LE PERE ET LES 2 FILS ( Philippe Landrevie )
Lecture Luc 15 : 11-32.
1) LE FILS CADET.
- Cette histoire met en scène 3 personnages, 1 père et ses 2 fils. Ils représentent respectivement le Père Céleste et Ses enfants, les croyants. Le fils cadet bénéficiait de tous les avantages de la maison paternelle. Normalement, il avait tout ce dont il avait besoin. Mais il a préféré quitter le foyer pour vivre ses propres aventures. Il représente les croyants qui abandonnent l'église et même le Seigneur pour suivre une trajectoire différente. Certains vont même loin dans leur reniement et leur péché car ils se laissent happer par les plaisirs de ce monde. 2 Tim 4 : 10.
- Dans la parabole du semeur, la semence tombée au milieu des épines porte du fruit, mais celui-ci n'arrive pas à maturité. Luc 8 : 14. Le problème dans ce cas n'est pas l'absence de réalité spirituelle car la graine a germé et s'est développée. Le croyant expérimente bien la présence de Jésus dans sa vie. Malheureusement, les problèmes de l'existence comme les plaisirs du monde limitent la croissance divine. Cette-dernière ne s'effectue plus car l'enfant de Dieu s'est laissé étouffer, dominer, polluer et empoisonner par des activités et des pratiques charnelles ou malsaines.
- Verset 13 ð Le fils a dissipé son bien dans la débauche. L'être humain prouve d'une manière générale qu'il est un piètre gestionnaire des ressources qui lui sont confiées. Pendant des années, il a considéré qu'il pouvait exploiter les richesses de la planète à l'infini. Depuis peu, beaucoup réalisent la nécessité de corriger les abus et les excès car si le genre humain poursuit avec la même frénésie de consommation et de gaspillage, il aura totalement épuisé les capacités de la terre de façon irrémédiable. On parle alors de conduite et de mode de vie responsables car respectueux des ressources naturelles.
- Chaque disciple est invité à réaliser l'origine de toutes ses richesses et de tous ses biens. Ils lui viennent de son Père Céleste. 1 Chro 29 : 14; Jean 3 : 27; Jacq 1 : 17. Les facultés humaines, les compétences manuelles et intellectuelles, les capacités spirituelles, les bienfaits sont accordés par Celui qui les détient. Personne ne peut donc se glorifier de ce qu'il possède ou manifeste ou réalise car toutes choses sont issues de la grâce de Dieu. Paul a bien compris cette réalité. 1 Cor 15 : 10. Ainsi, tout ce que nous pouvons vivre de satisfaisant ou d'excellent, tout ce que nous pouvons concrètement manifester dans le cadre des études, de la vie professionnelle ou de l'engagement dans l'église trouve sa source dans la bonté et la grâce divines.
- Dans la parabole, le fils a méprisé cette réalité : s'il pouvait jouir de ses biens, c'est parce qu'il les avait reçus de son père. Il devait donc les gérer avec reconnaissance et intelligence. Mais il les a dissipés. Hélas, il arrive à des croyants de gaspiller les capacités qui leur viennent pourtant du Seigneur. Pour savoir où nous en sommes dans ce domaine, il suffit de réfléchir aux points suivants : "Est-ce que je consacre mes compétences pour le royaume de Dieu ou bien en priorité pour ma réussite professionnelle ? Mon énergie, ma santé, mes forces sont-elles orientées vers l'exercice d'un ministère ou principalement en faveur de mon épanouissement personnel ? Mes richesses matérielles et financières servent-elles aux besoins de l'œuvre de Dieu ou de préférence à ma consommation de plaisirs et de loisirs ?" Selon cette réflexion, le véritable disciple souhaite gérer de manière responsable et sage les richesses que son Seigneur lui accorde dans Sa grâce.
- Verset 14 ð L'épreuve au travers de la famine est survenue. Dans certaines circonstances, elle est chargée d'éclairer, de reprendre, de corriger afin de conduire vers une prise de conscience de la nécessité de revoir les choses. Job 33 : 19; 36 : 15. Puis, lorsque la repentance est amorcée, elle oriente vers un changement positif de pensée et d'attitude. Lorsqu'elle est sincère et véritable, elle porte du fruit. Esd 10 : 11; Mat 3 : 8; Luc 15 : 17-20; 19 : 8; Act 26 : 20.
- Cet homme représente l'individu ou le croyant qui profite de la grâce et de la bonté de Dieu à des fins égoïstes. Il vit pour lui et pour la satisfaction de ses désirs. Il ne saisit pas le fait que cette grâce lui est accordée pour qu'il l'utilise de manière appropriée afin de réjouir le cœur de Celui qui la dispense généreusement.
2) LE PERE.
- Son fils cadet étant adulte, il l'a laissé partir et vivre sa vie même si la douleur l'a certainement étreint. Quand les enfants sont jeunes, les parents sont responsables de les éduquer et de les instruire selon le modèle biblique. La prière est nécessaire et doit être accompagnée d'une indispensable autorité. Prov 13 : 24; 19 : 18; 22 : 15. Quand ils sont devenus grands, ils deviennent responsables de leurs choix. Il n'est plus possible de les retenir ou de les empêcher de prendre leurs propres décisions, même lorsque l'on sait qu'elles sont mauvaises et dangereuses.
- Le fils de l'histoire a dilapidé les biens reçus de son père. Il en est de même dans la vie : les enfants devenus adultes gaspillent et perdent les privilèges hérités des parents. Cette réalité se traduit de plusieurs manières : abandon de la foi dans laquelle ils ont été instruits, abandon des valeurs morales, mauvais choix sentimental, échecs à répétition, rejet et mépris des conseils communiqués… Des personnages bibliques ont connu cette souffrance. 1 Sam 2 : 2; 8 : 1-5; 1 Rois 1 : 5; 12 : 1-15.
- Heureusement, l'espoir demeure pour les parents concernés. Jésus a signifié au travers de ce passage que l'enfant qui s'est éloigné peut revenir à de meilleures dispositions. Pendant le temps d'éloignement humain et spirituel, il convient de continuer de prier et de faire confiance au Seigneur qui agit par Son Esprit pour toucher les cœurs. Il est nécessaire également de ne pas s'arrêter de vivre et de prendre soin de soi. En effet, le déroulement de la parabole montre que le père a poursuivi ses activités et a assumé ses responsabilités au niveau de l'entreprise familiale. Jésus désire renouveler les parents dans cette situation et leur accorder consolation, force, espoir, vigueur, santé morale et spirituelle. Zac 4 : 6; Eph 3 : 16; 2 Tim 2 : 1.
- L'attitude à adopter et à entretenir est celle décrite dans l'histoire : amour, pardon, compassion, accueil. Luc 15 : 20-24. C'est une position à manifester en faveur de toute personne qui se repent sincèrement et qui revient de ses mauvaises voies. Mat 18 : 21-35.
3) LE FILS AINE.
- Il est décrit comme ayant des qualités certaines : travailleur, courageux (il était encore dans les champs quand les autres se réjouissaient au son de la musique), consacré, fidèle, sérieux, appliqué, serviable. Il ressemble presque au fils ou au gendre parfait ! Un jour, Jésus a discuté avec un jeune homme riche. Ce-dernier a signifié avoir observé les commandements de la Parole. Comme le Seigneur ne l'a pas repris sur cette affirmation, on peut considérer qu'il les vivait effectivement. Mat 19 : 16-20. Mais il lui manquait une dimension essentielle. Mat 19 : 21-24.
- Il en est de même avec le fils aîné. Possédant plusieurs qualités, il présentait des défauts majeurs : il a fait preuve de raideur, de rigidité et n'a pas su accorder la grâce. Tout l'art de la ressemblance avec Jésus consiste à apprendre à marier des notions opposées : la souplesse et la rigueur, l'amour et la fermeté, la grâce et l'exigence, l'amour du pécheur et l'horreur du péché.
- De plus, vu la trajectoire de son frère, il s'est certainement considéré meilleur que lui. L'assemblée a le privilège d'avoir en son sein des disciples remarquables déployant des vertus authentiques : consécration, amour pour l'œuvre de Dieu, engagement, fidélité, foi, amitié et soutien fraternels, implication dans la prière, sensibilité au Saint-Esprit, participation concrète à la vie de la communauté, artisans de paix, état d'esprit selon Dieu… Néanmoins, il leur est indispensable d'éviter de sombrer dans l'orgueil et le dénigrement des autres.
- Dans un premier temps, un serviteur a essayé de le convaincre de changer sa façon de voir, mais sans succès. Luc 15 : 27. Il est resté verrouillé à son raisonnement avec obstination. Ensuite, le père a tenté de le secourir. Il a répliqué en justifiant sa position. Luc 15 : 28-30. Le père a poursuivi en lui présentant des arguments pour vaincre sa résistance. La parabole se termine sans livrer la réaction du fils. Cela nous parle des chrétiens, c'est-à-dire les serviteurs, qui tentent de convaincre un croyant de la nécessité d'abandonner un point de vue erroné.Mat 18 : 15; Gal 2 : 11; 2 Tim 4 : 2. Dans certaines situations, il écoute les conseils et les reçoit favorablement. Prov 12 : 15; 13 : 10 ; 19 : 20. Il choisit alors de renoncer à une mauvaise orientation. Une victoire est remportée. Mais il arrive qu'il demeure fermé et imperméable aux recommandations. La démarche du disciple est ensuite d'alerter le Père Céleste pour qu'Il intervienne directement par Son Esprit et par Sa Parole afin d'amener le croyant à accepter de reconsidérer sa position. Il convient de préciser que dans certains contextes, il est devenu préférable de s'abstenir de communiquer le moindre avis ou de dire quoi que ce soit car l'exhortation se heurte à un cœur endurci et étanche. Il est alors sage de s'en remettre entièrement au Seigneur.
- Nous trouvons-nous dans cette situation ? Accueillons-nous favorablement les suggestions des autres ou rejetons-nous les, persuadés de notre bon droit et d'avoir raison ? Sommes-nous capables de revoir notre pensée et de la changer quand le Seigneur nous interpelle ?
3) LE FILS IDEAL.
- Un travers consiste comme le fils cadet à profiter de la grâce divine pour suivre les penchants de son cœur ou dilapider les capacités personnelles en les utilisant de manière égoïste. Une autre anomalie réside dans l'absence de grâce accordée aux autres à cause d'un légalisme et d'une raideur implacables. Dans les 2 cas, nous sommes en présence d'une mauvaise gestion de la faveur divine.
- La marche chrétienne permet d'apprendre à expérimenter harmonieusement la grâce du Père Céleste. Sur le terrain de la foi, elle engloutit le péché. Rom 5 : 20. Comme le Seigneur l'octroie à Ses enfants, ils leur est essentiel de l'accorder aux autres. Comme Dieu ne les traite pas selon leurs péchés et leurs iniquités, il est important qu'il agissent de même envers les autres. Esd 9 : 13; Ps 103 : 10; Mat 18 : 23-35.
- Il s'agit aussi de se faire grâce à soi-même pour sortir de la culpabilité et être libéré du fardeau de la condamnation. Rom 8 : 1. Lorsqu'on est passé par le chemin de la repentance, il convient de saisir par la foi le pardon divin et de se pardonner. Plusieurs ont des victoires à remporter sur les tendances culpabilisatrices de leur nature charnelle et sur l'ennemi qui est un spécialiste en matière d'accusation. Zach 3 : 1; Luc 23 : 1-2; Apo 12 : 10.
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