« Ne pouvant plus le cacher, elle prit pour lui un coffret de jonc […] elle y mit l’enfant et le déposa […] sur le bord du Nil » (Exode 2.3).
Pendant trois mois, Jokébed a pu cacher son bébé, et le soustraire à l’épée des soldats du Pharaon. Nuit et jour elle gardait son bébé dans la pièce la plus isolée de la maison, elle n’osait le laisser un seul instant, mais cela ne pouvait plus durer.
L’enfant avait besoin de voir le soleil, de respirer l’air extérieur, de ne plus vivre caché et surprotégé. Ses rires et ses pleurs devenaient plus puissants et de plus en plus difficiles à cacher. C’est alors que Jokébed va décider de sortir de cette surprotection et exposer son fils aux aléas des caprices d’un fleuve en le plaçant dans une modeste embarcation de joncs. Là, au bord du Nil, les risques étaient nombreux : des crocodiles pouvaient surgir, des soldats du pharaon pouvaient passer, des enfants égyptiens pouvaient lancer des pierres sur cette petite caisse flottante… Jokébed sachant qu’il n’était plus possible de surprotéger son bébé, a décidé de prendre des risques.
Nous savons quelle fin heureuse eut cette prise de risques. Moïse fut sauvé des eaux !
La maman d’un de mes camarades d’école, au village où j’habitais, était aussi notre institutrice. Elle surprotégeait son fils unique.
Il ne pouvait jouer avec nous, dans la cour de récréation, que si sa mère le surveillait. Si elle devait rester dans sa classe pour préparer sa leçon, il devait rester avec elle. Quand nous sommes partis au collège, il est resté chez lui, sa mère l’avait inscrit au CNED. Il a passé son bac tout en continuant à étudier chez lui. Il n’a pas plus connu le lycée que le collège. Par la force des choses, lorsqu’il a dû être incorporé, elle a été obligée de le laisser partir à l’armée. Là, n’ayant jamais quitté le domicile familial jusqu’à cette heure, il est tombé en dépression et avant même qu’on décèle son problème, il s’est suicidé au sixième jour d’armée. En ayant été surprotégé, il était devenu incapable d’affronter les réalités de la vie.
Vous qui avez des enfants, il vous incombe de les protéger sans les surprotéger. Il est important que vous acceptiez certains risques tout en faisant confiance à Dieu. A l’adolescence, l’enfant a besoin d’affirmer sa personnalité ; elle ne peut se construire que s’il rencontre d’autres ados, face auxquels il va se positionner. Tout comme l’aseptisation totale empêche le développement des défenses immunitaires, la surprotection affaiblit la capacité d’affronter les aléas de la vie.
Ma prière en ce jour :
Seigneur, à l’exemple de Jokébed, sans renoncer à veiller sur mes enfants, je veux apprendre à accepter de ne plus avoir un contrôle surprotecteur sur eux, et à te faire confiance pour que tu conduises leur destinée. Amen !