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Joseph d'Arimathée vint donc et enleva le corps de Jésus.
Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus,
vint, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de linges,
avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir.
Jean 19 v.39-40
Du vivant de Jésus, Joseph d'Arimathée, homme riche, et Nicodème, savant docteur de la loi, craignaient de prendre des risques en affichant leurs convictions: c'est en secret que l'un d'eux était disciple de Jésus, et c'est de nuit que l'autre était venu interroger Jésus, et bien timidement qu'il avait essayé de défendre Jésus auprès de ses pairs (Jean 7 v.50).
Qu'est-ce qui les motivait maintenant pour oser s'occuper du corps d'un supplicié, faire les démarches auprès du gouverneur romain et prendre le risque de se faire mettre au ban de la caste dirigeante, oui, qu'est-ce qui les motivait, sinon leur amour pour cet homme si bon et si pieux en qui ils avaient reconnu le Fils de Dieu?
Par amour pour Jésus, ces Israélites pieux renoncent à participer aux cérémonies de la Pâque auxquelles les Juifs attachaient d'autant plus d'importance qu'ils étaient élevés dans la hiérarchie (Jean 18 v.28): ils vont en effet se souiller en touchant un mort.
C'est leur amour encore qui les conduit à être les instruments de Dieu pour accomplir la prophétie: "Il a été avec le riche dans sa mort ..." (Esaïe 53 v. 9). Pas de fosse commune pour le corps du Seigneur, mais un sépulcre neuf, celui d'un homme riche, et un embaumement soigneux et digne d'un grand personnage. Pensez donc! Des linges et cent livres de parfum, une trentaine de kilos, une véritable fortune!
C'est l'intelligence de l'amour qui leur dicte la composition de ce mélange de parfum: la myrrhe provenant d'une résine coulant d'une incision faite à un arbuste évoque les souffrances de Christ, et l'aloès l'amertume de la mort que Jésus a consenti à subir pour nous.
De tous temps, de nombreux croyants ont su comme Joseph et Nicodème, alors qu'ils auraient pu rester cachés, montrer leur amour pour le Seigneur en mettant en cause leur vie ou leurs avantages matériels. Sommes-nous prêts à faire comme eux?
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