l’Église est toujours là.
Rien n’a réussi à mettre fin à l’évangélisation des nations, ni les persécutions, ni les défaillances des églises ou des serviteurs de Dieu.
Et très franchement, j’en ai marre que l’on reproche toujours tout à l’église. C’est fatigant et c’est injuste. Le pasteur n’est pas assez…, il est trop …, je n’ai même pas envie de citer d’exemples, on en trouve bien assez sur les sites chrétiens.
Dans les pays persécutés, les attaques viennent de l’extérieur, chez nous c’est de l’intérieur, on n’a pas besoin de subir les critiques de l’extérieur, on le fait très bien nous mêmes. Ceux qui critiquent le plus les églises, ce sont les chrétiens!
Bien sur, il faut définir ce qu’est une église, en cela je rejoindrai Calvin : une église est un lieu où la Parole de Dieu est annoncée dans la vérité. Je vous encourage à lire le chapitre sur l’Église vraie de Calvin.
Mais nous avons besoin de paroles d’encouragement : oui les églises sont imparfaites mais Dieu fait son œuvre, et on ne doit pas se décourager parce que les églises ne sont pas parfaites ou parce que nous ne sommes pas parfaits, on doit avancer, on doit se sanctifier, on ne doit pas abandonner.
Relisez l’Apocalypse et les lettres adressées aux églises.
Le Seigneur reprend son Église, il lui dit ce qui ne va pas. Ces églises étaient loin d’être parfaites, elles étaient critiquables et le Seigneur ne leur a fait pas de cadeaux, les critiques sont cinglantes mais justes mais à aucune de ces églises Dieu n’a dit « arrête, ce n’est pas la peine… abandonne… ce que tu fais, ce n’est pas bon, il vaut mieux fermer l’église et que chacun rentre chez soi… » Jamais le Seigneur n’a dit ça à aucune de ces églises. JAMAIS!
Il les a encouragées, le but n’était pas de les décourager, mais au contraire de les encourager à persévérer, à se reprendre, à se ressaisir. Il leur a aussi reconnu de grandes qualités (leur premier amour, leur témoignage, leurs œuvres).
Ces églises n’étaient pas parfaites, loin de là, mais pourtant Dieu ne les a pas rejetées, il les a encouragées, il leur parle comme à son épouse, certes sans concession, il ne s’agit pas de porter un regard naïf sur l’Église et de dire : tout va bien. Comme ces églises, nous avons besoin d’entendre les remarques mais les églises ont aussi besoin d’être encouragées.
Bien sur celles qui ne reviendront pas au Seigneur seront jugées… mais pas par nous par Dieu.
Nos églises ne sont pas parfaites, elles ont et donc nous avons le devoir de nous sanctifier mais nous avons besoin d’aimer nos églises, de garder une image positive et constructive de l’Église, nous avons besoin de porter un regard miséricordieux sur nos églises.
Et malheureusement les critiques qui sont nombreuses, sont empreintes de rancœur, de haine, de jugement… de tout sauf de miséricorde.
Ces gens qui ne sont pas parfaits s’attendent à ce que leur église le soit. Ils ne supportent pas de voir des défauts dans leur église, chez leur pasteur, chez les responsables.
Et bien oui, ceux qui œuvrent dans les églises ne sont pas parfaits. Les pasteurs ne sont pas parfaits mais ils travaillent pour le Seigneur et je ne sais si vous vous rendez compte des sacrifices qu’ils font pour servir leur église, le temps qu’ils donnent, les souffrances, les critiques qu’ils endurent. Ils le font parce qu’ils regardent au Seigneur, pas aux personnes sinon ils auraient abandonné depuis longtemps.
Et nous au lieu de les bénir, de les encourager, nous les critiquons, nous leur faisons remarquer le moindre petit détail qui ne nous convient pas.
Arrêtons d’être susceptible, c’est un des pires défauts qu’un chrétien puisse avoir.
Si on veut que nos églises se sanctifient, sanctifions-nous!
Et parmi toutes les critiques que l’on peut lire contre les églises et les responsables, bien peu finissent par des encouragements.
Je voudrai aller à contre-pied de tout cela.
Arrêtez de passer votre temps à critiquer votre église, regardez plutôt à ce qu’elle vous apporte, qui est positif.
Priez pour votre église, pour votre pasteur, pour les serviteurs de Dieu, encouragez-les! Apprenez à aimer votre église, on n’oublie trop souvent de le faire.
Dieu encourage son Église, ses serviteurs alors que nous, nous les décourageons. Comment peut-on ainsi agir à l’inverse de ce que fait Dieu.
Votre église n’est pas parfaite, votre pasteur n’est pas parfait, vous n’êtes pas parfaits pourtant le Seigneur vous aime, votre pasteur vous aime et vous?
Alexandre Pezet