LE JOUR OU LE CANARI DEVINT UN AIGLE ! OLIVIER MELNICK
…l’Europe pourrait tomber si elle ne s’opposait pas aux ennemis d’Israël et aux antisémites en tout genre….
On raconte une histoire qui remonte à l’époque des mines de charbon où les coups de “grisou” tant redoutés étaient monnaie courante. Pour tenter de s’en prémunir, les mineurs emportaient avec eux un canari dans une cage et chargeaient une personne totalement dévouée à le surveiller.
Au premier signe de faiblesse du canari, voire de sa mort, les mineurs savaient le gaz mortel présent et le risque d’explosion imminent. Ils évacuaient alors la mine avant qu’une explosion ne vienne les atteindre.
Cela fait un certain temps déjà qu’Israël est identifié au “canari dans la mine de charbon de la civilisation”. Il y a 13 ans, le chroniqueur Jeff Jacoby disait déjà : « Les Juifs, on le dit souvent, sont les canaris dans la mine de charbon de la civilisation. Quand ils deviennent l’objet de la sauvagerie et de la haine, cela signifie que l’air ambiant a été empoisonné et qu’une explosion est imminente. Si les Européens ne s’élèvent pas contre les ennemis des Juifs, il n’est qu’une question de temps avant que les ennemis des Juifs ne se lèvent et se retournent contre eux. »
Il y a longtemps que quelques-uns des plus avisés analystes politiques, comme aussi de nombreux théologiens de la Bible, nous mettent en garde au sujet de tout ce qui peut affecter Israël. Jacoby, pour sa part, annonçait dès 2002 que l’Europe pourrait tomber si elle ne s’opposait pas aux ennemis d’Israël et aux antisémites en tout genre.
Aujourd’hui, l’Europe assiste impuissante au départ massif de sa propre communauté juive pour Israël. Les ennemis des Juifs l’ont sans doute déjà emporté sur le territoire européen (non sans le soutien hélas de quelques Européens de souche).
Et cette issue n’est malheureusement pas réservée à la seule Europe. Elle est comme une ombre qui s’étend à l’échelle planétaire, dépassant les frontières géographiques et politiques. Quoique de nombreux Américains veuillent se persuader du contraire, l’Amérique n’échappe pas au fléau qui se répand. Le canari [Israël] s’applique aussi à l’Amérique. En effet, le 3 mars 2015, le “canari” a désespérément essayé d’attirer l’attention des “mineurs” ! Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est exprimé pendant plus de 40 minutes devant le Congrès américain. Son discours enflammé, précis et passionné, a été une véritable démonstration de la valeur d’homme d’État qu’est le chef du gouvernement israélien.
Aucun représentant de la Maison-Blanche n’était présent !
Le président Obama était apparemment, au même moment, en vidéo-conférence avec les dirigeants européens. Le Vice-président Biden était en Amérique du Sud et John Kerry (Secrétaire d’Etat) était à Genève pour discuter des accords sur le nucléaire avec l’Iran, ce qui était d’ailleurs aussi le sujet principal de la visite et du discours de Bibi. Plus de 50 élus démocrates choisirent de boycotter le discours de Premier ministre israélien. L’absence du leader du monde libre et de l’ensemble de son cabinet en disent beaucoup sur leurs sentiments vis-à-vis d’Israël et leurs profonds désaccords. Que faut-il réellement comprendre lorsque M. OBAMA affirme être toujours “derrière” Israël?… S’agit-il vraiment de la sécurité d’Israël dont il se déclare être le garant?… Ou faut-il y discerner une action autrement plus sournoise, “derrière” le dos d’Israël?… La question n’est pas impertinente.
Tout cela n’ empêcha pas M. Netanyahu d’exprimer sa profonde gratitude aux États-Unis pour les relations profondes et amicales existant depuis longtemps entre les deux pays. Comme a pu l’exprimer hier encore monsieur Netanyahu lors de son discours pour l’AIPAC (American Israel for Public Affairs Committee – comité américain pour affaires publiques israéliennes) devant 16 000 personnes: “Je n’ai aucune intention de manquer de respect au Président Obama.” Le discours de Netanyahu a commencé par de nombreux exemples spécifiques illustrant la dette d’Israël envers les États-Unis, citant au passage plusieurs cas concrets où M. Obama a soutenu l’État juif. Sa gratitude était sincère et réelle. Il est clair que sa visite n’était manifestement pas une réprimande adressée à l’ administration américaine, mais plutôt un cri d’alarme.
Le reste de son discours porta sur l’Iran et le danger que ce pays représente dès à présent sans capacité nucléaire, et ce qu’il pourrait devenir s’il parvenait à acquérir l’arme nucléaire. Pour la plupart des gens, y compris au Moyen-Orient parmi ceux qui ne sont pas nécessairement les meilleurs amis d’Israël, l’Iran est la plus grande menace pour la région. Mais l’Iran est bien plus qu’une menace régionale, il représente un problème à l’échelle du monde. Si les accords nucléaires actuellement en discussion aboutissent, l’Iran sera bientôt équipé de missiles nucléaires capables d’atteindre Israël, mais aussi à terme la côte Est de l’Amérique.
Netanyahu a délivré un message passionné aux États-Unis, mais à dire vrai, il s’adressait plus largement au monde entier.
Il fut interrompu à plus d’une quarantaine de reprises par des salves d’applaudissements, venant des républicains comme des démocrates. Ce que l’administration américaine actuelle ne parvient pas à comprendre, c’est que le discours d’aujourd’hui signifiait beaucoup plus qu’un appel de l’État juif en faveur de sanctions contre l’Iran. Le discours de ce jour était concrètement le “canari” dans la mine de la civilisation, déjà presque asphyxié, peu avant“l’explosion mondiale”.
M. Netanyahu a eu le courage de faire savoir au monde que si nécessaire, Israël se tiendra seul dans la tourmente, avec l’espoir que le Congrès ait compris son message “pas si subliminal que cela” d’être au côté d’Israël si et quand cela sera nécessaire. Cela fut très clair lorsque, vers la fin, il dit :
« Nous ne sommes plus dispersés parmi les nations, impuissants à nous défendre. Nous avons retrouvé notre souveraineté dans notre ancienne terre, et les soldats qui défendent notre terre sont téméraires . Pour la première fois depuis 100 générations, le peuple juif peut se défendre. C’est pourquoi, en tant que Premier ministre d’Israël, je peux vous promettre une chose: Même si Israël doit être seul, Israël tiendra.”
Tandis que je reconnais le droit d’Israël à exister et à se défendre, je reconnais aussi que Dieu est derrière la renaissance miraculeuse et la croissance de l’État juif. Rien d’autre ne peut expliquer l’existence d’Israël aujourd’hui, sauf la grâce du Dieu d’Israël qui, à travers les descendants d’Abraham, Isaac et de Jacob, a promis une grande nation et un pays (Genèse 12: 1-3).
M. Netanyahu a montré son courage, son intégrité et son leadership à un moment critique. Beaucoup se plaindront que le leader du monde libre était absent aujourd’hui. La frustration est légitime. Elle donne cependant à Benjamin Netanyahu, l’occasion de dire la vérité avec autorité.
Même si une grande menace existentielle demeure encore, et si la route est parsemée d’obstacles, le 3 mars, 2015 restera le jour où le “canari” devint un “aigle”!
Olivier MELNICK
Guy ATHIA (traduction et adaptation)
Olivier MELNICK est américain et collaborateur du Berger d’Israël.
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