* JESUS REVIENT *

 

 

“Cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?” Lc 12. 20

E

n rentrant de vacances, un retraité de 74 ans s’est étonné de retrouver sa ligne téléphonique coupée ainsi que son accès à Internet. Il s’est rendu dans une boutique de son fournisseur pour apprendre d’où venait le problème : on lui a signalé que son compte était fermé puisqu’il était… décédé ! Comme si cela ne suffisait pas, ce même retraité a reçu, le lendemain, un courrier : “Vous nous avez fait part du décès de Monsieur X, nous vous présentons nos plus sincères condoléances…”, écrit l’opérateur mal informé. Cherchez le couac ! Cette histoire vraie, qui s’est passée en Loire-Atlantique il y a quelques mois, peut être considérée comme drôle, sauf pour l’intéressé. Quel choc d’apprendre sa propre mort et devoir reconstruire sa ligne et ses connexions ! Mais, comme le disait fort justement Jean d’Ormesson, “Tout vivant est un mort qui s’ignore”. Nous évacuons sans cesse cette réalité et lorsque nous lui sommes confrontés, nous restons souvent dans l’étonnement, étourdis et malheureux. Or, qui peut échapper à cette fatalité ? Jésus raconte l’histoire d’un homme tant préoccupé par ses affaires quotidiennes qu’il oublie que sa vie ne lui appartient pas : tout peut se terminer du jour au lendemain. Si on est rarement informé de sa propre mort, il n’empêche que c’est souvent lors de cérémonies funèbres que l’on ressent le plus intensément la précarité, la légèreté et la futilité de la vie. La mort d’un proche nous bouscule assez pour nous obliger à reconsidérer certaines réalités trop vite évacuées. Sans être obnubilés et obsédés par la crainte de la mort, il est bon de se souvenir que nous ne sommes que de passage et que les vraies valeurs ne sont pas nécessairement là où nous investissons le plus. Ce que Jésus tient à dire à Ses auditeurs, au travers de la parabole du “riche insensé”, c’est que “La vie de quiconque, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède”.