Crainte et Tremblement. ( Søren KIERKEGAARD )
"C’est par la foi qu’Abraham reçut la promesse que toutes les nations de la terre seraient bénies en sa postérité.
Le temps passait, la possibilité restait, Abraham croyait.
Le temps passa, l’espérance devint absurde.
Abraham crut.
On vit au monde celui qui eut une espérance.
Le temps passa, le soir fut à son déclin, et cet homme n’eut point la lâcheté de renier son espoir - aussi ne sera-t-il jamais oublié lui non plus.
Puis il connut la tristesse, et le chagrin, loin de le décevoir comme la vie, fit pour lui tout ce qu’il put et, dans ses douceurs, lui donna la possession de son espérance trompée.
Il est humain de connaître la tristesse, humain de partager la peine de l’affligé, mais il est plus grand de croire et plus réconfortant de contempler le croyant...
Mais Abraham crut et garda fermement la promesse à laquelle il aurait renoncé s’il avait chancelé...
... Abraham, père vénérable ! Quand tu revins chez toi de Morija, tu n’eus aucunement besoin d’un panégyrique pour te consoler d’une perte - car, n’est-ce pas, tu avais tout gagné, et gardé Isaac ?
Désormais, le Seigneur ne te le prit plus, et l’on te vit joyeux à table avec ton fils dans ta demeure, comme là-haut pour l’éternité. Abraham, père vénérable !
Des milliers d’années se sont écoulées depuis ces jours, mais tu n’as pas besoin d’un admirateur attardé pour arracher par son amour ta mémoire aux puissances de l’oubli - car toute langue te rappelle - et pourtant, tu récompenses qui t’aime plus magnifiquement que personne - tu le rends là-haut bienheureux en ton sein, et tu captives ici-bas son regard et son coeur, par le prodige de ton action.
Abraham, père vénérable second père du genre humain !
Toi qui le premier as éprouvé et manifesté cette prodigieuse passion qui dédaigne la lutte terrible contre la fureur des éléments et les forces de la création pour combattre avec Dieu, toi qui le premier as ressenti cette passion sublime, expression sacrée, humble et pure de la divine frénésie, toi qui as fait l’admiration de païens, pardonne à celui qui a voulu parler à ta louange, s’il s’est mal acquitté de sa tâche.
Il a parlé humblement, selon le désir de son coeur - il a parlé brièvement comme il convenait - mais il n’oubliera jamais qu’il t’a fallu cent ans pour recevoir contre toute attente le fils de la vieillesse, et que tu as dû tirer le couteau pour garder Isaac - il n’oubliera jamais qu’à cent trente ans, tu n’étais pas allé plus loin que la foi."
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