1 Corinthiens 3.6-9 « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. »
Paul établit ici plusieurs principes spirituels qui sont très importants pour la réussite d’un travail dans le Seigneur. Le plus important est exprimé dans le verset 9 : « nous sommes ouvriers [sunergoi- συνεργοι] avec Dieu ». Le mot « ouvrier » est un favori de Paul. Il signifie littéralement « co-ouvrier » ou « collaborateur » ou « compagnon d’œuvre ». Le travail du Seigneur s’effectue alors en équipe. Paul déclare que lui, Apollos, et tout autre envoyé de Dieu travaillent ensemble comme ouvriers dans un champ - avec un seul but : une riche récolte. Il n’est pas toujours facile de travailler de cette manière. Chacun est naturellement attiré par le défi et la satisfaction de réussir seul son projet à lui. D’ailleurs, nos coéquipiers ne sont pas toujours de caractère facile. Pourtant, le principe de base de l’église est un travail qui se fait ensemble, où chaque membre du corps a sa place et son rôle. Le chrétien qui insiste pour travailler seul, sans l’aide ou l’accord des autres, ne sera jamais très efficace dans l’œuvre de Dieu. Quelles sont les implications de ce travail en équipe ? Paul en donne quelques-unes :
1)6 : Le Maître du champ donne à chaque serviteur un travail qui lui est propre. Paul a planté - il était le premier à semer la semence de la Parole de Dieu à Corinthe. Apollos est venu ensuite pour arroser cette Parole, pour la faire grandir par son enseignement. Les deux activités sont utiles et complémentaires. À quoi bon planter si on n’arrose pas ? À quoi bon arroser si on n’a pas planté ? La leçon ? Je dois me contenter de la place et des dons que le Seigneur me donne, sachant que chaque membre du corps de Christ a sa valeur et un rôle utile.
2) 6-7 : Le succès de l’œuvre ne dépend ni de Paul ni d’Apollos, mais de Dieu qui donne la vie. Les plantes peuvent pousser sans que personne les plante ou les arrose, et Dieu peut agir sans l’apport humain. Pourtant, comme dans une ferme, les plantes poussent mieux quand l’homme les soigne. Ainsi, il a plu à Dieu d’associer les hommes dans son travail - à condition qu’ils ne croient pas prendre sa place. La leçon ? Je dois reconnaître que toute la gloire appartient à Dieu pour le fruit que je peux voir dans mon service pour lui.
3) 8 : « Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux » (littéralement « sont un »). Il est vrai que les ouvriers ont tous la même valeur (aucune selon 7 !), mais Paul parle ici de leur unité dans le travail. Les vrais serviteurs de Dieu ne sont pas en concurrence, mais sont unis et complémentaires dans leur ministère. Les Corinthiens voyaient Paul et Apollos comme deux têtes de partis. Paul dit qu’Apollos est son compagnon de travail, et qu’ils sont parfaitement unis dans un même esprit et pour un même objectif : porter du fruit pour le compte du Maître de la moisson. La leçon ? Je dois apprendre à apprécier ceux qui travaillent réellement pour le Seigneur, et à éviter tout esprit de compétition ou de concurrence.
4) 8 : Dieu va récompenser chacun de ses serviteurs selon son propre travail. C’est la première fois que Paul mentionne des récompenses, mais pas la dernière (3:14-15; 4:5). Chaque fois les critères sont différents. Dans ce passage, Dieu va récompenser selon le « travail » de chacun. Dans le grec, deux mots sont utilisés pour parler de travail. Le mot ergon (εργον) sert à décrire ce qui est accompli - le produit ou les résultats. Le mot employé ici, kopos (κοπος) indique plutôt l’effort fourni. Dieu nous dit ici qu’il va récompenser son ouvrier, non par rapport à ses résultats, mais selon l’énergie qu’il a dépensée dans le service de son Maître. La leçon ? Je n’ai pas à me faire du souci pour savoir si mon labeur est remarqué ou non par les autres. Dieu tient de bons comptes, et il n’est pas injuste pour oublier le moindre effort dépensé pour lui (Hé 6:10).