Dans le monde naturel, à part quelques cas rares consécutifs à des pathologies graves, la plupart des bébés grandissent pour devenir des adultes. Qui dit adultes ne signifie pas des hommes ou des femmes responsables ; en effet, certains adultes restent des adolescents à vie ! Dans le domaine spirituel, il en est également ainsi, certains restent des bébés à vie. Identifier les causes, c’est se donner les moyens de développer des antidotes.
Les causes peuvent être multiples, mais en fait, elles se divisent en deux grandes familles. Il y a des causes personnelles et des causes extérieures.
En effet, à titre personnel, nous pouvons nous complaire, soit par paresse soit par habitude religieuse, à rester dans une position de ‘bébé spirituel’. L’auteur souligne cette paresse lorsqu’il parle à contrario, au verset 14, de ceux qui deviennent des hommes faits par : « un jugement exercé par l’usage. » Soulignons le mot employé par l’auteur de cet épître : ‘exercé’. Ce mot souligne l’importance de l’exercice. Sortir de l’infantilisme spirituel nécessite un exercice. Entendons-nous bien, il n’est pas question ici d’efforts pour gagner ou mériter quelques faveurs de la part de Dieu. En effet, tout nous est acquis par Christ, et nous est offert par la grâce de Dieu.
Quels exercices sont en mesure de nous aider à faire grandir la grâce de Dieu dans nos vies ?
Voici quelques pistes : « Heureux l’homme qui exerce la miséricorde » (Psaumes 112.5). L’exercice de la miséricorde est un facteur de croissance.
« Que celui qui a le don de prophétie l’exerce selon l’analogie de la foi » (Romains 12.6). L’exercice des charismes est présenté comme un autre facteur de croissance.
« Exerce-toi à la piété » (1 Timothée 4.8).
Voilà les exercices qui sont de nature à nous faire grandir : Exercer la miséricorde, exercer les dons de l’Esprit avec sagesse, s’exercer à la piété.
En ce qui concerne les causes extérieures, il y a parfois l’attitude de certains responsables spirituels qui ont tendance à se considérer comme un corps sacerdotal d’initiés, face à des fidèles qui ont besoin d’être continuellement pris en charge. C’est infantilisation, les croyants ne savent rien faire sans la bénédiction d’un responsable ecclésiastique.
Or, Christ fait de tous ceux qui croient en lui un corps de sacrificateurs pour Dieu son Père : « Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pierre 2.5). Voir aussi 1 Pierre 2.9 ; Apocalypse 1.6.
Une décision pour aujourd’hui :
Je veux entrer pleinement dans mon service, être responsable de ma vie de chrétien, m’exercer à la miséricorde et à la piété, tout cela dans le respect des autres, et dans le but de développer ma maturité spirituelle.