Dès le commencement de son ministère, le Seigneur sait qui le livrera (Jn 6:64). Il sait où, quand et comment il donnera sa vie, et après combien de jours il ressuscitera (Lu 18:31-34). Oui, le Seigneur sait ce que les hommes lui feront - ce qui ajoute à sa souffrance - mais il voit aussi les résultats de son sacrifice: il faut que le grain de blé, tombé en terre, meure pour qu’il porte beaucoup de fruit (Jn 12:24).

Jamais le Seigneur n’a cherché à changer le cours des événements de sa vie. Personne n’a pu le faire dévier de sa route vers Jérusalem: ni les pharisiens quand ils cherchent à le faire partir du pays pour s’en débarrasser, sous prétexte qu’Hérode veut le tuer (voir les versets 31 et 32 qui précèdent le texte du jour) ni Pierre, quand il reprend le Seigneur, car il ne peut admettre qu’il soit mis à mort (Mt 16:22).

Il sait que pour lui tout s’achève, c’est-à-dire que sa tâche sera bientôt terminée et qu’il connaîtra la mort. Pourtant il poursuit sa route et son service avec un amour inaltérable. Et quand son heure est venue, il ne cesse d’aimer les siens jusqu’au bout (Jn 13:1).

Quant à nous, si nous savions de quoi demain sera fait, la vie serait difficile à supporter. Par exemple, si je savais que, dans un an, je tomberai gravement malade, je pourrais être écrasé de peur, ou alors être tenté de modifier le cours des événements. Si, au contraire, j’avais l’assurance qu’un être cher qui souffre beaucoup sera guéri dans six mois, l’impatience et les doutes m’envahiraient. Je me dirais: pourquoi le Seigneur tarde-t-il à manifester sa puissance?

Dans sa grâce, le Seigneur nous épargne la connaissance détaillée de notre avenir. Il donne la lumière et les forces pour faire un pas après l’autre aujourd’hui, car il désire, pour notre plus grand bien, que nous lui fassions confiance jour après jour.