« Lorsque Rachel vit qu’elle ne donnait point d’enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur » (Genèse 30.1).

Le chapitre 30 du livre de la Genèse, nous explique comment, sur fond de rivalité entre les deux épouses de Jacob, s’est constitué le peuple d’Israël.
Ce récit, si besoin était, souligne des tensions qui surgissent au sein d’une famille polygame.
Si Jacob est polygame ce n’est pas parce qu’il l’a voulu, c’est suite au piège que lui a tendu son beau-père. Il est polygame malgré lui. On ne saurait justifier la polygamie à partir de ce récit, ou à partir d’autres textes de la Bible. La polygamie n’est pas le plan original voulu par Dieu. Au commencement, il n’en était pas ainsi rappelle Jésus : « L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair » (Matthieu 19.4/8).

En voyant les tensions qui découlent de la jalousie entre ces deux épouses, ce récit souligne le bien-fondé de la monogamie, et de la fidélité conjugale.
Quelle implication volontaire ou pas ont eu Léa et Rachel dans cette supercherie ? Laban a-t-il imposé par une forme d’autorité absolue, sa volonté à ses deux filles ? A-t-il retenu captive Rachel, et imposé à Léa de tromper Jacob ? Jusqu’à quel point la coutume à laquelle fait allusion Laban était-elle en vigueur ? Voilà bien des questions auxquelles nous sommes incapables de répondre. Ce qui est certain, c’est que le mensonge auquel s’est livrée Léa n’a pas aidé Jacob à l’aimer. L’amour ne se bâtit pas sur le mensonge !

Quoiqu’il en soit, Jacob aimait Rachel, mais cette dernière était stérile. Cette stérilité va exacerber la frustration de Rachel et générer un faux espoir chez Léa, espérant déclencher l’affection de son mari. Mais Jacob continuait à aimer Rachel. Ainsi Léa était malheureuse, car si elle avait des enfants, elle n’avait pas l’amour, mais Rachel n’était pas heureuse, car si elle avait l’amour de Jacob elle n’avait pas d’enfants ! Quelle triste situation !

Leur rivalité va se poursuivre au travers de leurs servantes, auxquelles elles imposeront d’avoir des enfants à leur place. Cette coutume d’utiliser les jeunes servantes (souvent esclaves de leur maîtresse), comme moyen de contourner la stérilité était une pratique courante au Proche-Orient en ces temps là. C’est ce qu’avait fait, bien avant Rachel, Sarah l’épouse d’Abraham.
Que ce soit la coutume à laquelle fait allusion Laban (mariage de l’aînée avant la cadette), ou celle qu’utilisent Rachel et Léa (gestation pour autrui, par esclave interposée), ces pratiques nous rappellent que parfois les coutumes nous éloignent de ce que Dieu veut : « Vous transgressez le commandement de Dieu au profit de votre tradition (ou coutume) » dit Jésus (Matthieu 15.3).

Ma prière en ce jour :

Seigneur, que je me garde de mettre des traditions religieuses ou culturelles, avant ta Parole, pour construire ma vie sur la vérité. Amen !