* JESUS REVIENT *

"Il y a deux familles de spiritualité dans la vie.

À l'intérieur de chacune, il y a beaucoup de différences, tout comme il y a des membres de la famille humaine.

Mais ce qui les distingue le plus, c’est que l’un commence au-dessus et descend tandis que l’autre commence au-dessous et essaie de monter.

On part de Dieu et on entre dans la vie de péché alors que l'autre commence dans la conscience humaine et tente d'atteindre au-dessus de faire des liens dans le divin.

L'une est chrétien et l'autre païenne.

Ce sont les deux spiritualités fondamentales en Occident aujourd'hui.

Tout au long de l'Ancien Testament, cette spiritualité païenne et terrestre était constamment engagée à l'extérieur et à l'intérieur d'Israël. Les lecteurs associent aujourd'hui ce paganisme principalement à ses épisodes plus vifs et répréhensibles, tels que sacrifier des enfants à Moloch, ou l'épisode des prêtres de Jezabel qui adoraient Baal et qu'Elie a affronté.

Mais de manière sous jacente, il y avait des activités spirituelles derrières toutes ces choses et ces activités ont persisté à travers les âges, et sont entrées dans notre temps présent, même si aujourd'hui les pratiques barbares qui cohabitaient avec cet ancien paganisme à l'époque de l'Ancien Testament ont disparues.

Ces activités spirituelles étaient également présentes dans la période du Nouveau Testament. Les apôtres les ont affrontés. Pourtant, l’Église n’a pas vraiment participé à une lutte pour la vie et la mort jusqu'aux siècles qui ont suivi immédiatement la période patristique. L'enjeu était son existence même.

Pensera-t-elle à sa foi comme en la grâce de Dieu venant «d'en haut», en s'incarnant dans le Fils et en conquérant le péché et la mort sur la croix?

Et insisterait-elle, contre une forte pression culturelle, sur le fait qu'il n'y a absolument rien que les pécheurs puissent faire pour atteindre Dieu, se connecter avec lui ou l'influencer, et qu'il a dû nous atteindre par son fils?

Ou est-ce que cela donnerait la possibilité que les pécheurs puissent l'atteindre par eux-mêmes et trouver un réconfort dans le sacré?

Peuvent-ils faire ce lien par leur propre effort religieux?

Les apôtres ont fait valoir que la spiritualité réelle et salvatrice venait d'en haut et non de la sorte.

La première église, pour la plupart, a suivi.

Cette lutte pour la vie et la mort a donc été gagnée, pour le moment, en défendant les doctrines d’incarnation, de grâce, d’expiation et de résurrection du Nouveau Testament.

Cependant, ce message a été vite perdu au Moyen Age.

Au seizième siècle, Luther, suivi de Calvin et des autres réformateurs, retourna de nouveau à l’Écriture et fit retentir une fois de plus les notes de la grâce imméritée de Dieu venant d’en haut, qui seule permet aux pécheurs de le connaître.

Le christianisme ne concerne pas les pécheurs qui tentent de s’élever eux-mêmes jusqu'à Dieu, mais ceux qui bénéficient de la grâce de Dieu.

La spiritualité biblique et notre spiritualité contemporaine ne sont pas deux variations sur le même thème. Ils sont des alternatives radicales les unes des autres.

Dans l'une, Dieu atteint par la grâce; dans l'autre, le pécheur atteint ou parvient à l'autonomie.

Ces spiritualités appartiennent à des mondes différents, l'un moral dans son tissu et l'autre psychologique.

L'un pense en termes de salut, et l'autre de guérison.

L'un aboutit à la sainteté, l'autre cherche la complétude.

Dans l'un, la souveraineté de Dieu se voit dans l'établissement de ce qui est spirituel ; dans l'autre, une souveraineté saisie par l'homme est à l'œuvre pour créer sa propre spiritualité.

Entre ces deux types de spiritualité, il ne peut y avoir d’accord, pas de paix, pas de coopération. L'un exclut l'autre.

C'est le message que nous avons entendu des apôtres.

C'est le message qui a été récupéré lors de la Réforme.

Et c'est le message qui devrait retentir dans l'église aujourd'hui.

L'église, cependant, a été courtisée à tout âge par la spiritualité alternative contrefaite, d'abord sous une forme puis dans une autre. Aujourd'hui, l'église évangélique est dans une lutte pour la vie et la mort avec cette alternative spirituelle, de la même manière que les apôtres à l'époque du Nouveau Testament et que les prophètes dans l'Ancien Testament.

Aujourd'hui, cette spiritualité païenne survient, non pas dans des formes barbares de sacrifices d'enfants, en supposant que l'avortement concerne davantage la commodité que la spiritualité, mais dans les tons innocents de la culture populaire. Nous le rencontrons partout.

Parfois, il est habillé en langage psychologique sophistiqué.

Plus communément, nous l'entendons dans le discours quotidien de notre culture thérapeutique.

Il est dans le bavardage de la télévision, dans les magazines près du comptoir de caisse du supermarché, et il est mentionné entre voisins.

Cette compréhension d'être spirituel semble plausible, convaincante, innocente et même louable, mais ne nous y trompons pas, elle est mortelle pour le christianisme biblique.

C'est pourquoi la plus grande énigme à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui est le fait que ses principaux facilitateurs sont les églises évangéliques, en particulier celles qui sont sensibles aux gens en recherche et émergentes qui, pour différentes raisons, vendent de la spiritualité déconnectée de la vérité biblique.

Elles adaptent leur produit à un marché spirituel qui croit qu’il peut avoir un confort spirituel avec très peu de vérité.

Les émergents adaptent leur produit à un marché spirituel plus jeune, postmoderne et méfiant vis-à-vis de la vérité.

Mais dans les deux cas, nous voyons une étrange anomalie.

Voici ceux qui se considèrent comme bibliques, comme étant les héritiers du Nouveau Testament, les disciples de Jésus et les apôtres, adoptant une spiritualité alternative pour réussir ou être culturellement à la pointe.