* JESUS REVIENT *

Paul, qui accordait la grâce et la paix au début de sa lettre aux Galates (1. 3), devient l’apôtre capable de maudire. Cette malédiction, il la prononce même deux fois (1. 8 et 9). Mais s’il y va si fort c’est pour frapper la réflexion de ses lecteurs. Il atteste que sa prédication est certaine. En regardant de plus près ce qu’il défend dans cette épître, on verra que sur certains points, la vérité annoncée est claire, nette et sans édulcorant possible. Le point sur lequel Paul est intransigeant, c’est celui du salut offert par Dieu au travers de la mort de Jésus sur la Croix ; ce salut est totalement gratuit. Paul, dans d’autres lettres, se laissera aller aux pléonasmes : il parlera de “don gratuit”. Si donc quelqu’un venait à annoncer un évangile qui se mériterait, qui serait à acheter, qui serait conditionnel, cet évangile ne serait pas celui du Christ. Aux Galates, on a laissé entendre qu’il faudrait peut être aussi passer par la circoncision pour entrer, comme sous l’ancienne alliance, dans le peuple de Dieu.
Cela nous semble peut-être gros vu d’ici, mais que d’églises, tout au long des siècles, ont imposé des contraintes en laissant croire qu’en les refusant, on n’avait plus accès à Dieu. Parfois, il fallait payer des indulgences ; parfois, il fallait accorder aux hommes d’église des privilèges, voire des pouvoirs ; parfois, il fallait se plier à des modes vestimentaires, ou se soumettre à des intermédiaires qui n’étaient que des gourous. Il serait intéressant de vérifier si, de notre côté, nous n’acceptons pas parfois quelques ajouts à la Parole annoncée, ou si nous ne sommes pas capables de glisser ci et là des idées fausses mais qui nous arrangent, et de les intégrer à l’Évangile. Paul n’hésite pas à s’opposer à un message qui dénaturerait le pur Évangile. Son intransigeance peut parfois nous étonner, nous qui aimons la tolérance et sommes champions de la nuance, mais un semblant de vérité ne peut donner qu’un semblant de salut.