* JESUS REVIENT *

«Après bien des journées de voyage, l’eunuque éthiopien est enfin arrivé à Jérusalem, la ville sainte. Il ne pouvait pas arriver dans un moment plus favorable. On aurait pu montrer à cet étranger la place encore sanglante où s’est élevée la croix du Fils de Dieu. Il aurait pu retrouver partout l’empreinte que ses pieds ont laissée sur la terre de Judée… Il aurait pu entendre dans les rues l’étonnante prédication des pêcheurs de Galilée qui annonçaient l’évangile à des milliers d’enfants d’Israël restés sourds à la voix de leur Messie. Il aurait pu entendre de leurs lèvres: Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié (Ac 2:36). Jamais une âme altérée de paix et de vérité ne s’est trouvée plus près de la source qui désaltère. Cependant, chose extraordinaire, cet Éthiopien a passé du temps à Jérusalem, sans entendre prononcer le nom de Jésus Christ et sans qu’une seule voix lui parle du grand événement de sa crucifixion. Que s’est-il passé? Suivons les pas de l’Éthiopien: il est sans doute allé au temple, vers les prêtres, les pharisiens. Cela explique tout… Peuvent-ils lui parler du Christ, ces hommes qui ont été les ennemis du Sauveur? Insensibles à ses plus tendres appels comme à ses reproches les plus sévères, ils l’ont crucifié avec des cris de haine. Ils espèrent bien avoir anéanti son souvenir…

Hier Étienne est mort sous leurs coups, demain ce sera Jacques.

Cet Éthiopien pieux qui semble si admirablement prêt à s’incliner devant le Christ, va quitter Jérusalem sans même avoir aperçu ses traces… Mais il emporte avec lui une portion des Écritures saintes. Dieu veille sur celui qui le cherche. Il envoie un de ses serviteurs pour le conduire au port. Ce que les pharisiens lui ont caché, le prophète Esaïe va le lui décrire et Philippe va lui ouvrir l’Écriture et le conduire au pied de la croix».

Extrait d’une prédication d’E. Bercier