J’aimerais prendre en introduction de notre réflexion sur le baptême un texte court qui se situe à la fin de l’Evangile de Marc. Ce texte est un texte d’envoi. Le temps de Jésus sur la terre s’achève. C’est le moment où, après Sa mort et Sa résurrection, Jésus se prépare à retourner là d’où Il est venu : le royaume de Dieu. Les disciples qu’Il laisse forment alors un groupe insignifiant : onze hommes. Qu’est-ce que onze hommes, pour la plupart de simples gens du peuple, peuvent bien faire ? Pourtant l’ordre de mission que Jésus leur donne est sans ambigüité :
« Puis il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné : Marc 16,15-16. »
L’ordre de mission est bref, mais précis. Il se compose de deux ordres, deux commandements sur lesquels nous allons commencer à réfléchir : allez et prêchez. Puis il est suivi des deux effets que l’obéissance à ses deux commandements produira pour le bien ou le mal de ceux qui en seront les objets : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné !
Prenons les choses dans l’ordre dans lequel Jésus les a dites !
1. Allez par tout le monde
De manière évidente, dans la pensée de Jésus, le message qu’Il confie à Ses disciples, ne doit pas s’arrêter à eux. Il ne doit pas davantage rester enfermer dans les limites du peuple auquel ils appartiennent. Il doit être proclamé dans le monde, afin que tout homme, toute femme, quels que soient sa race, son arrière-plan, sa religion, son vécu l’entende !
Qu’a-t-il donc ce message de si vital, de si déterminant pour chaque être humain que Jésus estime qu’il doive nécessairement être prêché à toute créature sous le ciel ? N’y a-t-il pas sous ce ciel des penseurs, des sages, des leaders ou des fondateurs de religion qui méritent tout autant que Lui d’être entendu ?
De manière claire, Jésus estime que non ! Dans la pensée de Jésus, la bonne nouvelle, l’Evangile n’a ni égal, ni rival ! L’Evangile, la bonne nouvelle de Jésus, est un message si unique qu’aucun autre ne peut lui être comparé ! L’Evangile, la bonne nouvelle de Jésus, répond de manière si adéquate et parfaite aux besoins et à la situation de tout homme dans le monde qu’aucun autre ne mérite d’être prêché de manière si intensive et à si grande échelle ! Mais quelle est donc le contenu de cette bonne nouvelle pour que Jésus estime sa nécessité à ce point ! Qu’a-t-elle donc de si unique, de si original, de si exaltant et de si essentiel pour que Jésus place sa proclamation au-dessus de tout : au-dessus de la paix entre les peuples, au-dessus du fait de pourvoir aux besoins physiques de chaque être, au-dessus même du bien que l’on doit faire à la terre ?
2. LA BONNE NOUVELLE
« Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création ! »
Si Jésus appelle l’Evangile, la bonne nouvelle, c’est pour une raison simple ! C’est pour le fait qu’avant lui et en-dehors de lui, il n’y a aucune bonne nouvelle à faire entendre aux hommes quant à leur situation personnelle face à Dieu !
Il se peut que certains d’entre nous, comme c’était le cas au temps de Jésus, pensent qu’ils ne devraient pas trop mal s’en sortir face à Dieu. Ils n’ont ni tué, ni volé, ils n’ont pas commis d’adultère. Ils pensent donc qu’avec un peu d’indulgence Dieu devrait pouvoir passer sur le reste de leurs fautes et les accepter dans Sa présence !
Je regrette de devoir vous détromper à ce sujet ! La perfection de Dieu est si absolue, dit la Bible, qu’aucune imperfection ne peut être supportée en Sa présence. Dieu est d’une sainteté telle, précise la Bible, que même les anges les plus puissants doivent se voiler la face devant Lui pour ne pas être aveuglés par Son éclat ! S’il en est ainsi des anges, en qui ne se trouve ni déséquilibre, ni corruption, à combien plus forte raison en est-il de notre justice humaine, si relative et si bancale !
La question se pose donc pour chacun : comment être juste devant Dieu, ou plutôt comment Dieu peut-Il être juste avec Lui-même tout en nous accueillant dans Sa présence ? C’est là la question sous-jacente à toute religion dans le monde ! Il se peut que, regardant notre vie et celle des autres, nous nous attribuions une note relativement bonne : disons un 13/20. Au moins, nous, nous ne sommes pas comme Hitler qui était un zéro, ou comme cet assassin ou ce violeur d’enfants qui ne mérite pas plus qu’un deux ou un trois.
Le problème est qu’avec Dieu, ni un 13, ni un 15, ni un 18, ni un 19,9 ne suffit. Il vous faut un 20/20, une vie dans laquelle à aucun moment il n’y a, ni dans vos actes, ni dans vos pensées, ni dans vos motivations quelque chose d’imparfait, de mauvais, de tordu qui vous soit reprochable.
Nous sommes à l’égard de la loi de Dieu semblable au sort de ce petit homme suspendu à cette chaîne composée de dix anneaux (symbole des dix commandements de la loi de Dieu). Question : combien d’anneaux doivent-ils être rompus pour que la chaîne se brise : un seul, une seule fois ! C’est ce que dit l’apôtre Jacques :
« Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi : Jacques 2,10-11.
La question qui se pose à nous, à l’égard de la justice de Dieu, n’est pas de savoir combien de fois nous avons transgressé sa loi, ses commandements, mais si nous sommes, oui ou non, des transgresseurs. Dès qu’il a présence de péché et de faute dans nos vies, nous nous retrouvons séparés de Dieu. Telle est la réalité de notre situation dramatique devant Dieu !
Maintenant, après les mauvaises nouvelles, vient la bonne nouvelle. La bonne nouvelle est qu’un homme, un seul, est entré dans ce monde et y a vécu sans que jamais la chaîne de l’obéissance parfaite à Dieu n’ait été rompue. Cet homme, c’est Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il est le seul qui ne peut pas être mis au banc des transgresseurs.
Selon l’Evangile, la bonne nouvelle, Jésus est venu et entré dans ce monde pour deux raisons :
- Pour être à notre place le Juste qu’aucun d’entre nous n’arrive à être !
- Pour prendre sur Lui la condamnation que notre injustice nous vaut !
Peut-être pensiez-vous jusqu’à présent que Dieu allait vous juger sur la base de votre justice ! Sachez que, si tel était le cas, vous n’auriez aucune chance d’être déclaré juste devant Dieu :
« Nous sommes tous comme des impurs, dit le prophète Esaïe, et toute notre justice est comme un vêtement souillé ; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent : Esaïe 64,5. »
Dieu a une meilleure proposition à vous faire. Il vous propose de vous revêtir d’une autre justice que la vôtre : celle de Jésus-Christ. Vous ne pouvez pas vous présenter devant Dieu en tant qu’être parfait. Il vous propose de croire en Jésus comme en votre substitut, votre remplaçant. Il vous propose de vous approprier par la foi le 20/20 de Jésus. Vous pouvez vous dire à Dieu : Père, je sais que ma vie est pleine d’erreurs de fautes, d’imperfections. Mais Tu dis que Jésus, Ton Fils, a vécu la vie parfaite que je n’ai pas pu vivre. Je veux croire en Lui comme en Celui qui a obéi pour moi devant Toi !
Le salut que Jésus nous offre ne s’arrête cependant pas là. Il ne résout pas seulement la question de notre obéissance, il résout aussi celle, tout aussi grave, des nombreux péchés que nous avons commis. Car le salaire du péché, dit l’apôtre Paul, c’est la mort : Romains 6,23. Une mort qui n’est pas seulement physique, mais spirituelle et éternelle : un état de séparation permanent avec Dieu, Source de la vie. Pour que nous soyons réconciliés avec Dieu, il ne fallait pas seulement que Jésus vive la vie parfaite que nous ne pouvions pas vivre, il fallait que Lui, le juste, qui a été en communion permanente avec Dieu, son Père, prenne notre place, subisse en lui-même la séparation, la condamnation que nous méritions d’encourir à cause de nos péchés. C’est ce qu’Il a fait le jour où Il est monté sur la croix. A ce moment précis de l’histoire, se déroulait le jugement du monde. Dieu passait ainsi Son Fils unique, éternel et parfait en jugement pour nous et à notre place pour que nous n’ayons jamais à être jugé par Lui. La croix où Jésus meurt est le preuve redoutable de la justice de Dieu à l'égard du péché et la preuve magistrale de l'amour de Dieu pour les pécheurs !
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ! s’est écrié Jésus. » Il l’a dit à votre place pour que vous n’ayez jamais à le dire ! Sur la croix, Jésus a été abandonné, séparé de Son Père avec qui Il avait toujours eu une communion ininterrompue, pour que jamais nous ne le soyons ! Ainsi, non seulement Jésus vous offre le 20/20 de sa justice, mais Il efface la note pitoyable et catastrophique qui était la vôtre devant Dieu !
« Venez et discutons! dit l’Eternel. Même si vos péchés sont couleur cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; même s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront clairs comme la laine : Esaïe 1,18.
Telle est la bonne nouvelle qu’il faut faire entendre à toute créature sous le ciel. Elle nous parle de l’offre de grâce immense de Dieu offerte à chacun. Vous n’avez plus besoin de vous soucier de vous : Jésus est à la fois votre justice et votre sécurité éternelle.
« Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés : Actes 4,12.
CHANT : Je crois à Ton sacrifice
3. CROIRE, NE PAS CROIRE
Que devons-nous faire de ce que nous avons entendu ? Que devons-nous faire du cadeau du salut et de la vie éternelle auprès de Lui que Dieu nous offre par Jésus-Christ ?
Jésus y répond : Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné !
Le cadeau que Dieu nous fait par Jésus-Christ ne s’achète pas : il se reçoit ! Pas plus que vous ne pouvez acheter l’amour, il vous est impossible et même interdit d’essayer de gagner ou de mériter votre place au ciel. Dieu vous l’offre gracieusement !
C’est trop beau pour être vrai ? Pourquoi alors ne le croyez-vous pas ? Je vais vous le dire : parce que votre fierté, votre amour propre vous en empêche ! Vous aimeriez bien prouver quelque chose à Dieu, ne pas venir les mains vides, Lui présenter tout le catalogue de vos bonnes actions, de vos mérites, de votre pratique religieuse. Mais tout cela ne vaut rien : Dieu n’en a que faire ! C’est comme si vous lui disiez que Jésus-Christ est mort pour rien, qu’il n’était pas nécessaire qu’il aille jusqu’à cette extrémité pour vous !
Vous devenez venir à Dieu tels que vous êtes, dans votre pauvreté spirituelle et morale la plus complète. On raconte qu’un jour un peintre cherchait un modèle d’une certaine sorte. Il le rencontra dans la rue. C’était un mendiant, vêtu avec des haillons. Il se présenta à lui et lui demanda de venir à son atelier en lui donnant sa carte. Après l’avoir lu, le mendiant, connaissant la réputation du peintre se dit qu’il ne pouvait venir comme Il était. Avec les quelques sous qu’il avait, il se rendit chez le coiffeur et s’acheta des habits neufs. Puis, ainsi refait, il se rendit chez le peintre. Lorsque celui-ci lui ouvrit la porte, il ne le reconnut pas. Le mendiant se présenta. Le peintre lui dit : Vous n’avez rien compris : c’est tels que vous êtes que je vous voulais !
C’est tels que nous sommes que Dieu nous reçoit. Inutile de chercher à nous rendre présentables à Dieu. Nos efforts pour masquer ce qui est honteux en nous n’ont pas plus de valeur que la ceinture de figuier que se sont faits nos premiers parents après avoir péché. Dieu leur a demandé de l’ôter pour qu’il puisse lui-même les revêtir. C’est de Son vêtement de justice dont nous avons besoin, celui qu’il nous offre par Jésus, non du nôtre !
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie : Jean 5,24. »
CHANT : Tel que je suis
Jésus nous demande de croire et d’être baptisé pour être sauvé ! Pourquoi cette double condition (alors qu’il suffit de ne pas croire pour être condamné) ?
Si vous lisez les Evangiles, vous remarquerez que les appels que Jésus adressait à ceux qui voulaient Le suivre, revêtaient deux caractéristiques : c’était des appels individuels, personnels et des appels faits en public !
La réponse que Jésus demande à son appel est une réponse personnelle. Personne ici ne peut décider de croire à la place d’un autre. Le baptême ne peut pas précéder la foi : il ne peut que la suivre ! Croire en Jésus, c’est reconnaître que Jésus a dû mourir pour moi, mes péchés, pas ceux d’un autre. Maxime, notre fils, comme Marie sont nés dans des familles où l’on croyait à Jésus comme Sauveur. Mais ils vous diront tout à l’heure qu’à un moment ils ont dû croire pour eux-mêmes en Lui !
La réponse que Jésus demande est publique, non privée. On doit se mouiller pour Jésus ici-bas, si l’on veut être reconnu un jour au ciel comme Son disciple ! Le baptême qui est une immersion complète (c’est le sens du mot baptiser) est le symbole visible de l’expérience invisible qu’ont vécu les baptisés. Le baptême n’est pas un acte magique, il est un témoignage !
Par le baptême, je témoigne que je suis solidaire avec la mort de Jésus. Je confesse publiquement que Jésus a dû mourir pour moi et que je suis, en quelque sorte mort moi aussi à ma vie passée. Je confesse aussi que désormais, je vis de l’intérieur une vie nouvelle, connectée à Jésus-Christ par Son Esprit !
Cat tel est le dernier aspect du salut. Jésus-Christ n’est pas seulement mort. Il est ressuscité ! Sa résurrection atteste la validation de Dieu sur son sacrifice. En ressuscitant Jésus, Dieu déclare à tous les hommes que sa justice est satisfaite par la mort de Jésus. Plus jamais, il ne sera demandé compte à ceux qui croient en Jésus de leurs péchés ! Ils sont pour toujours définitivement pardonnés.
Jésus vit encore aujourd’hui. Il a promis à ceux qui se tournent vers Lui pour leur salut, plus que le pardon. Il a promis de leur donner Son Esprit. Les baptisés ne sont pas seulement pardonnés, ils peuvent naître de nouveau, dit Jésus, commencer une vie nouvelle libérée des blessures et des habitudes mauvaises du passé ! C’est ce dont témoigne le double mouvement de ceux qui sont baptisés. Ils ne sont pas seulement morts à leur vie passée, ils ressuscitent aussi à une vie nouvelle vécue en communion avec Jésus !
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, a dit Jésus à Nazareth, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. »
La guérison et la liberté dont Jésus parle est toujours d’actualité ! A chacun de nous, de décider de croire, de confier sa vie, son salut, son éternité à Jésus ou de le refuser, avec la conséquence qui en découle : une éternité à passer avec le souvenir perpétuel de ses péchés non pardonnés, un remords detructeur, dans la séparation définition avec Dieu !