Luc 22.53 « J’étais tous les jours dans le temple avec vous, et vous n’avez point mis les mains sur moi. Mais c’est votre heure et la puissance des ténèbres. »

 

 

 

Dans l’Évangile de Marc, nous lisons que Judas a fixé comme signe distinctif à ceux qui viennent arrêter Jésus: «L’homme auquel je donnerai un baiser, c’est lui. Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde!» (14.44). Cette formule particulièrement révoltante assimile Jésus à un dangereux malfaiteur, alors qu’il n’a pas la moindre arme et qu’il ne compte aucunement se défendre. S’il l’avait voulu, aucune armée au monde n’aurait pu s’emparer de lui! Remettons-nous nous-mêmes en question: si nous adorons le Seigneur avec nos lèvres, mais que notre cœur est éloigné de lui, nous adoptons l’attitude de Judas. Il y a un «petit Judas» tapi dans chacun de nos cœurs. Veillons sur nous-mêmes et demandons au Dieu de vérité de nous garder de lui adresser des odieux «baisers de Judas».

 

Être trahi par un ami proche est l’une des pires souffrances qui puisse exister. Et pourtant, Jésus reste plein de douceur dans sa réponse: «C’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme!» Il sait que ce moment doit venir et il endure héroïquement cette grande souffrance supplémentaire.

Les disciples dormaient quand il aurait fallu prier et voilà qu’ils veulent défendre le Seigneur par les armes alors qu’ils devraient rester tranquilles ! Il semble donc que si nous ne prions pas, nous ne saurons pas ensuite comment agir. Pierre n’attend pas la réponse du Seigneur pour trancher l’oreille d’un serviteur. Mais Jésus l’arrête et guérit miraculeusement son assaillant. Il nous démontre de façon magistrale ce qu’implique concrètement le fait «d’aimer ses ennemis». Étant la Parole et la Vérité, il fait preuve d’un amour surhumain, d’un amour qu’il est le seul à pouvoir nous transmettre.

Les hommes sont venus «en foule» avec des épées et des bâtons, l’équivalent de nos films policiers modernes où toute une escouade de soldats armés vient mettre la main sur de dangereux malfaiteurs. Ce déploiement de force est bien inutile pour arrêter «l’Agneau de Dieu» doux et humble de cœur, «pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent» (Ésaïe 53.7). Remarquons que ces gens sont venus de nuit, subrepticement.

Ce passage est comme une Terre sainte: nous y apprenons beaucoup sur le Seigneur, sur la perfidie du diable et sur la faiblesse des hommes, même chrétiens. Tel un diamant, Jésus se détache dans toute sa beauté morale sur l’écrin sombre et ténébreux des circonstances qu’il traverse.

                                                            Grain de Sel