* JESUS REVIENT *

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LA VISION DE LA CROISSANCE (IX) ( Philippe Landrevie )

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Lecture Genèse 11 : 31-32; 12 : 4-5.

1) CHARAN : LA MORT DU PERE.

Obéissant à l'Eternel, Abraham a quitté sa patrie, Ur en Chaldée, pour prendre la direction de Canaan. Il s'est ensuite installé pendant un certain temps à Charan. Après la mort de son père, il a poursuivi sa route pour arriver dans le pays de la promesse. Puis, le rappel de la bénédiction et la garantie qu'elle sera accordée s'est effectué lorsque Abraham s'est séparé de Lot. Gen 13. On découvre ainsi que le plan de Dieu dans la vie du patriarche s'est déroulé en plusieurs étapes. Il en est de même pour chaque disciple comme pour une communauté : des paliers se présentent et il est important de les franchir au fur et à mesure.

a) Faire le deuil de ce qu'on a perdu.

L'existence de l'individu est parsemée de joies mais aussi de moments douloureux. Le chrétien est exposé à des pertes et sa croissance dépend de sa capacité à bien les gérer avec le secours et la grâce de Dieu. Parmi celles rencontrées, on peut citer celles-ci : perte d'un être cher à cause d'un décès ou d'un divorce, perte d'un emploi, de la santé avec la maladie qui s'installe, perte de repères sécurisants et d'un certain confort et d'une qualité de vie après un déménagement et un changement de région…

Ces éléments sont pénibles et sources de souffrances. On dit généralement que l'épreuve rapproche du Seigneur. Néanmoins, au lieu de faire cette expérience, certains sont plutôt tentés de se détourner de Jésus, de se refroidir sur le plan spirituel et même de lâcher Sa main et de se révolter devant l'incompréhension et les questions sans réponse. Job 3 : 11-12. Il ne s'agit surtout pas de condamner ni de juger les personnes concernées car la méthode biblique est la grâce et la miséricorde. Job 6 : 14.

Pour poursuivre la pensée, on réalise que la croissance spirituelle s'accomplit quand le croyant accepte de faire le deuil de ses pertes. Il est invité à être déterminé à tourner la page et à tirer un trait sur une période difficile de sa vie. Le disciple a l'assurance de pouvoir compter sur la consolation, sur la présence et le soutien efficace du Seigneur. Ps 34 : 7; 46 : 2; 107 : 19; 118 : 5-9; 2 Cor 1 : 3-4. Dieu peut agir directement par la puissance de Son Esprit dans le coeur, mais Il utilise également des moyens humains. Gen 24 : 67; Ruth 4 : 15; 2 Tim 1 : 16.

Une église peut aussi être confrontée à cette réalité. Lorsqu'elle a vécu dans le passé des difficultés et des souffrances, elle doit les gérer, les surmonter et en être guérie pour poursuivre sa marche en avant. Parfois, des départs de pasteurs sont vécus comme une véritable déchirure car le responsable a su communiquer sa vision et son dynamisme. Il a été ainsi une véritable bénédiction pour l'assemblée.

Act 20 : 36-38. La réflexion s'applique également à un membre ou à une famille qui ont été des agents actifs de développement pour la communauté. Le piège consiste à vivre avec la nostalgie du passé et le regard dans le rétroviseur. Que ce soit à titre individuel comme collectif, il est absolument indispensable de faire le deuil du passé pour poursuivre la croissance.

Ainsi, Abraham a été confronté à une perte sérieuse au travers de la mort de son père. Pour permettre au plan divin de s'accomplir, il lui fallait quitter Charan pour se rendre en Canaan. Le patriarche a donc du sortir d'une situation dans laquelle il aurait pu rester enfermé. Il a fait le deuil de son père et a poursuivi sa route. Le disciple soutenu par son Père Céleste est convié lui aussi à faire le deuil de ses pertes, à sortir de son marasme afin orienter ses regards vers les promesses divines pour en vivre la réalisation.

b) Faire le deuil de ce qu'on n'a pas eu.

La croissance spirituelle passe aussi par la nécessité de faire le deuil d'espoirs évanouis, d'évènements attendus qui n'ont pas eu lieu ou d'un avenir qui ne correspond pas aux souhaits exprimés. Par exemple, certains doivent faire une croix sur une carrière professionnelle prometteuse, d'autres sur des études qu'ils ne peuvent pas envisager. Des célibataires avancés en âge n'ont pas eu le conjoint espéré, des couples sont restés sans enfant. Dans l'église, certains ont eu à cœur un type de service qu'ils n'ont pas pu exprimer pour différentes raisons. Tous ces facteurs sont sources de blocage et de ralentissement dans l'épanouissement et le développement spirituel.

Des hommes dans la bible ont été confrontés à ce genre de frustrations. Ainsi, Moïse n'est pas entré dans le pays promis alors que 40 années de sa vie ont été orientées pour atteindre ce but. Nom 27 : 12-14; Deut 3 : 23-28. Cependant, les Ecritures ne précisent pas qu'il soit mort dans l'amertume, la rancœur et la révolte. Au contraire, il a eu le souci de l'œuvre de Dieu et a pensé à l'avenir du peuple. Il a ainsi partagé à l'Eternel la nécessité d'un remplaçant, en l'occurrence Josué pour lequel Moïse a prié. Nomb 27 : 15-23.

David a eu à cœur de construire un temple en l'honneur de son Seigneur. Ce projet était tout à fait honorable. Seulement, le roi a du en faire le deuil devant le refus divin. Le privilège de cette entreprise est revenu à Salomon. David n'est pas resté avec de l'aigreur dans son cœur et a certainement vécu une puissante consolation. Il a su gérer sa frustration et l'a dominée car l'Eternel était son appui et son secours. Il s'est même investi personnellement et a facilité le travail de son fils. 2 Sam 7; 1 Chro 28 : 1-7; 29 : 1-5.

Paul a du composer avec un handicap physique pour lequel il a prié afin d'en être délivré. L'apôtre aurait certainement apprécié être en bonne santé et mener une vie sans souci dans ce domaine. Cependant, le Seigneur n'a pas répondu favorablement à sa requête pourtant légitime. 2 Cor 12 : 7-10. Paul a remporté une éclatante victoire car il a réussi à faire le deuil de la guérison tant désirée. Sa foi lui a permis de surmonter cette frustration et de vivre un ministère épanoui et béni. Il n'a pas été rongé par la tristesse et la détresse. Il a même été capable de prier pour les autres en faveur de leur guérison alors qu'il en a été privé. Lorsque l'œuvre de restauration et de renouvellement s'accomplit par le Saint-Esprit, le chrétien est en mesure de vivre avec son manque et son désir inassouvi. Le plan de Dieu est de le libérer de l'accablement pour lui permettre de triompher et d'aller de l'avant. Dans cette vallée de l'ombre de la mort où il est question de faire le deuil de quelque chose d'espéré, le Seigneur, tel un précieux et bon Berger, accompagne celui qui se confit en Lui.

Ps 23. La croissance spirituelle s'accomplit dans sa vie au travers des pleurs et de la douleur. La consolation et la force divines sont au rendez-vous.

2) LA SEPARATION D'AVEC LOT.

Abraham a rencontré une nouvelle fois la mort avec le décès de Sara. Le patriarche a pleuré son épouse puis a trouvé les ressources suffisantes pour continuer son chemin. Gen 23 : 1-4. La suite du texte montre que sa vie ne s'est pas arrêtée avec le départ de Sara. Le Seigneur lui a certainement donné les forces nécessaires pour affronter le veuvage. Cette réflexion ne veut absolument pas sous-entendre que ces expériences se vivent dans la facilité. Le "y a qu'a faire confiance à Jésus et tout ira bien" est irréaliste, simpliste et certainement pas biblique. Les Ecritures ne minimisent jamais la souffrance, la frustration et la privation. Par contre, Elles offrent la possibilité au disciple de les gérer et de les surmonter de façon satisfaisante afin d'en être vainqueur. Rom 8 : 35-37; 1 Cor 2 : 14.

Comme Abraham, il est indispensable de ne pas rester arrêté et bloqué par une situation. Il s'agit d'en faire le deuil, de poursuivre sa route et d'expérimenter la croissance spirituelle avec la grâce de Dieu. Le patriarche a quitté Charan mais il a permis à son neveu de l'accompagner. Or, Lot représente la vie charnelle. Ses choix et son parcours le démontrent. Gen 13 : 10-11. Pour aller plus loin dans l'accomplissement du plan de Dieu, Abraham, qui représente la vie de l'Esprit, ne pouvait pas continuer avec Lot. La séparation était inévitable. Le Seigneur l'a provoquée par des moyens humains. Gen 13 : 5-13. Nous devons absolument réaliser et accepter que le Seigneur utilise des évènements dans lesquels des hommes sont impliqués pour agir et révéler Sa volonté. Ainsi, un conflit, une maladie, un accident, un retard, une contrariété sont des circonstances permises parfois par Dieu pour nous interpeller et attirer notre attention.

La bible explique et détaille la réalité suivante : l'homme converti à Jésus, né de nouveau par l'action puissante du Saint-Esprit, fidèle dans son engagement spirituel et marchant de tout son cœur dans les voies de Dieu, portant du fruit et les qualités de Christ : Gal 5 : 22-23 reste néanmoins sous l'influence de sa vieille nature et de ses tendances charnelles. Le chrétien possède ainsi une double nature : la sienne avec laquelle il devra composer jusqu'à la fin et celle de Jésus. La croissance et la bonne santé spirituelles sont vécues lorsque le disciple accepte et expérimente le principe de la mort à soi. La nature charnelle doit diminuer pour devenir de moins en moins agissante, la nouvelle nature est appelée à se développer et à grandir de plus en plus.

Pour avancer sur le chemin de la croissance et voir les promesses de Dieu se réaliser pleinement, tant sur le plan individuel que communautaire, il est indispensable de se séparer de tout ce qui est charnel.

Gal 5 : 19-21. Les tendances de la mauvaise nature humaine et les aspirations de l'Esprit dans le disciple sont opposées. Gal 5 : 16-17. Le chrétien est appelé à repérer ses travers charnels pour y renoncer afin de choisir de suivre les conseils de l'Esprit. Il s'agit d'identifier les Lot et de s'en séparer. Chacun est invité à rechercher le Seigneur avec assiduité pour porter du fruit, résultat du travail du Saint-Esprit dans le cœur. Gal 5 : 16; 22-25.

Des hommes ont malheureusement échoué car ils ont toléré et entretenu leurs défauts charnels. Ils n'ont pas voulu s'en séparer et ont été vaincus. Par exemple, on peut citer Samson et Salomon au sujet de leur attirance pour les femmes. Juges 14 : 1-2; 16 : 1. Jonas était grincheux, entêté, obstiné, rancunier. Jonas 1 : 1-3; 4. Judas était avare, cupide, prisonnier de l'amour de l'argent. Cela l'a conduit au vol. Jean 12 : 1-6. Pierre était impulsif, orgueilleux et sans modération. Mat 16 : 21-23; Marc 14 : 27-31. Jacques et Jean étaient impétueux et irréfléchis. Luc 9 : 51-56. Démas aimait les choses du monde. 2 Tim 4 : 10. Alexandre était mal disposé et virulent. 2 Tim 4 : 14. Diotrèphe aimait diriger, dominer, tout régenter. 3 Jean 9-10.

Nous avons heureusement des exemples positifs de personnages qui se sont débarrassés de leur Lot pour plaire au Seigneur. Joseph ne s'est pas laissé emprisonner par la haine vis à vis de ses frères. Gen 45 : 1-8; 50 : 15-21. Moïse ne s'est pas laissé subjuguer et éblouir par le confort de la vie égyptienne auquel il a renoncé pour l'austérité de la vie de nomade. Héb 11 : 24-26. David a refusé de succomber à la tentation de la méchanceté et de la vengeance. 1 Sam 24 : 1-12. Jean a écrit des lettres dans lesquelles il a fait l'apologie de l'amour divin. Cela sous-entend qu'il en a été rempli. Pierre est devenu un apôtre exceptionnel. Paul a canalisé et orienté sa fougue, son zèle, sa ferveur en faveur d'un service sage et intelligent. Onésime a évolué favorablement grâce à sa conversion et il est devenu utile pour les autres. Philémon 10-11.

 



26/10/2015
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