« Dieu m’a dit que… » Voilà une déclaration qui peut sembler démontrer l’audace d’un chrétien. Mais comme on l’a vu dans la manne précédente, cette manière de dire à l’autre ce qu’on croit avoir reçu comme message de Dieu le concernant n’est pas sage.
Je suis pourtant convaincu qu’en ayant une relation personnelle avec Dieu, en lui étant consacré et ayant les regards solidement fixés sur les Ecritures, le Seigneur peut attirer notre attention sur notre comportement comme sur celui de notre frère. En effet, les recommandations à l’impératif de l’apôtre Paul dans ses épitres et même celles de Pierre, sont là pour nous démontrer qu’on peut aller voir notre frère et lui dire des choses de la part de Dieu. Mais quelle doit être la démarche ?
1- Se laisser conduire par le Saint Esprit et La parole de Dieu
« Je vous dis donc ceci : laissez le Saint Esprit diriger votre vie, et vous n’obéirez pas aux désirs qui animent l’homme livré à lui-même. Les deux sont opposés l’un à l’autre, c’est pourquoi vous ne pouvez pas être votre propre maître» (Galates 5 :18). Il est clair qu’avant d’aller voir un frère pour lui parler d’une quelconque « prophétie », il faut se rassurer si l’on est conduit par le Saint Esprit. Et celui-ci prend appui sur la parole de Dieu, vu qu’elle est son épée.[1] Plus loin, l’apôtre nous dit que celui qui est conduit par l’Esprit produit les fruits de l’Esprit c’est-à-dire, joie, paix, patience, etc. (Galates 5 :22).
Un pasteur a dit un jour que la prophétie, c’est prononcer une parole (sous l’inspiration du Saint Esprit et prenant appui sur les Ecritures) à une personne dans une circonstance bien précise dans le but de confirmer la parole de Dieu dans la vie de cette personne. Le livre des Actes des apôtres illustre bien ce propos. Au début du chapitre 13, on voit les croyants réunis dans la prière et le jeûne. Et tout d’un coup le Saint Esprit dit « Mettez moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés »[2]. Cette parole confirmais ce que Dieu avait déjà dit concernant Paul dans Actes 9 :15 « Car voici, j’ai choisi cet homme pour me servir, il fera connaître qui je suis aux nations étrangères et à leurs rois, ainsi qu’aux israélites ». A l’écho de cette parole qui a sonné comme une prophétie, les disciples unanimement ont laissé partir Paul et Barnabas pour la mission que Dieu leur a confiée.
2- Eviter l’expression « Dieu m’a dit que »
Vous ne pourrez jamais vous imaginer la pression inutile que vous faites subir à l’autre en disant « Dieu m’a dit que.. ». Heureusement, tous ne cèdent pas à ça, encore heureux !
Même si Dieu nous révélait par un quelconque moyen des éléments bons ou mauvais sur la vie de notre frère, la chose sage à faire est :
- Prier constamment, pour savoir si c’est vraiment Dieu qui nous parle, ou si c’est notre chair. On peut faire toutes sortes de rêves, on peut avoir toutes sortes de pensées qui sont même bonnes parfois. Mais elles peuvent ne pas venir de Dieu. C’est juste des sentiments. Et les prendre comme autorité pour amener l’autre à agir d’une certaine façon, n’est pas du tout sage. D’où l’idée de prendre son temps, de prier et de l’examiner, bible en main, avant d’aller voir l’autre et lui parler.
- Eviter du mieux que possible de se cacher sous l’expression « Dieu m’a dit que » pour parler à son frère. Ça laisse même sous-entendre que Dieu ne lui parle pas. Il peut finir à tort ou à raison par être rempli de culpabilité : « Je suis tellement rempli de péché que Dieu est obligé de passer par quelqu’un d’autre pour me parler ». Ou alors son orgueil peut s’enfler : « pourquoi Dieu te parlerait à toi plutôt que de me parler directement ? » Dans tous les cas, cela n’est pas à la gloire de Dieu de l’aborder de cette façon. D’une manière ou d’une autre, on fait lever un orgueil chez nous ou chez notre prochain, et le but final n’est pas atteint.
Une attitude sage sera de confronter la personne à la Parole, tout en gardant une attitude d’humilité et un ton relativement neutre. Le but est que la personne puisse quoi qu’il arrive fixer les regards sur Jésus Christ et sur Sa parole et non sur ce qu’on lui aurait dit sur sa vie et qui viendrait de Dieu. Ainsi, si on a la conviction venant de Dieu qu’une sœur devrait poursuivre les études de médecine après plusieurs années d’échecs, on pourrait lui dire : « ma sœur, le Seigneur me met à cœur de te dire de continuer, de persévérer dans la préparation de ce concours, car il pourra t’utiliser pour guérir et sauver des vies humaines »
Puisse le Seigneur nous aider à avoir la bonne démarche dans ce sens et à toujours chercher la gloire de Son nom, plutôt que la nôtre.
Soyez bénis
Armel S.
[1] Ephésiens 6 :17
[2] Actes 13 :2