1. Je suis l’Éternel ton Dieu…
Nous vivons à l’ère du relativisme culturel. Le sécularisme a eu pour conséquence de reléguer la morale au rang de simple préférence personnelle.
Le péché, le Mal, les mauvaises actions : ces mots ne veulent plus rien dire dans notre monde où rien ne fait désormais figure de vérité absolue. Bien au contraire. Aujourd’hui, la critique d’une malversation ou de mœurs dépravées est immédiatement stigmatisée comme de l’intolérance et de la bigoterie.
Comment en sommes-nous arrivés à une telle inversion des valeurs ? Dostoïevski l’a bien compris lorsqu’il écrit dans Les Frères Karamazov : « Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis. »
« Je suis le Seigneur ton Dieu » est le premier des dix commandements car sans ce pré-requis, rien de ce qui suit n’a de sens. De même, sans croyance en Dieu, l’humanité perd toute raison d’agir en qualité d’êtres humains dignes de ce nom, car créés à l’image de Dieu.
2. Tu n’auras point d’autres dieux que Moi…
Lorsque nos héros ne sont plus définis par leurs vertus mais par leur valeur financière, alors nous servons de faux dieux. Nous idolâtrons des magnats de la finance, et décidons de mener des vies ayant pour seule fin de remplir nos comptes bancaires, et de laisser nos esprits en friche.
C’est dans cet esprit mercantile que nous insufflons à nos enfants l’objectif de la réussite, pour ensuite la définir en des termes vides de toute aspiration spirituelle.
Il suffit de comparer les salaires de nos enseignants et de nos dirigeants spirituels à ceux des magnats de la finance, des idoles sportives et des grandes figures du music-hall pour discerner sans aucune difficulté qui sont les idoles du monde actuel.
Pour croire en Dieu, il faut impérativement rejeter tous les faux dieux de notre société qui étouffent la voix de notre conscience et l’effervescence de notre âme.
3. Tu ne prononceras point le nom de Dieu en vain
Rien n’est plus tragique que le Mal perpétré au nom de Dieu. Ce genre de crime salit toutes les religions, car il associe au Tout-Puissant l’attribut de méchanceté.
C’est ce troisième commandement qui est si effrontément violé par tous les actes de terrorisme commis soi-disant « au nom de Dieu ».
Aucune personne réellement croyante ne pourra jamais admettre qu’un Dieu de bonté approuve l’abattage à bout portant d’un enseignant dans la fleur de l’âge ainsi que trois enfants purs et innocents à l’entrée d’une école. Aucun homme doué de foi ne pourra jamais croire qu’un Dieu de miséricorde consente au placement d’explosifs sur la ligne d’arrivée d’une course de marathon, de sorte que des coureurs innocents perdent leurs jambes et que des passants tout aussi innocents soient aussi mutilés à vie ou tués. Aucun honnête serviteur de Dieu ne pourra jamais diffamer Son saint Nom en l’utilisant pour justifier des attentats-suicides et des meurtres horribles, devenus les exemples du fanatisme religieux du XXIème siècle.
Dieu nous a ordonné dans des termes sans équivoque de ne jamais abuser de Son Nom pour le Mal, ni pour justifier un acte hostile.
4. Souviens-toi du jour du Chabbath pour le sanctifier
Le Chabbath est bien plus qu’un banal jour de congé. Durant les six premiers jours de la semaine, nous nous impliquons dans le monde matériel qui nous entoure. Ces six jours représentent les six directions cardinales : l’est, l’ouest, le nord, le sud, en haut, en bas. Quant au septième jour, il ne se borne pas à ces critères physiques ; c’est un jour consacré à notre propre intériorité.
Pendant ces six jours, la matérialité, notre corps, ont la primauté. Le septième jour est dévolu à l’épanouissement de notre spiritualité, à la culture de notre âme.
Le Chabbat, cette journée tournée vers une vision plus élevée de notre vrai moi en tant que quêteur de la contemplation et de l’union avec Dieu, nous permet d’atteindre le but de tous nos efforts.
Le monde foisonnant de la technologie ne laisse pas de repos ou de moment pour l’introspection. Le battage incessant des mails, SMS, et autres navigations sur internet constituent des armes de distraction massive !
Serions-nous capables de mettre un terme à leur contrôle apparemment illimité de nos vies ?
Le commandement du Chabbath nous prouve qu’il est non seulement possible, mais même obligatoire d’y mettre le holà. Ainsi le Chabbath nous permet-il non seulement de renouer avec Dieu, mais aussi avec nous-mêmes.
5. Honore ton père et ta mère…
De nos jours, les gens ont bien plus peur de vieillir que de mourir…
L’âgisme… C’est le terme qui a été inventé pour qualifier les stéréotypes négatifs visant les personnes âgées dans nos sociétés modernes. Lorsque la Bible parle des « Anciens d’Israël », elle vient désigner les individus les plus sages de la société. Aujourd’hui, l’âge est identifié à une forme d’incapacité ainsi que de déchéance physique et mentale. Être vieux dans notre culture est souvent perçu comme une malédiction.
On voit ici le fossé béant d’avec la vision biblique, qui exige le respect de l’âge et les témoignages d’honneur dus notamment à ses propres parents. Comment se fait-il que tous les adolescents d’aujourd’hui soient tellement certains d’en savoir beaucoup plus sur la vie de ceux qui les ont élevés ? Et pourquoi est-ce que chaque enfant a automatiquement droit à tout ce qu’il exige de la part de ses parents, mais que lorsque les parents se retrouvent des années plus tard dans le besoin, ils se voient si souvent refuser l’aide qu’ils ont accordée sans compter à leurs enfants ?
Étrangement, le devoir d’honorer ses parents apparaît sur la table de la loi consacrée aux commandements régissant la relation entre l’homme et Dieu. Pourquoi cela ? Et les rabbins de répondre que nos parents ont le mérite d’avoir participé à notre création, au même titre que Dieu Lui-même.
6. Tu ne tueras point
Le meurtre est interdit, quelle que soit sa motivation. Le XXème siècle a été le témoin de la légitimation du meurtre de masse pour des raisons raciales. Seuls les Aryens de sang pur se voyaient accorder le privilège de vivre par les dirigeants barbares du Troisième Reich. Pour sa part, la civilisation du XXIèmesiècle est aux prises avec ceux qui justifient le meurtre par des motifs religieux. Or ces deux types de menaces pesant sur le devenir du genre humain sont clairement désignés et pourfendus par le sixième commandement.*