Sur une affiche immense, s’étale en gros et gras ce slogan simple mais terriblement d’actualité : JE. C’est une publicité pour une banque : « JE suis quelqu’un d’important, JE mérite qu’on s’occupe de moi en priorité, JE mérite les meilleurs services ». Tournez la tête, et vous verrez une autre affiche : «… parce que JE le vaux bien ».Le JE est très à la mode. Les publicitaires l’ont très bien compris, la société est devenue une juxtaposition de JE. Il n’y a jamais eu autant de personnages importants sur la surface de la terre !
Le fossé entre la Parole de Dieu et ce que la société nous enseigne se creuse de plus en plus : en tant que chrétiennes, notre modèle suprême et absolu doit être Jésus. Et voici ce que dit Paul aux Philippiens : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, (…) il s’est dépouillé lui-même, en prenant un forme de serviteur (…) il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix ». (Phil 2 :5-7)
L’humilité n’est pas du tout, mais alors vraiment pas du tout, à la mode, cependant c’est une valeur fondamentale de la vie chrétienne.
A de nombreuses reprises, la Parole de Dieu nous parle de l’humilité comme d’un élément clé pour que Dieu puisse se servir de nous utilement. Cependant il ne nous humilie jamais par abus de pouvoir (Lamentations de Jérémie 3 :33) « Ce n’est pas volontiers qu’il humilie les hommes ». Il le fait pour notre bien (c’est parfois dur à avaler, n’est-ce-pas ?). Un cœur qui a été humilié devient plus sage, plus obéissant envers Dieu, il est plus conscient de ses limites et de l’autorité de Dieu sur sa vie. Dans l’humiliation, l’argile de notre cœur devient plus malléable entre les mains du divin potier.
Mais comme il est difficile, pour tout le monde, de passer par là ! Les expériences qui nous forcent à l’humilité touchent des recoins intimes de notre cœur, de notre égo, de notre éducation. Autour de nous, tout le monde s’évertue à nous dire que nous sommes des personnages importants, que tout ce que nous obtenons se fait selon notre mérite, si nous sommes des "battantes" et des "gagnantes", que nos besoins passent avant ceux des autres, que nos intérêts personnels passent avant la terre entière, que nous sommes des merveilles indispensables. Et la Parole de Dieu nous ramène dans un sentier nettement moins plaisant : elle nous dit "qu’as-tu que tu n’aies reçu ?" (1Corinthiens 4 :7), « Que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous mêmes », « Faites passer les intérêts des autres avant les vôtres »(Philippiens 2 :3 et 4).
Tout cela est un dur apprentissage, et c’est peut-être le domaine de la vie chrétienne où la chair regimbe le plus, mais Dieu dans sa grande sagesse, sait faire cela avec infiniment de doigté et d’à propos.
Alors bien sûr, nous n’allons pas faire exprès de nous trouver dans des situations humiliantes, mais si à un moment donné de notre vie, nous passons par des moments d’humiliation, où c’est si "dur à avaler", où notre chair se révolte, n’ayons pas d’amertume, ni de ressentiment envers Dieu (ou envers les personnes qu’il utilise pour cela). Regardons plus loin : Il maîtrise la situation, et il le fait par amour pour nous, pour que nous soyons encore plus semblables à lui et propres à toute bonne œuvre.