Pourtant ce sentiment d’impasse ne correspond pas à la réalité ; il n’est qu’une illusion, un mirage satanique. Même si l’homme, en s’enfonçant dans la révolte consciente et délibérée contre Dieu, se place lui-même de plus en plus en périphérie de l’action de la Grâce, la Rédemption reste toujours possible. Quel que soit le péché de l’individu, et sa gravité, quelle que soit la gravité de la situation créée par ce péché, quelle que soit aussi la déchéance du corps. Car, contrairement à ce que pensaient les philosophes grecs, ce n’est pas le corps qui fait l’homme et la valeur de la vie ne peut pas se mesurer à la capacité qu’on a d’en jouir. En Jésus-Christ, il y a un avenir, une possibilité de restauration, la valeur de la vie reste ou peut redevenir complète. Connais la sagesse pour ton âme ; si tu la trouves, il est un avenir et ton espérance ne sera pas anéantie (Ps 24.14). Et aussi J’ai formé pour vous des projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et une espérance. » (Jr 29.11), et pourtant Jérémie s’y connaissait en matière de situations désespérées. Cet avenir n’est pas une normalisation, mais la découverte de la vraie vie.
S. Klopfenstein